JozuroGuerrier Suprême
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| Sujet: Yamcha & le Japon Lun 28 Déc - 19:52 | |
| Yamcha & le Japon Chapitre UniqueThomas était dans l’avion depuis bientôt plus de six heures, il en avait plus que marre. Avachis sur son fauteuil, il voyageait en seconde classe et se posait la question s’il reviendrait un jour ses parents à qui il n’avait pu dire au revoir en partant de chez lui. Ni l’un ni l’autre n’était à la maison et il n’avait eut qu’autre moyen de se fier au mot qu’il leur avait laissé sur la table de la salle à manger. Un mot très simple dont il se souvenait encore, se revoyant l’écrire son sac de voyage prêt à ses pieds et le stylo à encre presque desséché ce qui ne confortait pas l’écriture :« Papa, Maman ; je vous aime. Le professeur Janot – l’homme qui m’apprend les Arts Martiaux depuis dix ans – m’a donné une opportunité qui ne se représentera pas deux fois. J’ai beau eu à y réfléchir, je n’ai pas eu le temps de choisir. J’ai déjà entre mes mains à l’heure où je vous écris le billet de vol pour le Japon, celui-ci n’est qu’un allé. Vous l’aurez donc compris, je quitte le domicile pour une durée indéterminée. Mais sachez que je vous écrirez, soyez-en sûr. Je pars pour devenir l’un des plus grands pratiquants d’Art Martial et professeur. Je pars vers mon avenir, vers ceux qui me respecteront. J’espère que vous êtes et serez fier de moi, je ne lâcherais rien, coûte que coûte. Au revoir Maman, Papa et à bientôt. »Signé au bas de la feuille « Thomas Polpot ». Il en avait presque les larmes aux yeux de tout quitté tout à coup : famille, amis, pays, sa ville de naissance. Il avait en quelques instants tout perdu de ce qu’il avait construit depuis dix-sept ans et cela faisait mal, c’était douloureux mais à la fois bizarre comme sensation. L’avenir le préoccupait, que va-t-il devenir ? Et s’il échouait ? Qui serait là pour l’aider ? Le consoler ? Il avait peur d’être seul, trop seul face à un environnement inquiétant et menaçant. Il était encore tout jeune et savait à peine faire cuire des pattes et encore, il manquait souvent de les saler. Où irait-il sans argent en plein milieu du Japon ? Y avait-il un acte suicidaire au fond de tout cela ou simplement du courage et de la volonté ? Pour le moment la probabilité du courage était le plus possible, admissible mais il suffirait qu’il n’y ait pas ce Yamcha à la sortie de l’aéroport pour que cela retombe au suicide. C’est ce qui le tracassait aussi, si personne n’était là pour le récupérer ? Où irait-il ? Tortue Géniale était-il un professeur très connu de la région ? Assis à côté de lui une jeune femme d’une vingtaine d’années, vêtu d’un très beau costard, la cravate impeccable et le menton haut. Celle-ci n’était autre qu’une femme d’affaire venue tout droit de l’Allemagne, en état de stress conséquent, Thomas osa lui adresser un mot pour tenter de se rassurer. « Excusez-moi, je ne voudrais pas vous déranger mais pourriez-vous me dire lorsque je dois descendre ? Je n’ai jamais pris l’avion et j’ai peur de rater la sortie, tenez c’est ici que je dois m’arrêter » et le jeune homme présenta le papier à la femme qui semblait ne rien comprendre au charabia de Thomas.« Un avion ce n’est pas un bus jeune homme ! Il n’y a pas plusieurs arrêts, seulement un terminus où tout le monde descend » dit-elle dans une ingratitude qui étonna et frustra Thomas. Retirant son billet du visage de la dame, il se recroquevilla vers la fenêtre, scrutant les nuages. Tout d’abord pour se cacher de la honte et de la stupidité qui l’envahissait rapidement mais aussi pour ne pas avoir à regarder cette femme d’une méchanceté à lui en agrafer les lèvres et lui tirer les joues pour en esquisser un sourire. Ce ne serait pas lui qui devrait avoir honte mais plutôt elle et de son comportement se dit-il. Noyant sa frustration dans l’immensité du ciel bleu et de ses nuages au-dessous, il sentit l’avion perdre de l’altitude lorsque celui-ci transperça les nuages pour laisser découvrir à ses passagers une cité en pleine activité aussi immense que le ciel bleu azure qu’il y avait à l’instant. Derrière son siège, Thomas entendit un homme dire : « ça y est chéri, regarde on est bientôt arrivé. Prépare tes affaires, on ne va pas tarder à atterrir, il faut que Tante nous repère rapidement où elle va encore appeler la police croyant que l’avion s’est écrasé ou que l’on s’est fait kidnappé ou je ne sais quoi encore… ». En effet – non pas pour la Tante paranoïaque que Thomas venait d’entendre son existence derrière mais pour l’atterrissage - l’avion ne cessait de perdre de l’altitude et s’approchait dangereusement mais sûrement des maisons et de ses habitants. A quelques kilomètres, le jeune garçon reconnut une piste et qui dit piste dit aéroport. Il se retourna vers la demoiselle pour la première fois après leur court dialogue houleux et récupéra quelques affaires qu’on lui avait permis d’emporter avec lui dans l’avion. Il était arrivé et cela lui faisait quelque chose de spécial dans le cœur, il était stressé mais aussi heureux d’atterrir et pressé de retoucher le sol, la terre ferme après plus de six heures de vol et aucune seconde de repos (il était bien trop anxieux pour avoir réussit à dormir ne serait-ce que dix minutes dans cet appareil). Sans se bousculer mais presque, les passagers descendirent peu à peu de l’avion, déballant les escaliers aussi vite qu’il pouvait selon la rapidité de la descente de la personne devant lui, il prit plaisir à sauter de la dernière marche au sol de la piste comme un aventurier qui était enfin arrivé à destination, prêt à découvrir ce nouveau monde et ce nouveau paysage – ce qui était un peu le cas dans le fond se dit-il – mais beaucoup plus anxieux. Suivant la file et les indications donnés par quelques gardes japonais, il entra ans le hall de l’aéroport. Partageant la chaleur humaine, les cris de joie, les retrouvailles et les discussions diverses qui y résonnaient et en exultaient. Seulement, rien de tout ça ne le concernait à part peut-être la joie, celle d’être enfin au Japon, quoique l’angoisse prenne bientôt le pas sur lui. Fixe comme un pic, il attendit au milieu de la foule allègre un petit geste d’un dénommé Yamcha. Il ne l’avait jamais vu, c’est-à-dire qu’il ne savait donc pas qui il était. Un véritable inconnu pouvait se présenter à lui arborant ce nom, il le suivrait comme un idiot. De toute façon il n’avait pas le choix se dit-il, au pire si quelque chose lui arrivait, il serait sans doute capable de se défendre. Un peu bête, le regard parcourant la salle qui se vidait peu à peu des passagers de son vol : il comprit une chose horrible ; personne n’était là pour l’accueillir. Soudain une voix retentit derrière lui, un homme l’avait appelé dans une langue qui lui était inconnue ; sûrement du japonais se dit-il. D’abord heureux, pensant que c’était ce Yamcha, il finit déçu. Ce n’était qu’une personne de la sécurité. Dans sa main droite une valise qu’il montrait, d’un signe il lui fit comprendre ce qu’il voulait lui dire ; est-ce que cette valise lui appartenait ? Thomas l’ayant reconnu depuis un moment répondit oui d’un signe de tête et le garde lui rendit puis parti. Thomas en aurait presque oublié ses affaires. Rangeant celle qu’il avait prise dans l’avion : une console de jeu portable, des jeux, une bouteille d’eau et une montre. Le stress et le désespoir rongeait Thomas en son cœur : il était seul, on lui avait fait faux bond et il était désormais livré à lui-même. Qu’allait donc t-il faire seul dans le Japon ne parlant ni la langue, ne connaissant ni la culture, ne connaissant ni la ville, ne connaissant personne qui y habite. Qu’allait-il faire ? Le premier problème fut : rester là ou partir ? Est-ce que Yamcha avait juste du retard ou ne viendrait t-il décidément pas ? Ce problème était atroce car si le jour était là, le crépuscule approchait lui et non Yamcha malheureusement. Le jeune garçon prit la décision de rester vingt minutes, ni plus ni moins. Si l’on ne venait pas le chercher dans ces temps là, il pouvait se faire une idée : il était seul, seul, seul. Assis sur un banc de l’aéroport, à l’intérieur, il sortit sa console de jeu portable et amorça une partie de son jeu préféré : Mortal Combat. Il n’était pas trop mauvais à ce jeu, il y avait certes meilleur que lui m’enfin son truc c’était plus la pratique que les boutons de la console. C’était de ce jeu vidéo que l’idée lui était venue contre Zack de se positionner sur les bras pour éviter la sortie du tatami et de s’aider de cette position pour se propulser derrière son adversaire. Non pas que le jeu reproduisait la même figure, cependant les personnages lors des combats effectuaient des acrobaties assez improbables ce qui amplifiait le plaisir du jeu et le rêve qu’il s’y transmettait. Lorsque Thomas y pensa, il était dans le pays producteur de tous ces jeux de combat. L’aiguille des secondes tourna, tourna et tourna sans le moindre signe de Yamcha. Pire encore, celle des minutes fit de même, au bout du vingtième tour Thomas inspira un grand coup, éteignit sa console ; la rangea puis se leva et quitta l’aéroport déçu et perdu. Dehors le monde était effrayant, voitures, passants, klaxons et bousculades. Pourtant il devait avoir l’habitude, avant de se retrouver ici le jeune garçon de dix-sept ans habitait à Berlin mais le pays n’était pas le même, les visages non plus d’ailleurs. Les habitants le regardaient bizarrement, avec mépris même pour la plupart. Est-ce ses cheveux ? Son air féminin ? Ou tout simplement son visage typique caucasien ? Baissant la tête, rentrant les roues de sa valise pour la porter à son dos, Thomas amorça une marche approximative. Il ne savait, en lançant ses premiers pas sur le béton Japonais, ni où il allait, ni le temps que cela lui prendrait. M’enfin il marchait et c’était mieux que de rester immobile, attendant une chose qui ne viendrait pas. Les pas devenaient de plus en plus lourds au fur et à mesure qu’il avançait, le sac commençait à lui écraser le dos, la nuit arrivait et le ventre vide se plaignait. Depuis quelques minutes, désespéré et n’ayant comme seul recours des signes piteux en guise de langage et le nom de Tortue Géniale. Un passant de plus, un autre, un autre… Personne ne connaissait donc ce fichtre dénommé Tortue Géniale ? Mais où avait donc pu emmener Janot ce pauvre gamin de la capitale allemande ? Trop fatigué, Thomas se blottit contre un mur d’un bâtiment tel un clochard et se servit de son sac comme coussin qui pour une fois s’avéra plus utile que pendant la marche. Attendant un signe, quelque chose, répétant inlassablement le nom de Tortue Géniale à chaque personne qui passait devant lui et qui le prenait pour un fou furieux. Thomas se reposa quelques minutes, le voyage l’avait trop fatigué, la marche achevé. Mais il n’eut pas longtemps de répit lorsqu’il reçu un coup de pied sur la cuisse, réveillé en sursaut, il faisait face tout à coup à deux policiers la matraque dans la main. Ne parlant certainement pas la même langue qu’eux, Thomas n’eut pas longtemps à réfléchir pour s’apercevoir qu’ils n’étaient pas très clean ; voire même bourré serait plus juste. L’un d’eux le sermonna de mots dont il ne comprenait strictement rien alors qu’il tendait son arme blanche pour donner un coup au jeune allemand quelqu’un s’interposa ou plutôt un klaxon s’interposa et toujours dans la même langue des discussions qui paraissaient plutôt houleuse se déclenchèrent. Sortant du véhicule, un jeune homme d’une vingtaine d’années ou peut-être plus se présenta face aux deux policiers qui ne semblait rien vouloir entendre. D’un air de dégoût dans cette nuit calme et froide, l’homme du véhicule maîtrisa les deux pochtrons très rapidement et s’approcha de Thomas. Le jeune garçon se releva immédiatement, se positionnant en défensive lorsque ce n’est pas un coup qui arriva à son adresse mais une main. Le visage de l’homme du véhicule s’éclaircissait tout à coup, un sourire, une main tendue et l’homme dit : « Yamcha, viens ». Thomas heureux et soulagé pris volontiers la main de celui-ci, attrapa à la volée son sac de l’autre qu’il fit entrer dans le coffre de la vieille voiture qui apparemment n’avait plus servi depuis un moment d’après le bruit du moteur et y entra accompagné de Yamcha. Ce fut une grosse frayeur pour le jeune homme, cependant Yamcha ne savait pas non plus parler la langue de Thomas, c’est alors que celui-ci comprit que c’était à lui d’apprendre leur langue et non l’inverse. Plus de travail l’attendait que prévu finalement.
Le jour suivant, les deux hommes roulaient toujours, depuis quelques heures ils longeaient la côte et Thomas s’était endormi bien profondément, récupérant un peu de tous ces évènements. C’était silencieux – à part le bruit du moteur – Yamcha était quelqu’un de très sympathique au premier regard, il n’y avait donc aucun problème. C’était peut-être idiot seulement Thomas se sentait en sécurité ; il ne le connaissait pas et lui non plus d’ailleurs mais il était très bien, tranquille. Lorsque la voiture s’arrêta sur le bord de mer, Yamcha sortit et lui dit « viens », c’était sans doute le seul mot qu’il avait appris en allemand mais au moins, ça leur était utile. Thomas fit ce qu’on lui dit et suivit Yamcha sur la plage sableuse, toujours son sac sur le dos. Une petite barque les attendait sagement, tous deux montèrent, celle-ci ne manqua pas de couler lorsque le sac lourd s’y installa et ils partirent. Thomas ne savait pas vraiment où ils allaient comme ça en barque mais il faisait confiance : après tout il ne pouvait pas vraiment faire autrement là où il était et il faisait surtout confiance à Monsieur Janot, son Maître… son ancien Maître d’Art Martiaux. Il lui était toujours difficile de penser que c’était son ancien professeur désormais et que le tournoi fut son dernier cours avec lui ; dix années de cours avec Monsieur Janot qui ne s’effacerait pas de si tôt. Maintenant son nouveau Maître se nommait Tortue Géniale ; soit, il s’y fera se dit-il alors que Yamcha continuait de ramer. Une quarantaine de minutes plus tard, quelque chose était apercevable au loin, au large de la mère et de son horizon. Le soleil sonnait presque midi et le bâillement de Yamcha lui fit comprendre qu’il était fatigué : il avait roulé toute la nuit c’était normal. Thomas se proposa pour ramer d’un geste des mains qu’il tendit vers les rames mais l’homme qu’il avait en face de lui refusa poliment, tout sourire à cette attention. Ce n’est que dix minutes plus tard que Thomas comprit : c’était une île, oui. Mais une île un peu peu courte à son goût, une île pour une maison, une maison de vacances. Y avait-il une erreur ? Est-ce vraiment là qu’il allait apprendre plus que les Arts Martiaux ? « Tortue Géniale ? » dit le jeune garçon allemand à l’adresse de Yamcha, celui-ci pointa vers une chaise avec un vieillard bavant sur une revue pornographique. Thomas bête et statique se dit dans son fort intérieur : « oh noooon… ». Fin |
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