[RP solo] Dernier rempart : Un monde de folie.

Date d'inscription : 05/09/2011

Le sorcier avait fait endurer à Panzu une torture si horrible que peu de mortels auraient pu y survivre. Mais le Majin avait tenu bon, et il y avait beaucoup gagné. Sur le terrain d'entraînement des Chïsana Akuma, qui essuyait déjà les traces de multiples batailles destinées à renforcer ses rangs, la petite créature violette allait tenter de tester ses capacités nouvelles. Il observa sa main, sentant la puissance du maléfice de l'astre lunaire parcourir tout son être. Désormais, il ne faisait plus qu'un avec lui. La lune éclairait la zone d'un bleu poignant, et son regard millénaire aussi froid que la glace semblait se poser directement sur Panzu, surveillant son nouveau Fils d'un œil méfiant.

La jeune femme que Panzu avait enlevé sans la moindre considération était affalée sur le sol, émergeant tout doucement... D'un coup de poing, il l'avait assommée, s'en était emparé et avait pris la voie des airs pour la ramener avec lui... Apeurée, elle se releva difficilement en position accroupie, s'appuyant sur ses petites mains chétives aux ongles incrustés de terre. La Majin lui jeta un regard dénué de toute forme d'émotion, même sa rage meurtrière ne faisait plus surface. Visiblement, la cohabitation intérieure avec l'esprit de la Montagne l'avait très clairement changé, aussi bien au niveau physique que sur le plan moral.

"Qu'est ce que vous allez me faire ?"

"Inutile d'apporter une réponse à ta question."

"Laissez-moi tranquille !"

Terrorisée, la pauvre innocente commença à sangloter à la vue du monstre qui l'avait retirée à sa famille. Si jeune, si fragile, si belle aussi... Et pourtant, Panzu allait devoir l'utiliser comme cobaye pour tester sa nouvelle technique, celle qui lui avait été communiquée par l'Astre antique lui-même, celui qui permettait aux Sayan de révéler leurs véritables formes... L'inconsciente, par pur instinct de survie, se dressa sur ses jambes et se lança dans une course folle au travers des plaines sinueuses. Elle n'eut le temps que d'effectuer quelques mètres avant de se retrouver nez-à-nez avec son cauchemar, qui venait de surgir d'un nuage noir. De la paume de sa main, il la propulsa au sol avec dédain, elle se retrouva de nouveau au sol, la voix toujours noyée de sanglots.

"Je ne vous ai rien fait, pourquoi faites-vous cela ? Vous allez me tuer n'est-ce pas ? Maman, je ne veux pas mourir."

Suite à quoi, elle s'écroula littéralement sur elle-même tout en se recroquevillant, en position fœtale. Sa mère ne lui serait malheureusement d'aucun secours ici, seul Panzu maitrisait la situation. Il se rapprocha doucement de sa proie, s'accroupit devant elle et prit son menton à une main avant de relever le visage de la jeune fille au niveau du sien, la forçant à soutenir son regard effroyable.

"Je ne vais pas te tuer..."

"C'est vrai ?"

"Oui."

Le Majin se releva tranquillement, recula de trois pas avant de sourire à son interlocutrice, toujours sous le choc de cette dernière nouvelle. Panzu ne mentait pas, il n'allait pas la tuer. Un sourire malfaisant apparut, et le monstre ricana.

"Non, je ne vais pas te tuer. Je vais faire bien pire."

Avant de devoir entendre une nouvelle réponse plaintive, il lança son assaut. Les yeux du Majin captèrent ceux de sa proie, la plongeant immédiatement dans l'illusion dans laquelle il désirait la faire pénétrer. Il prononça quelques mots qui résonnèrent dans l'esprit de sa cible à plusieurs reprises. Les incantations mystiques qu'il avait subi dernièrement sans en saisir la signification, il les comprenait désormais. Une ode à l'esprit des bois et à sa puissance cosmique, des mots qui se répétaient dans une langue inconnue...

"Malédiction de l'astre lunaire..."

Panzu disparut du regard de la pauvre jeune fille, de même que l'environnement qui les entourait. La seule chose que la malheureuse percevait à présent, c'était l'obscurité la plus totale. Un silence de mort que même le souffle du vent ne venait perturber. Elle commença à ressentir la morsure du froid et jeta des regards inquiets dans toutes les directions, elle crut être devenue aveugle.

Et soudain, au milieu des ténèbres, l'image la plus rassurante qu'elle pouvait imaginer apparut devant elle. Sa mère, les mains jointes sur au niveau de sa taille, la regardait avec amour et compassion. L'enfant se jeta dans les bras de sa génitrice avant de s'adresser à elle, les yeux clos, tandis qu'elle pleurait à chaude larmes. Sa mère caressait les cheveux de sa progéniture, délicatement, tout en lui intimant de se calmer d'une voix rassurante.

"Maman maman j'ai eu si peur maman... J'ai fait un cauchemar, le plus horrible que j'ai jamais fait. Mais c'est fini maman, c'est fini... j'ai eu si peur."

"Chut ma petite chérie... Il faut que tu saches que le cauchemar ne fait que commencer."

Intrigué par les dires de sa mère, la jeune fille desserra légèrement son emprise. Elle réalisa que la peau de celle qui l'avait mise au monde était d'une étonnante rigidité, et qu'elle semblait se mouvoir par endroit. Elle se recula et réalisa avec horreur que la figure protectrice s'était changée en un tas d'insectes grouillants, qui se grimpaient les uns sur les autres dans des croassements multiples absolument infâmes. Elle poussa un hurlement strident tout en chassant désespérément les petits êtres visqueux qui se déplaçaient sur tout son corps. La pauvre était à ce point terrifiée par les insectes qu'elle se roula par terre, sans voir ce qu'elle faisait.

En vérité, elle entretenait une véritable peur panique à l'égard de ses animaux, et Panzu avait su déceler les pires terreurs dissimulées au fin-fond de l'esprit de sa proie. Il avait accès à toutes les images que sa mémoire pouvait contenir et matérialisait les sources de ses cauchemars les plus éprouvants. Après s'être bien étalée sur le sol plongé dans l'immensité des ténèbres, elle réalisa avec horreur que ce n'était pas seulement son corps, mais également le sol tout entier qui était couvert de scolopendres, de cafards et d'autres créatures plus écœurantes les unes que les autres.

En constatant cette terrible vérité, elle se remit à quatre pattes et vomit. Dans sa gorge, le liquide lui faisait éprouver une sensation bien différente de celle qu'elle avait déjà éprouvée. Ce qui sortait de sa bouche en un flux continu, ce n'était rien d'autre que de nouveaux insectes. Elle poussa le hurlement le plus long, le plus désespéré, qui mêlait à la fois horreur et terreur, alors qu'elle sentait les créatures parcourir son corps de l'intérieur. Sa peur était telle qu'aucun Homme n'aurait su l'endurer sans mourir de folie. En sentant les insectes évoluer librement dans son être, parcourant les os comme dans une véritable ruche organique, elle ne trouva qu'une seule idée pour s'en défaire.
Couchée sur le dos, au milieu des immondices de la nature, elle commença à se gratter frénétiquement, s'arrachant par la même occasion des morceaux de peaux que s'arrachaient les créatures cannibales.

Panzu était parvenu à mener à bien le pire cauchemar jamais imaginé, ce qui avait mené sa proie à la folie la plus totale, une folie telle qu'elle y succomberait bien vite, du fait de son incapacité à se mouvoir, à se nourrir, ou encore simplement à respirer... Elle était là, pathétique cadavre en sursis, à se frictionner jusqu'au sang en gémissant sur le sol du terrain d'entraînement. En la voyant, le Majin rit à gorge déployée... Quelque chose se préparait, et il était prêt.

Date d'inscription : 31/12/2009

Panzu

81 lignes

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