Flap… Flap… Flap… Seul ce bruit d’aile était audible dans les environs. J’avais maintenant quitté la ville devenue récemment un véritable champ de bataille pour m’envoler vers un endroit visible à des kilomètres à la ronde. Un énorme château surplombant mêmes les plus hautes montagnes, se dressant fièrement ; il était aisé de deviner que c’était certainement de là que la planète était gouvernée. Je sentais d’ici des milliers, voire des millions de personnes, des petites auras faibles qui menaient certainement tranquillement leur vie. Mon battement d’ailes s’accéléra, et le château ne fut bientôt qu’à un ou deux kilomètres. Je descendis un peu vers le sol, pour finalement me poser sur une plaine non loin de la forteresse, et en quelques bonds je fus aux portes d’entrée. Des gardes, qui me virent, poussèrent des cris de surprises puis braquèrent, tout en tremblant, leurs armes sur moi. J’avais presque oublié que j’avais maintenant deux têtes. Je m’avançai lentement vers les gardes, et ceux-ci devaient se forcer pour ne pas reculer. Ils étaient comme oppressés par la puissance qui se dégageait de mon corps. Ils étaient prêts à tirer. Je continuai, pas à pas, à m’approcher de la porte et un des soldats tira. Un rayon sortit de son arme et me toucha à l’épaule. Cependant, rien. Pas un geste de ma part n’avait témoigné d’une quelconque douleur. Le tir n’avait fait qu’user un peu ma tunique ; elle s’était déchirée et avait laissé place à un des endroits ou ma peau était devenue écailleuse, dure comme de la roche. Puis ce fut l’autre garde qui, dans une semi-panique, tira lui-aussi. Le tir eut le même effet que le précédent. J’avais continué d’avancer, et était maintenant face à face à un des gardes.

« Je veux juste voir ton roi. Laisse-moi passer. »

Le garde recula et trébucha. Il était gagné par la panique, se sentant impuissant. Il semblait avoir honte de ne rien pouvoir faire pour protéger à sa planète. Je le soulevai par le col, bloqua sa tête entre mes deux mains. Je forçai un peu et il y eut un bruit sec. Je laissai tomber le garde qui, inerte, s’affala sur le sol, mort. L’autre se rendit à l’évidence et baissa son arme. Tout en étant mort de trouille, il réussit à me dire ces quelques paroles :

« Le… Roi n’est pas là. Il… Il est parti, mais que lui veux-tu ?
-Ecoute-moi… Dorénavant, si tu vois ton roi passer, dis-lui qu’il n’est plus roi. »

Sur ces mots qui laissèrent le garde sans voix, je détruisis la porte d’un coup sec. A l’intérieur, il y avait une petite ville ou circulait à toute vitesse de nombreuses personnes, qui s’arrêtèrent toute après avoir entendu le grand « boum » provoqué par l’explosion de la porte. J’avançai, prenant conscience que tous les regards étaient braqués sur moi, lorsque soudain, je sentis quelqu’un me tirer par l’arrière. Je me retournai d’un geste vif, me préparant à tuer celui qui avait osé frapper mon agresseur. C’était… Moi ? Je reculai, perdant à nouveau le sens de l’orientation. Je voyais faiblement tous les gens qui s’attroupaient autour de moi. Trop ! il y en avait beaucoup trop !

*Alors Evan ? Que t’arrive-t-il ? Tu as vu quelque chose, ou bien… ?*

Je ne sus répondre aux questions de mon « colocataire ». Je posai un genou au sol. Mes sens étaient comme brouillés. Qu’avais-je vu ? Etait-ce réellement moi ? Je sentis soudain mon corps changer à nouveau ; mon « colocataire » tentait de prendre entièrement le contrôle de mon corps pour pouvoir m’éviter de tomber dans les pommes. Je n’y opposai aucune résistance, et ce fut à peine si je m’en rendais compte. En moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, je (ou plutôt mon autre personnalité) se leva. Deux hommes se tenaient devant moi. Il y avait une personne à la forte carrure, armé d’une énorme épée, et une armure impressionnante donnant une impression de force à celui qui l’avait. Et l’autre personne était une femme plutôt élégante, qui me dévisageait en semblant se concentrer. Cependant, avec mon changement de personnalité, elle sembla troublée. Je n’avais maintenant plus deux têtes, mais une seule, et celle du démon, et c’était tout mon corps qui était devenu cornes et écailles. Je m’élançai sur la femme mais l’autre personne me bloqua le chemin et m’envoya un coup de poing qui me fit voler dans un des murs. Celui-ci s’écroula, et je repris vite mes appuis pour contre-attaquer. Je sortis alors ma propre épée, qui impressionna mon adversaire par sa taille, totalement disproportionné par rapport à moi. Je voulais en finir en un seul coup. Je concentrai de la puissance dans mon épée, et la multiplia. Des dizaines d’épées se mirent maintenant à virevolter autour de mon adversaire, celui-ci ne sachant comment bouger sans se faire empaler. Puis, les épées se bloquèrent tout autour de lui, et foncèrent. L’adversaire se mit alors dans une position assez étrange : il se mit en boule. Seulement, son armure semblait avoir été conçue pour ce genre de position : il n’y avait ainsi absolument aucun trou dans l’armure. Les épées disparurent, créant un énorme nuage de fumée. Mon adversaire surpris, se remit normalement et tenta d’y voir plus clair. Il avait été pris au piège de ma technique des épées multiples. Mon épée luisait d’un noir inquiétant. J’avais concentré une immense force là-dedans, et je ne pouvais pas louper mon adversaire maintenant que sa vue était brouillée. Je courus rapidement vers lui et, repérant assez vite les failles dans son armure, passa mon épée sous le plastron qui recouvrait l’intégralité de son buste. Je sentis l’arme se figer dans son estomac, accompagné d’un cri de douleur. Je la retirai et m’éloignai, jetant une petite boule d’énergie faisant explosant le lieu ou se trouvait mon adversaire.

La fumée, provoquée par mon attaque commençait à se dissiper. Maintenant, j’allais m’attaquer à la femme, qui semblait elle aussi très puissante, lorsque je me rendis compte que je sentais toujours l’énergie de la personne que je pensais avoir abattue. Je me retournai, et vit sa silhouette, en mauvais état certes, mais sa silhouette. Je me préparai à lui porter de nouveaux coups lorsque je sentis mon crâne sur le point d’exploser. Et c’est alors que je vis une vision d’horreur. L’enfer. Mes yeux se fermèrent, et je perdis connaissance.



Mes yeux se rouvrirent difficilement. J’étais dans une sorte de cachot, gardé par un soldat. Lorsqu’il vit que je m’étais réveillé, il se retourna vers moi et me dit :

« Si tu n’as pas été tué, c’est parce que tu avais l’air d’être autre chose qu’un simple imbécile qui veut s’en prendre au roi. Et aussi que tu pourrais avoir une certaine utilité. Les deux personnes qui t’ont vaincu tout à l’heure arrivent… »

Je ne dis mot, et attendit, n’ayant pas la force d’esquisser le moindre geste, lorsque je vis arriver les deux personnes qui m’avait eu. Celui avec l’énorme épée m’adressa la parole.

« Tu es fou pour t’attaquer ainsi à cette planète. Te rends-tu bien compte de ce que tu fais ? S’attaquer au roi n’est pas une mince affaire, tu sais. Seulement… Si tu en veux au roi, alors aide-nous. »

La dernière phrase fut prononcée assez vite, comme si il y avait une honte là-dedans. Alors eux aussi voulait s’emparer de cet endroit ? Si c’était le cas, alors cela m’arrangeait, même si nous avions mal commencé, nous pourrions peut-être toujours trouver un terrain d’entente.

« Hahahaha ! Quelle surprise ! Si tu veux tuer le roi, je veux bien que l’on oublie les mauvaises impressions que l’on a du se donner. Tu as du reconnaître ma force pour me demander ça, n’est-ce pas ? Mais pourquoi m’avoir attaqué ? Et… J’ai vu quelque chose, avant de m’évanouir. »

Ce fut alors au tour de la jeune femme, qui y était certainement pour quelque chose dans ma défaite, qui prit la parole.

« Manipulation mentale, je fais voir les plus grandes peur à ceux qui sont sous mon emprise. Nous sommes au service du roi, cependant, cela fait longtemps que nous convoitons son trône. Nous t’avons combattu car nous devions le faire, pour ne pas passer pour des traîtres. Et notre seigneur a à sa botte des hommes beaucoup trop forts pour nous. Nous avons besoin d’effectifs. Nous sommes environs une dizaine. Te joindras-tu à nous ? »

La réponse était oui, évidemment. Ils me dirent qu’ils allaient m’emmener à leur planque. Cela risquait d’être assez intéressant…

-Il a dévalé cette colline en grondant ! Expliquait un homme en agitant frénétiquement le bras en direction de la pente boisée au nord de la ville. J'ai vite caché ma famille dans la cave. Je suis bien content d'avoir creusé ce truc !

En approchant le groupe de dix personnes, huit hommes et deux femmes, attroupés à l'extérieur de la maison presque détruite en bordure de la ville, Tephanis s'aperçut que le propriétaire avait environ son âge.

-Sacrément gros, cet ours ! Commenta un autre homme.

-Oh oui, au moins quatre mètres de haut ! Répondit celui qui avait subi l'attaque en écartant les bras au maximum.

-Bruns ? Questionna Tephanis.

Le groupe se retourna comme un seul homme, dévisageant l'étranger. On ne l'avait jamais vue en ville. Leur réticence était clairement gravée sur leurs traits tandis qu'ils détaillent l'inconnu et sa tenue inhabituelle, une tenue souple composé de tissu et de cuir, une cape avec les bas en lambeaux et un masque vénitien.

-Non...noir, corrigea la victime d'un ton égal en plissant les yeux.

Tephanis hocha la tête: cela lui paraissait plus plausible que l'affirmation précédente. Il comprit deux choses grâce à la couleur de l'animal: d'abord que l'homme exagérait certainement la taille, et ensuite que cette attaque était loin d'être normale. Un ours brun était bien capable de dévaler la colline en grognant pour se jeter sur une maison comme s'il s'agissait d'un boeuf, mais les ours noirs étaient par nature des animaux timides et en aucun cas agressifs, sauf s'ils étaient acculés ou qu'ils défendaient leurs petits.

-En quoi ça vous regarde ? Intervint un autre homme d'un ton qui donna à Tephanis l'impression qu'on l'accusait de l'attaque.

Ignorant le commentaire, l'assassin dépassa le groupe et s'accroupit près d'une série d'empreintes. Comme il l'avait soupçonné, l'ours était loin de faire la taille qu'annonçait l'homme excité ; il était probablement plus proche des deux mètres et pesait peut-être les cent soixante-dix kilos. Cependant, Tephanis ne pouvait pas reprocher à l'homme son état d'excitation. Un ours de cette taille en colère pouvait donner l'impression de faire le double. Et les dommages subis par la maison étaient considérables.

-Nous ne tolérons pas une saleté d'animal ! Signala un homme assez large.

Tephanis releva les yeux vers lui. C'était un individu puissant aux larges épaules, percutant dans ses manières comme dans son discours. Rasé de près, il semblait presque poupin, mais il suffisait de l'observer pour découvrir que ce n'était qu'une façade trompeuse. Tephanis remarqua que ses mains, les membres étant souvent les plus révélateurs, étaient rêches et calleuses : les mains d'un travailleur.

-Nous allons former un groupe et tuer cette satanée bestiole !

Il cracha sur le sol. Tephanis fut surpris que ce colosse n'ait pas décidé de se lancer tout seul à la poursuite de l'ours. Tournant alors l'attention vers l'étranger, celui-ci mugit :

-Et vous, d'ailleurs ! On vous a demandé en quoi ça vous concernai !

En parlant, le colosse se rapprocha de l'assassin accroupi. Tephanis se redressa de toute sa taille. Il n'était pas aussi grand que l'autre homme et, bien que moins lourd, certainement plus musclé. Le géant le toisa et, sans douceur, lâcha, comme une accusation ou une menace :

-Vous vous croyez chez vous ici ?

Tephanis ne cilla pas et répondit simplement en s'éloignant d'un pas tranquille.

-L'ours ne reviendra pas.

Il entendit maugréer derrière lui ; le mot 'bizzare' s'éleva plusieurs fois, et sans affection aucune. Tephanis comprit qu'ils envisageaient toujours d'aller traquer l'ours, mais il était bien décidé à le retrouver le premier. Un ours noir avait attaqué une maison, et la chose était suffisamment mystérieuse pour forcer le terrien à enquêter. Tephanis fut surpris de la facilité avec laquelle il put traquer la bête. En fuyant la ville, l'ours avait laissé derrière lui une véritable scène de dévastation à travers les buissons et même renversé de petits arbres, manifestant une rage telle que l'assassin n'en avait jamais vu chez une animal. Les traces étaient celles d'un ours de taille moyenne, mais Tephanis avait le sentiment de traquer un créature pesante et délibérément encline à la destruction. Il gravit une colline escarpée en scrutant intensément toutes les ombres. Les ours n'étaient pas stupides : il leur arrivait de prendre les chasseurs à revers et d'apparaître dans leur dos. Tephanis s'accroupit à côté d'un petit arbre et plaqua les mains au sol, tentant de saisir une subtile vibration, ou n'importe quel autre indice. Du coin de l'œil, il perçut un léger mouvement dans un buisson. L'assassin ne bougea que la tête, de sorte à mieux percevoir l'ombre. Il sentit la brise et constata qu'il était contre le vent par rapport à l'endroit. L'ours jaillit du buisson et chargea en grondant. Tephanis posa un genou au sol, pointa l'ours de son poing et lança une boule sokidan, qui se planta dans son torse. Mais l'animal avançait toujours, avec une rapidité qui surprit le tueur. Il avait croisé des ours sur terre, mais la vélocité de celui-ci était démentielle. Une deuxième boule sokidan suivit la première et s'enfonça profondément dans l'épaule de l'ours, qui hurla de nouveau, mais ralentit à peine. Tephanis sut qu'il n'en placerait pas une troisième. S'il s'était agi d'un ours brun, il aurait cherché un refuge en hauteur dans les arbres, mais un ours noir était capable d'y grimper. Alors il attendit, accroupi, tandis que l'animal fondait sur lui et, au tout dernier moment, se lança dans une roulade jusqu'au pied de la colline. L'ours glissa sur quelques pas avant de s'arrêter et de se retourner pour suivre. Lorsque l'assassin s'immobilisa en retombant à genou, face à la colline, la créature se dressa sur ses pattes arrière, paraissant plus grande et plus imposante encore. Mais laissant de ce fait ses parties vitales exposées. L'assassin visa l'animal au creux de la poitrine. Soudain, ce fut terminé. L'ours roula, raide mort. Tephanis s'approcha du corps, s'assura un instant qu'il ne bougeait plus, puis tendit la main vers son museau pour relever sa babine supérieure. Tephanis remarqua que ses yeux clairs ne coulaient pas, puis passa au torse de l'animal. Il découvrit une aiguille profondément enfouie dans la croupe de la bête. Il parvint non sans difficulté à l'extraire et étudia la pointe. Il reconnut le poison noir, juteux, produit extrêmement cher et rare. Le tueur jeta l'aiguille à terre en grondant. Ce n'était donc pas un accident mais une attaque délibérée ! La pauvre bête était devenue folle de douleur et quelqu'un en était la cause. Reprenant ses esprits, le tueur se remit en chasse.
Les malfrats ne furent pas plus difficiles à retrouver que l'ours. Tephanis les entendit longtemps avant de les voir : des voix assurément humaines, qui riaient et chantaient. Le tueur se glissa silencieusement vers la bâtisse, d'ombre en ombre. Il aperçut à proximité du mur arrière de l'habitation, un bac rempli d'une mixture épaisse de liquide noir, le poison irritant, qui avait été utilisé sur l'ours. Tephanis se risqua un regard à travers la fenêtre mais il faisait trop sombre pour qu'il puisse y découvrir quelque chose. Il se dirigea vers l'avant de la maison et tira la dague de sa ceinture. La porte n'était pas complètement bien fixée, laissant sur un côté un fissure suffisamment large pour y glisser la lame de la dague. Un mouvement de poignet fit glisser le loquet et l'humain ouvrit la porte d'un coup de pied, avançant d'un pas unique dans la bâtisse. Tephanis se tenait, impassible, dans l'encadrement de la porte, sa dague à la main.

-Qu'est-ce qu'vous voulez ? L'interrogea une voix dans la pénombre.

Ma main se posa délicatement sur un des barreaux de ma prison. Puis, d’un mouvement tout aussi lent, je me mis à tordre le barreau dans un grincement à la limite du supportable. Puis, d’une simple pichenette, je le fis voler en morceaux. J’en sortis nonchalamment, le duo m’attendant. Ils commencèrent alors les présentations.

« Je suis Miku, un des généraux de notre « cher seigneur ». J’ai une grande estime auprès de lui. Mais, notre roi n’est qu’un salaud. Il a été corrompu par le pouvoir, et à cause de lui, des milliers de gens sont morts de faim et de soif. Il ne pense qu’à ses petits plaisirs. Nous n’avons pas besoin de lui. Nous avons besoin d’un roi qui utilise son pouvoir pour le bien du peuple, et non pour satisfaire ses besoins personnels. Cette épée démesurée avec laquelle je me bats, et cette armure avec laquelle je me protège c’est lui qui m’a offert tout cela après avoir mené une guerre contre des sayens mécontents du pouvoir. Seulement, durant cette guerre, j’ai pris conscience que j’aurais du faire partie de ces résistants. Si je garde cette épée, c’est simplement pour pouvoir un jour faire comprendre au roi qu’en m’envoyant ici, il s’est créé un ennemi comme il a fait créer ses armes. Je l’éliminerais avec cette lame. »

Tout en racontant cela, il avait sorti son épée de son fourreau et semblait l’admirer. Elle étincelait, et il n’était pas utile d’être un expert en arme pour comprendre qu’elle trancherait n’importe qui. Il semblait y attacher une grande importance. Ces armes étaient nées en même temps que sa haine envers le roi. Elles pourraient disparaître quand le seigneur mourrait. Ainsi que le cycle infernal de la haine. Car après, il n’y avait aucun doute là-dessus, ce Miku, et cela se voyait dans ses yeux, voulait être roi. Lui aussi avait cette soif de conquête. Puis ce fut au tour de la jeune femme de se livrer.

« Je me nomme Lena. Je suis moi aussi au service du roi, en tant que garde du corps et guerrière confirmée. Notre roi mérite de crever pour tout ce qu’il a fait… j’habitais autrefois dans un petit village sayen qui résistait à son joug, mais il a été entièrement détruit. J’ai réussi à en échapper, puis je me suis intégrer au château, sans révéler mes origines à quiconque. J’ai ainsi grimpé les échelons, jusqu’à ce stade, n’ayant qu’une envie : approche le roi pour le tuer. Et puis j’ai rencontré Miku, qui a découvert mes origines et mon objectif. Il m’a fait rendre compte que je ne pourrais l’avoir seule. Je suis donc entré dans cette « organisation » pour le tuer. Je veux qu’il soit effrayé comme je l’ai été lors de la destruction de mon village. Cette technique qui fait voir les pires peurs au gens et que je possède, j’ai mis beaucoup de temps à l’assimiler. Mais je ne l’utiliserais pas contre le roi. Car je veux être sa pire frayeur, que je n’ai pas besoin d’user de ma technique pour me voir, moi, lui tranchant le cou. »

Les deux guerriers semblaient surs de leurs convictions : ils seraient prêts à faire n’importe quoi pour éliminer le roi. Ils me regardèrent alors, et je compris que s’ils s’étaient confiés, je devais en faire de même.

« Evan. Pour être franc, j’ai perdu la mémoire, et je ne me souviens pas de qui je suis. Je sais juste que… *Vas-tu le dire, mon cher ?* Je n’ai qu’un seul véritable objectif… *Aller ! Montre-leur ta soif de pouvoir !* Je veux simplement… *Tu n’as aucun objectif si c’est celui d’être le roi du monde ! Tu as l’air bien niais face à eux et leurs nobles convictions !* M’emparer de l’univers. *Hahaha ! Oui, c’est ça, tu es un vrai démon !* Et à la fin, ce sera donc moi qui aura cette planète, quitte à vous tuer pour l’avoir. *Tu es vraiment ignoble ! Hahahahaha !* Je pense que c’est à peu près tout. »

Il y eut un long silence. Alors qu’un climat un peu plus agréable allait s’installer, je le brisai complètement. Puis miku prit la parole avec un petit sourire forcé.

« Et bien, une fois le roi mort, de toute façon il faudra bien se départager pour savoir qui sera roi. »

Ce fut sur ces mots que moi et mes deux nouveaux acolytes se dirigèrent vers leur « planque »…



C’était une maison quelconque, et le fait qu’elle serve de planque ne viendrait à l’esprit que de quelqu’un partant du principe « Ce qui paraît normal ne l’est peut-être pas… ». Rien d’anormal, donc, et lors de l’entrée mon impression ne changea pas. Il y avait un long couloir donnant ensuite sur un salon visible depuis le palier. Mes deux acolytes me firent signe de les suivre, et se mirent à saluer les autres personnes présentes. Je m’avançai, et me mit dans un coin du salon, attendant la suite. Un des hommes, à l’air chaleureux, s’avança vers moi.

« Ha ! Alors c’est toi qui as voulu tuer le roi ainsi ? Toi on peut dire que t’as des couilles ! Nous sommes ici dans notre humble repère. Et tu sais, tu n’es pas le seul à venir d’arriver. Cela fait plaisir à voir que nous ne sommes pas les seuls à vouloir exterminer cette pourriture. »

D’un rapide coup d’oeuil, je regardai le salon. Nous étions dix, en me comptant. Chacun avait les yeux rivés sur moi. Ils étaient visiblement tous au courant de mon « petit exploit » d’hier. Il est vrai qu’avec du recul, j’avais quand même eu un sacré culot de venir ainsi pour m’emparer de cette planète. Mais comment pouvais-je aussi savoir qu’une organisation se tenait dans l’ombre, prête à mordre le seigneur à la gorge ? Un vieillard se mit de sorte à ce que tout le monde le voit et prit la parole.

« Bien, jeune homme, merci de bien vouloir nous aider. Je suis moi-même le frère du roi, et il se trouve que… »

« Qu’est ce qu’vous voulez ? »

Le frère du roi stoppa ce qui allait certainement être un long et ennuyeux discours, pour demander ce qui se passait. La voix venait du couloir. J’y entrai, et remarqua deux hommes. L’un était de l’organisation, je l’avais tout à l’heure. Cependant, pour ce qui est de l’autre personne, c’était certainement un inconnu. C’était un jeune homme aux cheveux blancs affublé d’une écharpe rouge en mauvais état. Il était entré à l’aide de sa dague. Miku pénétra à son tour dans le couloir, y prenant toute la largeur de par sa carrure. Il se mit en face du nouvel arrivant, et lui attrapa le cou puis le plaqua au sol.

« Tu dois être un soldat du roi, non ? »

[Je me met en retrait car je vais être absent peut-être pour la semaine. Comme ça, je ne pourrais pas trop vous ralentir.]

« Ca va aller, j’vais m’en occuper. »

Ce fut un des membres de l’organisation qui proféra ces paroles, avant de nous dire de tous retourner dans le salon. Mieux valait ne pas perdre de temps avec ça. Il fallait se concentrer sur une tâche plus importante. je retourna donc dans la salle principale ou se trouvait le frère du roi, qui nous regarda tous un à un, avant de commencer à prendre la parole.

« Comme vous le savez tous, le roi est parti dans la région sud il y a une semaine, pour calmer des tensions entre deux ethnies. Selon mes sources, il devrait revenir demain, avec une grande escorte bien entendu. Il va falloir en venir à bout à ce moment-là ! Il est déjà en route, et demain matin, il devrait traverser le canyon au sud de la forteresse. Il faudra le prendre en sandwich à cet endroit-là. Lena, il faudra que tu te trouves sur une des falaises surplombant le canyon, et contrôler les gardes accompagnant mon frère un à un pour les neutraliser. Lorsque l’ennemi se rendra compte qu’il y a des adversaires, Nero et Melusio se mettront à les cribler de flèches, pour éliminer ainsi une autre partie des troupes. Ensuite, Miku et Evan iront prendre les trois plus fidèles généraux du roi qui l’accompagnent. Ceci fait, le roi se trouvera seul. Tous les autres iront lui sauter alors dessus pour l’éliminer. Il en faudra aussi deux autres qui resteront en retrait, pour prévenir au cas où le roi aurait caché des troupes. Il sait que s’il devait être tué, ce serait à cet endroit. Vous m’avez bien tous compris ? »

Miku leva le poing en l’air en poussant un puissant cri, et mes autres nouveaux acolytes firent de même. Il fallait en venir à bout… Le frère du roi fixa ensuite un lieu de rendez demain matin, avant de s’en aller. Tout le monde paraissait bien déterminé à tuer ce roi. Et à prendre sa place… Comme s’il avait lu dans mes pensées, Miku posa la main sur mon épaule.

« Si le roi meurt à… Je veux dire, quand le roi mourra à notre assaut, le combat qui suivra sa défaite s’ensuivra d’un combat entre nous tous, pour avoir le trône. Chacun veut, pour des raisons plus ou moins personnelles, faire tomber le roi, mais aussi par la même occasion prendre la couronne. Nous avons tous envie de prendre la tête de cette planète. Alors, fais attention à toi… »

J’avais beau essayer, je n’arrivais pas à fermer ne serait-ce qu’un seul œil. J’étais tracassé par ce qui allait se passer. Allais-je en sortir vivant ? Je me levai et décida, alors que la nuit commençait à tomber, d’aller dans le canyon pour appréhender le terrain. Je déployai mes ailes et m’envola. Je commençai désormais à avoir l’habitude. J’avais hâte de savoir comment je pourrais vraiment combattre, quelles étaient mes réelles aptitudes, même si pour cela, il fallait que je fasse appel à mon étrange colocataire. Je n’avais toujours pas retrouvé la mémoire, et ne pouvais m’empêcher d’y penser. Il fallait que j’éloigne de moi toutes ces idées, qui ne faisaient qu’encombrer mon esprit. C’est pour cela que je me dirigeai maintenant vers ce canyon. Volant haut dans le ciel, je finis par apercevoir le lieu qui deviendrait un véritable champ de bataille demain. Je repérai l’endroit ou le roi serait pris en sandwich. Un chemin étroit, délimité par deux immenses falaises. Je descendis un peu, et commença à marcher dans le chemin. Lorsque soudain, mon « colocataire », qui n’avait dit mot depuis plusieurs heures, s’agita, comme s’il venait de se faire réveiller brusquement.

*Attention ! Je sens de nombreuses présences… Ce doit être des troupes qui se cachent au cas où le roi se ferait attaquer. Pourquoi ne pas en profiter pour un petit entraînement ? Laisse-moi contrôler ton corps, et tu verras qu’au bout d’un moment, tu n’auras certainement plus besoin de moi pour te battre. Alors, qu’en dis-tu ?*

Je ne dis mot. Bien entendu, mon « deuxième moi » prit ça pour un oui, ce qui était de toute façon le cas. A nouveau, cette impression d’être contrôlé, puis mon corps, transformé en une sorte d’hideux démon, se mit à courir le long de la falaise. Il y avait une marque de fissure dans un des pans de la falaise. En regardant de plus près, on pouvait remarquer que c’était de la fausse roche. Je m’y engouffrai, toujours contrôlé, en donnant un coup de poing dedans. La fausse roche vola en mille morceaux, laissant place à un repère secret. Des soldats du roi, postés ici, poussèrent un cri de surprise et n’eurent le temps de penser à autre chose. Ne perdant pas de temps, je les tuai d’un simple revers de la main. J’entendis des cris de personnes se précipitant vers le bruit de l’impact, ce qui eut pour effet de me faire sourire. J’allais m’amuser… Je ne tardai pas à voir des troupes de soldats se ruer vers moi, tentant de m’éliminer avec des rayons laser qui ne faisait que rebondir sur mon corps. Lorsqu’ils furent assez proches de moi, ils sortirent de longues lames dégageant une énergie électrifiée, et tentèrent à nouveau de me tuer. Cela n’eut une nouvelle fois aucun effet. Je poussai un cri, et déploya mon énergie, créant une immense vague de puissance. Mes adversaires reculèrent, et je dégainai mon épée. Puis, par des mouvements larges et puissants, je me mis à trancher mes ennemis. Ceux-ci poussèrent des cris, apeurés. Ils ne sauraient décrire ce qu’ils avaient devant eux. Ils avaient l’impression que je ne laissais aucune faille dans me garde, que je n’avais aucun angle mort, comme si j’étais une machine de guerre qui aurait pour défense la chose la plus puissante du monde : une attaque d’une vitesse hors normes. Alors qu’une seule minute s’était écoulé, il n’y avait déjà plus personne. Ils étaient tous tombés sous une pluie de coups. Je rangeai mon épée tachée de sang et me retourna, puis sortit du repère. Au moins, cela m’avait changé les idées. J’allais à nouveau déployer mes ailes pour repartir lorsque je me rendis compte qu’il en restait un.
« Félicitations, guerrier. Mais pourquoi faire ça ? Ne serais-tu pas l’inconscient qui a essayé de s’emparer du trône il y a peu ? »

Je me retournai et attaqua le dernier survivant sans me poser de questions. Celui-ci esquiva le coup et s’envola dans les airs. Je le poursuivant et me mit à donner une nouvelle attaque. Il se laissa toucher cette fois-ci, et voyant que j’avais réussi à l’avoir, ne voulut perdre de temps. Je continuai de lui balance des coups, le frappant de plus en plus fort. Je voyais, petit à petit, le sang couler de son visage. Lorsque soudain, il y eut une sorte de flash lumineux. Je reculai, par précaution, stoppant ainsi mes assauts répétés. Et ce fut alors un véritable choc. Ma pupille s’écarquilla, il y eut un nouveau flash lumineux, et je sentis une douleur dans ma poitrine. Je mis ma main sur mon cœur, tout en crachant une gerbe de sang. Je levai les yeux, et ne vit rien. Un nouvel éclair. Je poussai un cri de douleur en sentant que mes ailes ne se trouvaient plus dans mon dos. Nouveau cri, nouvelle gerbe de sang. D’un œil fatigué, je regardai le sol, ne pouvant plus éviter de m’y écraser. Je vis mon adversaire, tenant dans ses mains deux paires d’ailes tâchées de sang. Mon corps commença à se transformer, et redevint celui d’un simple sayen. Puis je m’écroula au sol. Mon opposant se mit alors à genoux, et me susurra à l’oreille.

« Enchanté. Je suis le fils du roi. Tu es bien faible, dis-moi. Il y en a qui vont essayer de s’attaquer à mon père, demain non ? Le roi est au courant depuis longtemps, mais pourtant il ne craint rien… tout simplement parce que je suis son fils, et qu’il a une totale confiance envers moi. Bien, je suis impatient de voir la tête de ces traîtres ! ils attaqueront ici, quand le roi passera non ? Je serais là pour les cueillir… »

Puis il se leva, et se dirigea vers la ville, me laissant ici. Je ne voyais plus que ses pieds, de plus en plus petits. Je ne pouvais me résoudre à ça. Mon colocataire s’était fait battre comme une simple merde. Mais moi, moi putain ! Moi, je voulais conquérir ce putain de monde ! Je ne pouvais pas perdre comme ça ! Ce ne fut alors pas ma deuxième personnalité qui combattit à ce moment-là, ce fut moi, tout simplement. Je me levai, et hurla. J’étais debout ! Et j’allais l’écraser !

« CE N’EST PAS FINI ! RETOURNE-TOI ! JE VAIS T’ECRASER ! »

Mon adversaire se retourna, avec un air amusé. Il s’approcha de moi, et alors je lui fonçai dessus. Dans ses yeux, je vis tout d’abord la surprise. Ensuite, il tenta de se concentrer. J’enchainai à nouveau les coups sur lui, mais cette fois-ci, le fils du roi avait plus de mal à parer. Il cherchait une faille dans mes attaques. Et en trouva une. Son bras s’entoura d’un halo étrange, coupant, et il le brandit vers ma jambe. Je me laissai toucher, et le bras de mon adversaire pénétra dans ma cuisse. Là, je lui attrapai le bras, et sortit mon épée. Le fils du roi poussa un cri de surprise, puis tenta de dégager son bras. Trop tard. Mon arme s’abattit sur son membre, le tranchant ainsi. Mon opposant recula en étouffant un cri de douleur, puis esquissa un sourire.

« Urgh… Héhé… Je t’ai sous-estimé… mais, nous nous reverrons demain, guerrier, si tu prends part à l’embuscade faite au roi, bien entendu. »

Puis il s’envola, laissant son bras sur le rebord de la falaise, gisant dans une petite flaque de sang. Quant à moi, je crachai à nouveau des gerbes d’hémoglobines. J’avais vraiment eu beaucoup de chance pour m’en tirer. Mais je n’en pouvais plus. Je sentis alors mon corps se transformer, et de nouvelles ailes poussèrent dans mon dos.

*Allons en ville, voir Miku et les autres. Ils pourront peut-être faire quelque chose pour nous soigner et faire en sorte qu’on soit prêt à combattre demain.*

Cela faisait maintenant cinq jours que le fils du roi, Kassara, avait pris place sur le trône. Cinq jours que son père avait rendu l’âme. Et aussi, depuis cinq jours maintenant, une personne de notre organisation rendait l’âme. Toutes assassinées par Kassara. Il avait retenu chacun de nos visages lorsque nous étions tous au fond du canyon, et chaque jour un de nos acolytes était retrouvé tué. Nous n’étions plus que six dorénavant, moi y compris. Le peuple était dorénavant sous le joug de ce nouveau roi, et ne semblait pas protester. Kassara avait tout simplement dit la vérité au peuple : le roi avait été tué lors d’une embuscade. Et lui, qui était sur place pour défendre en cas de problème, a pris le pouvoir après s’être battu contre les traîtres. C’était aussi simple que ça, et, pour couronner le tout, il avait lui utilisé une technique qui lui permettait de rendre certaines de ses pensées visibles. Il avait retenu tous nos visages, et les avait montrés au peuple. Désormais, nous étions les bêtes noires, et nous devions constamment trouver un endroit à l’abri des regards. Nous croyions que tout était perdu. Tout…

***

Je me levai en poussant un long bâillement. C’est à peine si j’avais dormi, angoissé par tous ces meurtres… Une seule question trottait dans ma tête. Le prochain… Serait-ce moi ? Allais-je être tué dans mon sommeil ? Tourmenté par ces pensées, je préférai m’envoler loin. Je retournai dans le canyon, seul endroit ou désormais, je me sentais en sécurité. Seul endroit ou dans ma tête les pensées allaient et venaient sans être dérangées par des questions sordides. Un vent léger soufflait dans ma nuque, tandis que je marchai tranquillement parmi ces roches. Je reconnaissais le lieu du combat. Il y avait un bras, sectionné pendant la bataille, qui était resté à trainer, certainement oublié par ceux qui avaient dégagé les dépouilles.

« Urgh… Ha… Tu es là… ? Que fais-tu… Ici ? »

Je me retournai, et fut face à une énorme surprise. Kassara ! Mais que faisait-il ici ? Il était blessé et semblait mourant. Il me regardait avec des yeux implorant la pitié. Ses vêtements étaient déchirés et tachés de sang. Comment… Mais pourquoi se poser ce genre de question ? Il était là, et je ne devais me poser de question ! Je me ruai sur lui, et commença à lui donner des coups. Il tenta d’esquiver, mais, trop affaibli par ces blessures venues de je ne sais-ou, il ne put résister bien longtemps. Usé par mes attaques, il tomba rapidement au sol. Je le pris par le col, et allait lui assène un coup lorsqu’il m’adressa la parole.

« Juste une… Question. Qui est sur le trône ? »

Alors que j’allais l’achever, je retins mon coup.

« Comment ça, qui est sur le trône ? Ce n’est pas… »

Je ne pus finir ma phrase, car je vis le fils du roi pousser un dernier râle. Et tandis que je maudissais mes impulsions, j’eus aussi une nouvelle crainte. Qui était sur le trône ? Je m’envolai vers notre repère pour informer les autres de ma petite escapade, lorsque je sentis que l’on allait à ma rencontre. C’était Lena. J’accélérai pour me retrouver plus vite face à elle, et c’est alors qu’elle m’adressa la parole.

« Evan ! Miku n’est pas mort ! Je ne sais comment il a fait, mais il est bien vivant ! Il est venu dans le repère, il ne reste plus que toi pour que tous les survivants soient réunis ! Dépêche-toi, il nous a redonné le courage ! Nous allons tuer Kassara ! »

Miku n’avait tout de même pas…

« Attends Lena ! J’ai comme un mauvais pressentiment… Allons-y discrètement… »

Alors que nous étions maintenant près du repère, nous baissâmes tous deux nos forces, pour jeter un rapide coup d’oeuil par un des fenêtres. De là, je ne voyais rien. Je me risquai à ouvrir la porte, et entrai timidement dans le salon. C’est alors que me retrouva face à face avec une vision d’horreur. Cinq, ou plutôt quatre de nos compagnons étaient étalés sur le sol, raide mort. Lena poussa un cri de surprise, tandis que je frappai le mur du poing. Nous n’étions plus que deux ! Et, parmi ces cadavres, il y avait aussi Miku. Je m’en approchai, et l’examina de plus près. Je remarquai des choses anormales sur sa peau, comme si elle était fausse.

« Ce n’est pas Miku.
-Comment ?
-Miku ! Vous auriez du le tuer ! Il a du avoir nos quatre compagnons en traitre ! »

Lena ne dis mot. Cela semblait inconcevable pour elle que ce soit Miku l’acteur de ces atrocités. Elle semblait être si proche de lui… Je me levai, et me tourna vers Lena.

« C’est Miku lui-même que me l’avais dit. Après notre victoire, tout le monde s’entre-tuera, car il faut bien un nouveau roi. Il a du battre Kassara. Dis-moi, est-ce que Miku savait changer d’apparence ?
-Tu veux dire qu’il… Ce ne serait tout de même pas lui qui siègerait sous l’identité de Kassara ! Il serait forcément démasqué ! »

Je hochai la tête puis Lena se tut. S’il s’était pris nous tous, c’était pour mater cette rébellion, car il savait que nous aurions voulu le tuer, pensons à tort que c’était le fils du roi. Il avait gagné…

« J’ai… rencontré Miku dans une mission de reconnaissance. Je venais juste de devenir soldat, et j’avais été placée sous son commandement. A de nombreuses reprises, il m’a sauvé la vie alors que je ne me battais pas encore très bien. Sans lui, je ne serais pas ce que je suis aujourd’hui. Il a vite découvert mes véritables intentions, et s’est alors confié à moi. Je ne peux pas croire que ce soit lui qui…
-Est-ce qu’il t’a demandé d’aller me chercher ? Ou bien es-tu venu me voir ? »

Alors qu’elle semblait désemparée, et prit un regard plus sérieux, plus déterminé. Elle avait de la volonté, et acquiesça sur le fait que c’était bien Miku qui l’avait envoyé me chercher. Et maintenant, nous nous comprenions… Si Miku allait épargner Lena, ce n’était certainement pas mon cas. Il fallait être patient et attendre le moment ou il viendrait. Il ne restait plus qu’une seule bataille à livrer…

***

Un bruit de pas. Je ne flanchai pas. Un autre bruit de pas. Je restais attentif, sans esquisser le moindre geste. Ma trace avait été vite retrouvée. Puis je sentis que l’on pointait une arme vers mon corps. Je ne bougeai pas plus, il fallait bien que je simule le sommeil. Puis, alors que Miku allait me tuer, il poussa un cri d’horreur. Il venait de voir la chose dont il avait le plus peur au monde. Je me levai puis frappa mon adversaire le plus vite possible, et Lena arriva pour attacher le pseudo-nouveau roi.

« Miku, tu es fait. »

Il me jetait des regards noirs de colère. Puis il regarda Lena, et son regard changea.

« Lena… je suis désolé. Mais, je voulais tellement…
-Tu a tué tous nos camarades… je ne vais pas avoir de la pitié. Miku, tu vas mourir ici-même !
- Dis-moi, Miku, comment as-tu fais ?
-Au début, j’ai eu du mal à me battre contre lui, mais j’ai réussi à trouver une faille dans sa garde, et à le battre. Je ne sais pas si je l’ai tué, car, trop excité par le fait que j’allais peut-être gagné, je suis vite parti. Et ensuite, je n’ai fait que ce que j’ai toujours dit. J’ai atteins le pouvoir, et ce par mes propres moyens. Je n’ai jamais failli à ma parole… je n’ai rien à me reprocher. Bien joué, Evan, tu as gagné.
-Heureux de te l’entendre dire ! C’est maintenant fini pour toi ! Meu…-Attends ! Je… laisse-nous partir ! S’il te plaît ! »

Miku écarquilla les yeux, surpris par ce qu’il venait d’entendre. Puis il me regarda, se demandant si j’allais où non l’achever. Lena s’était précipité sur Miku, comme pour le protège. Pour protéger celui qui avait tué tous ses camarades. Puis, dans un geste de compassion qui m’étonna moi-même, je fis un bref « cassez-vous ! » d’un revers de la main, sachant qu’au fond de moi, j’allais certainement les revoir. Lena ne dit mot et partit en emportant Miku. Je me dirigeai alors vers le château, et deux jours plus tard, personne ne parlait plus de Senshi-Sekai. Non, on parlait maintenant de Vegeta…

[Fin! Je demande les bonus =) Et si la planète pouvait être renommée Végéta s'il vous plait!]

Evan 429 lignes 42 900+Bonus6(8000) = 50 900 xp 21 450 zénies

Sôma 98 lignes 9 800+Bonus6(8000) = 17 800 xp 4 900 zénies

Tephanis 72 lignes 7 200+Bonus6(8000) = 15 200 xp 3 600 zénies.

Evan devient le chef de Végéta.