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 Chronique d'un démon

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Dragon Malefique

Evan

Evan
Dragon Malefique

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Fiche du guerrier
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Niveau: 86 (+5=91)Chronique d'un démon _

Chronique d'un démon _


Chronique d'un démon _
MessageSujet: Chronique d'un démon   Chronique d'un démon Icon_minitimeSam 2 Jan - 19:17

Chroniques d'un démon


Première partie : Mémoire perdue


La conquête du monde. Le pouvoir. La force, la puissance. Tout cela, c’est ce que de nombreuses personnes pour ne pas dire tous convoitent secrètement. Mais entre penser, et agir pour avoir ce pouvoir, il y a une énorme marge. Une énorme marge que j’ai semblé avoir franchi pour la deuxième fois. Le passé n’était pas important pour m’emparer du présent, pour m’emparer de l’univers. Alors pourquoi… Pourquoi avais-je cette curiosité insatiable, qui me rongeait depuis cette perte de mémoire ? Pourquoi avais-je toujours ce petit picotement au cœur, lorsque je me questionnais moi-même sur mon passé ? Je voulais malgré tout me souvenir, par pour le conquérant que je suis, mais pour la personne. Mais mon colocataire ne voulait rien me dire. Lui ne voyait en moi qu’on conquérant. Il semblait inconcevable pour lui que je veuille retrouver la mémoire. Pour lui, je n’étais qu’une personne qui voulait être au-dessus de tout, et mes sentiments, ma curiosité n’avait rien à faire ici. Il ne comprenait donc pas ? Je n’en pouvais plus de vivre comme ça, sans savoir qui je suis réellement ! Etre empereur de Végéta, être empereur de sayen, c’est bien beau ! Mais qui est cet empereur ? Une marionnette contrôlée par une autre partie de lui-même, ou une personne à part entière ? Putain, je voulais savoir pourquoi ! Pourquoi j’avais perdu la mémoire ! D’un pas ferme, je me dirigeai vers la forêt ou je m’étais réveillé, devenu pour moi mon « lieu de naissance ». Il avait une forte pluie ce jour-là, et le brouillard m’empêchait de voir bien loin. Pourtant, je reconnus aisément l’endroit ou je m’étais réveillé. A l’intérieur de mon esprit, il y avait eu comme un déclic. L’arbre ou je m’étais réveillé, je le reconnaissais, malgré le fait qu’il soit quasi-identique à tant d’autres. Je posai ma main dessus. Et alors…

[Flash-back on]

« Tu es encore là ? Tu n’en as donc pas eu assez ?
-Erf… J’ai dit que je te tuerais. Et en tant qu’empereur, je n’ai qu’une seule parole… »


Il me regardait. Puis il fonça vers moi en poussant un cri de rage. Il me donna un coup que j’esquivai avant de riposter. Il se décala sur le côté pour me porter un coup. Je me laissai toucher volontairement pour lui attraper le bras, et me mettre à le frapper de toutes mes forces. Il recula en réprimant un cri de douleur, et me lança des vagues d’énergie. Elles étaient incroyablement nombreuses, mais peu puissantes. Tel un poisson dans l’eau, j’esquivai chaque coup avec aisance, en m’envolant dans les airs. Lorsque cette « mitraillade » fut finie, ce fut à moi de reprendre l’avantage. Je dégainai mon épée et me ruai sur lui pour lui porter un coup. L’attaque fut à moitié esquivée, mais une seconde lui entailla la joue. Il recula, en poussant un grognement. Puis, alors que j’allais à nouveau lui foncer dessus, il n’eut qu’une parole.

« Nous nous reverrons, « monseigneur ». Et cette fois-ci, c’est vous qui trépasserez. De toute façon, vous êtes condamné, et les chiens fous de Kanasa se mettront à vos trousses pour vous éliminer… A moins que ce que je vais vous faire ne vous tue avant… »

L’étrange personne leva ses bras en l’air, et un rayon en jaillit pour aller se figer dans ma poitrine. Pourtant, je ne sentis rien de particulier. Juste quelque chose circuler dans mon corps. Sur ce, mon adversaire partit, me laissant là. Quant à moi, je restai ainsi, totalement immobile. Je savais ce qui m’allait arriver. C’était inévitable. Je chancelai, et m’écroulai sur le tronc d’un arbre.

[Flash-back off]

Je me tins la tête en réprimant un cri de surprise. Tous ces souvenirs étaient m’étaient brusquement revenu en mémoire. Ce flux d’informations était si vite arrivé que j’eu l’impression que ma tête allait imploser, submergé par ce flot d’images. Pourtant, si j’aurais pu détailler chaque parcelle de cet endroit, il y avait deux choses que j’étais incapable de décrire : mon état mental à ce moment. Et surtout… Mais qui était ce type ? Je n’arrivais pas à mettre un visage dessus. C’était un étrange sentiment que celui-là ; je voyais tout, sauf ça. J’avais beau me tracasser, fouiller dans ma mémoire, rien. Pourtant, je sentais que je le connaissais. Je sentais que si je le verrais dans les jours qui viennent, je le saurais. Mais pour l’instant, il fallait que je retourne à d’autres endroits ou je pourrais retrouver ma mémoire…

*Erf… Tu as l’air si décidé que ça à vouloir retrouver ta mémoire ? Bien, je peux te filer un coup de main. Retourne à Elka, la capitale de cette planète. Tu devrais y trouver quelques réponses à tes questions.
- Tu ne peux pas me dire tout simplement ce qui s’est passé ? Tu n’as pas perdu la mémoire, toi non ?
-Haha ! Non, je prends trop de plaisir à t’admire dans cette singulière « quête de mémoire ». Comprends-moi, à force de vivre dans ton corps, il me faut bien de nouvelles sortes de distractions ! Héhé !*


S’il serait en face de moi, je lui aurais certainement brisé la nuque. Il m’énervait au plus haut point, et pourtant, je ne savais comment m’en débarrasser. J’allais me diriger vers la capitale lorsque je sentis une puissance aux alentours.

« Ha… Héhé ! Nous avons de la visite ! Et pas n’importe qui… »

Je vis quelqu’un, ou plutôt quelque chose approcher. Ca avait une forme, une silhouette humaine, mais… C’était un homme, qui avait pourtant perdu toute trace d’humanité dans ses yeux. Ceux-ci ne brillaient pas, mais il y avait pourtant une étrange lueur… Une lueur malsaine, une flamme noire que rien ne semblait éteindre pas même la mort. Et il y avait ce visage, défiguré par un rictus si marqué qu’il en devenait ridicule. Il n’avait pour vêtements qu’un simple pantalon usé, et un vieil haillon déchiré masquait les muscles de son torse. Mais surtout… Cette « chose » dégageait une odeur infecte de pourriture et de cadavres. Peut que « Ca » avait été quelqu’un avant, ça gardait une anatomie humaine. Mais maintenant, quand on voyait cette créature, s’il y a quelque chose qui ne nous viendrait pas à l’esprit, ce serait le fait de pouvoir associer le mot humanité à cette bête. Elle s’approchait, et je me retins de reculer. Je devais lutter pour ne pas m’enfuir ; non seulement à cause de l’odeur, mais aussi parce que c’était… malsain. Si mon colocataire était mauvais à sa façon, il était intelligent, il pensait ! Ce qui se trouvait devant moi me faisait penser à une sorte de zombie, un monstre sorti tout droits de l’enfer, un…

*Mais ne viens-tu pas toi aussi de ce que l’on appelle l’enfer ?*

Cette phrase me figea sur place. Et j’esquivai de justesse le coup de poing (où de patte !) de la créature qui semblait vouloir ma mort. Je m’éloignai le plus possible, ne me sentant prêt à riposter dans l’immédiat. Mais qu’est-ce que c’était que cette chose ?

*Haha ! Ils sont à ta poursuite… Les chiens fous de Kanasa… Ce sont des guerriers qui étaient au service de la planète bien avant ton arrivé. Des guerriers extrêmement puissants au nombre de six. Personne ne sait d’où ils viennent vraiment à l’origine, mais le fait est que les soldats les gardaient enfermés dans des endroits particulièrement sécurisés du château pour éviter leur fuite qui pourrait causer de graves dégâts. Ils ne sont relâchés qu’en cas d’extrême urgence.
-Et j’en suis un, de cas d’extrême urgence ? Mais putain, je suis le roi non ? Qu’est-ce qui a bien pu se passer ?*


Il ne répondit pas, et je me rendis à l’évidence : pourquoi poser ce genre de questions à mon hôte ? Je sais bien qu’il ne daignera même pas de me dire ne serait-ce que l’ombre d’une réponse. Je me devais d’aller à la capitale pour trouver des réponses à mes questions. Mais avant cela, il fallait déjà que je me débarrasse de cette bête qui me poursuivait. Je me retournai, et me préparai au combat…

Putain ! Elle se défendait cette bête ! Cela faisait maintenant une bonne heure que nous nous battions, les coups pleuvaient et ne faisaient pas toujours mouche, mais leur vitesse ne s’en trouvait pas ralentie. Les blessures commençaient à être de plus en plus nombreuses sur mon corps, et s’il y avait de futurs bleus parmi ces attaques encaissées, je ne comptais pas les traces de morsure et de griffure que la créature m’avait infligée. Mais la chose aussi n’était pas indemne. Si ses vêtements avait totalement disparus, arrachés par la vitesse des coups, et avaient laissés place à un corps en putréfaction, dégageant une odeur si désagréable qu’elle m’empêchait de me concentrer pleinement sur le combat. Cet adversaire atypique ne semblait être dirigé que par un seul sentiment, si c’en était un : celui de vouloir tuer. Il se jetait à corps perdu sur moi, ne cherchant qu’à me déchiqueter, qu’à pouvoir tenir entre ses mains mes entrailles qu’il semblait convoiter. Il n’y avait aucune précision dans ces attaques, mais pourtant elles restaient difficiles à esquiver, pour une raison qui dépassait celle d’un guerrier : lorsqu’un combattant ayant de l’expérience en combat met ses bras devant pour contre un coup de poing par exemple, c’est un réflexe acquis au fur et à mesure de disputer des combats. Mais ce réflexe ce déclenchait aussi car l’on sentait le coup arriver. On sentait l’aura dégagée par son adversaire, on sentait que celui-ci attaquait les points vitaux, ou attaquait pour gagner. Bref, il ne frappait pas pour rien. Mais avec ce monstre, c’était totalement différent. Mon énorme expérience de combattant m’empêchait de prévoir ses coups, car il ne semblait y avoir aucun sentiment dedans. Là ou quelqu’un voudrait me trancher la gorge ou je ne sais quoi, la bête, elle, m’attaquait juste pour goûter l’odeur du sang, c’est tout. Elle ne dégageait aucune autre envie, et c’est cela qui empêchait mes « réflexes de combattant » de s’activer, en quelque sorte. C’était comme se battre contre un animal qu’on n’aurait pas nourri depuis belle lurette… Le combat était loin d’être gagné. Pire, j’étais loin d’avoir l’avantage, et je sentais mes forces me quitter petit à petit. Je sentis des griffes me pénétrer dans le côté droit du ventre, et poussai un cri de douleur. Le monstre retira sa main éclaboussée par mon sang, et allait continuer l’assaut, mais je m’éloignai le plus rapidement possible, malgré la douleur. Mon ventre me faisait maintenant atrocement souffrir, et je perdais trop de sang. Ma vue commençait à se brouiller, et mes idées n’étaient plus très claire. La bête elle, me regardait mais étrangement, elle ne se rua pas sur moi. Elle m’avait saigné… J’étais en train de perdre mon sang à une vitesse folle, et bientôt je m’évanouirais si cela continuait ainsi. Ensuite, je ne me réveillerais certainement plus jamais…

*Voyons Evan ! Tu t’es déjà battu contre pire que ça, non ? Tu ne vas pas mourir contre cette chose ! Tu sais comment vaincre une bête ? Il suffit d’en être une soi-même… laisse-moi faire. Tu vas t’évanouir, mon cher… Moi aussi je ne toucherais pas à ton corps. Laissons faire la bête qui dors en toi, en nous…*

Ca y était. Je tombai au sol, évanoui par la perte de sang trop importante. Le chien fou de Kanasa s’approcha pour me bouffer certainement, mais c’est alors que mon corps bougea. Mon esprit était en éveil… Et pourtant ! Je voyais tout ce qui se passait, mais je ne contrôlai pas mon corps. Ce n’était pas comme lorsque mon hôte le faisait ; je le sentais, lui aussi, à côté de moi, regardant la scène. J’étais guidé par mon instinct de bête. J’étais voûté, et semblait avoir perdu toute notion de combat. Car, lorsque je me jetai sur lui, on n’aurait pas dit un combattant voulant se débarrasser de son adversaire. On aurait dit une bête se jetant sur sa proie. Le combat s’engagea à nouveau, mais cette fois-ci il fut pour mon avantage. J’étais plus fort, plus vif et plus rapide que lui, et mon sang ne coulait plus. Ce « miracle » était du à la forte contraction de mes muscles, que cette bête qui me contrôlait semblait avoir fait d’instinct. Dix minutes passèrent. Puis vingt, et alors que le combat allait sur la demi-heure, le chien fou de Kanasa s’écroula au sol, épuisé par ses blessures. Il poussait de petits halètements comme un chien à l’agonie. N’en était-il pas un après tout ? Il y eut un bref « chtac ! » et le chien fou de Kanasa n’était plus que le cadavre d’une bête en putréfaction.

***

Elka… C’était vraiment ce que l’on pouvait appeler une magnifique ville. L’architecture était irréprochable, et la cité était placée tout autour d’un château tout aussi grandiose. Cependant, alors que je le regardais de loin, il semblait avoir quelque chose d’étrange… Brûlé ? Je survolai la ville de mes ailes, cherchant un endroit susceptible de stimuler ma mémoire. Mon colocataire se taisait comme à son habitude, et j’eus alors l’idée de me diriger au château, pour espère y trouver d’autres informations. C’était après tout ma demeure. J’accélérai l’allure, et me retrouvai bientôt près d’une tour, et les soupçons que j’eus tout à l’heure se confirmèrent : le château était bel et bien à moitié détruit, et avait du être assailli par les flammes. Au sommet, l’on pouvait voir un balcon, ou plutôt ce qu’il en restait. Je m’en approchai, et remarquai qu’à l’intérieur, on voyait une chambre au luxe rare. Ma chambre, peut-être ? J’entrai par le balcon, lorsque soudain je sentis des douleurs dans ma tête.


[Flash-back on]

La lune était pleine et surplombait fièrement ma demeure royale. La nuit était tombée il y a maintenant deux bonnes heures, lorsque j’entendis quelqu’un frapper à ma porte. Je l’ouvris, et vis un de mes gardes.

« Monseigneur ! Il paraît que des espions d’un groupe de résistants au pouvoir se sont infiltrés dans le château ! Un de nos informateurs vient de le découvrir, il a intercepté des lettres il y a quelques minutes. Cet intrus compte certainement se rapprocher de vous pour pouvoir trouver une occasion de vous tuer.
- Ce n’est qu’un imbécile. Tu me vois mourir par ma main d’un minable résistant ? Je le tuerais quand je le verrais, et cette histoire n’ira pas plus loin. Rassemble tous les membres du château… »


Une demi-heure passa, et dans la salle principale du château se tenait plus de cent-cinquante personnes travaillant au château. Certains avaient l’air surpris, d’autres avaient le regard franc. Mais tous sans exception avaient une pointe de peur dans leur visage. Je me mis de sorte à ce qu’ils me voient tous, et commença à leur parler.

« J’ai appris qu’un rat s’était glissé ici, et j’aimerais le débusquer vite fait pour tout d’abord le questionner sur son organisation de résistant, et bien sur m’en débarrasser. J’ai donc…
-Mon seigneur ! Attendez un peu ! Je crois que nous avons trouvé l’intrus.
-Pardon ?
- Pointant son doigt vers moi. Oui. C’est vous. »


Les murs tout autour de moi se détruisirent, laissant place à des hordes de guerriers, tous me fonçant dessus. Les hommes du château que j’avais convoqué se mirent eux aussi à me foncer dessus. J’étais entouré.

« Ce n’est pas en nous gouvernant par la peur que vous seriez un bon seigneur ! Votre temps a été court, mais impitoyable, et c’est pour cela que vous allez rendre votre dernier souffle ici même dans ce château !
-Une révolution de tout le peuple ? Bande d’imbéciles ! Je n’aurais qu’à tous vous tuer, ce ne sera pas difficile ! Vous avez fait l’erreur de vous mettre en travers de mon chemin, vous allez en subir les conséquences ! »


Une explosion retentit. Le château commença à s’embraser de toute part, et la chaleur augmentait à une vitesse folle.

*Imbécile ! Tu ne vois pas qu’ils sont trop nombreux ? Nous ne survivrons pas à cet assaut, il ne nous reste que la fuite.
-Je suis le gouverneur de Sayen ! je ne suis pas un lâche !
- Le gouverneur de quoi ? Ton peuple entier t’a trahi ! Tu n’es plus le gouverneur de rien ! Fuis pendant qu’il en est encore temps !*


J’avais beau montrer une détermination sans faille, je ne pouvais lui donner tort : j’allais mourir si je ne fuyais pas. Je poussai alors un cri de rage, et déployai mes ailes. Les guerriers me foncèrent dessus, et je me mis alors à grimper haut dans le ciel, à fuir. Je sentais toutefois des kikoha et autres rayons d’énergie brûlant mon dos. J’avais été certes touché, mais je pouvais très bien m’en sortir. Je me mis à survoler la capitale, en fuite. Je sentis aussi, et cela me fit froid dans le dos, qu’il me poursuivait…

[Flash-back off]

*J’ai été trahi… Par mon peuple.
- C’est par un coup d’état que tu as pris le pouvoir. C’est par la peur que tu as instauré ton règne. Et tu as cru que personne ne t’attaquerait jamais ? Tu es bien sot !
-Et… C’est tout ? Ce n’est que cela cette perte de mémoire ? Je ne suis finalement qu’un roi qui a fui son peuple ?*


Et maintenant ? Qu’allais-je faire ? Reprendre le pouvoir, pour me faire à nouveau attaquer plus tard ? Je sortis du château, sans aucune idée en tête. Je volai, le regard perdu dans le loin. J’étais… Un mauvais seigneur ? Et la planète Végéta alors ? Est-ce que là-bas aussi, je me ferais attaquer par un peuple ne demandant qu’à être sous un autre régime ?

*Hé ! Ce ne serait pas des puissances familières sous le sol d’Elka ? -Qu… ?*

Je connaissais ces puissances ! Je descendis en flèche et chercha un endroit qui me permettrait de descendre encore plus bas. La rue ou j’avais atterri était déserte, et je mis peu de temps avant de remarquer une plaque d’égoûts. J’y descendis sans plus attendre. J’allais maintenant me diriger sous ces puissances lorsque j’entendis une autre puissance arriver. J’étais à peu près sur de ne l’avoir jamais senti mais pourtant elle me paraissait familière. Ce n’est que lorsque je compris à quoi me faisait penser cette aura que je poussai un juron. Un chien de fou de Kanasa ! Selon mon hôte, ils étaient au nombre de six. Ils ne devraient être donc plus que cinq, si d’autres n’avaient pas été tués. Mais peu importait, car pour l’instant le fait était qu’une de ces choses trainait par ici, et allait certainement attaquer ces puissances si familières… Je me précipitai le plus vite possible parmi ces puissances, mais me rendis compte qu’elles étaient encore plus basses que les égouts. Le chien fou de Kanasa était cependant lui aussi dans les égouts. Je sentais d’ici son odeur, qui était largement plus nauséabonde que les égouts. Il était tout près de moi mais ne me voyait pas. Le tunnel dans lequel j’étais se divisait maintenant en deux parties. Parmi un de ces deux tunnels, il y avait le monstre. Soudain, je sentis un des pans du mur bouger, puis une main m’attraper. Je ne tentai pas de me dégager, risquant de faire du bruit et alerter la créature et aussi parce que c’était cette énergie que je connaissais qui m’avait attiré. Je sentis ensuite un léger tremblement sous mes pieds : on descendait. Une fois en bas, je rentrai dans une pièce faiblement et regardai mon « ravisseur » et son acolyte. Je me disais bien que je les connaissais… Miku et Lena se tenaient devant moi.

« Tsss… Qu’est-ce que vous faites ici ?
- Ca faisait longtemps… Evan… J’ai appris que tu avais victime d’une rébellion en venant ici. Et, même s’il te reste Végéta, je pense que tu voudrais tout de même reprendre cette planète.
- Ou veux-tu en venir ? Et qu’est-ce qui s’est passé après ton départ, à toi et Lena ? »


Miku pris une profonde inspiration ainsi que Lena. Puis les deux me regardèrent, avant d’entamer leur histoire :

« Après que tu nous ai laissé partir, moi et Miku, nous avons tout d’abord voyagé, ne sachant au aller. Même si nous étions toujours distant l’un de l’autre à cause de ce qui s’était passé sur Végéta, nous ne voulions nous quitter. Puis nous avons décidé de nous diriger ensuite sur Sayen, ta planète, espérant y trouver notre place. Nous ne voulions pas retourner sur Végéta. Nous voulions oublier ce qui s’y était passé. Nous avions donc été sur cette planète et nous avons appris que tu n’étais plus qu’un roi déchu. Mais là-bas, nous avons aussi croisé des personnes que nous connaissions avant et qui s’était réfugié sur cette planète. Elles étaient au service du nouveau roi et nous ont attiré des ennuis. Nous nous sommes vite attiré les foudres du nouveau seigneur, et lors d’une confrontation…
- Il a usé une attaque sur Lena : il a placé une sorte de bombe dans son corps. Nous avons réussi à fuir, mais il ne lui reste désormais qu’une semaine avant que la bombe n’explose.
- Haha ! J’ai comme un sentiment de déjà-vu ! Et vous voulez que nous nous allions pour aller tuer le roi, n’est-ce pas ? Sauf que cette fois-ci, Lena risque de mourir si on ne fait pas ça vite ? Pff… Et bien soit, j’accepte, mais comment te faire confiance, Miku?
Ne vas-tu pas encore nous trahir ?

-Je ne vais pas pouvoir te convaincre pleinement… Mais je peux te dire que non. Mais tu sais, nous sommes plus forts, Lena et moi. Regarde par exemple ce chien fou de Kanasa qui traîne au-dessus des égouts… »


Miku se leva, suivi de Lena. Je sentais la puissance du monstre juste au-dessus de cette planque. Lena tendis son bras, et il y eut une sorte de halo qui se mit à entourer la paume de ses mains. Puis il y eut un bruit aigu qui ne dura que quelques millièmes de seconde. Il y eut un autre bruit de bête, puis celui de quelque chose tombant par terre.

« Je lui ai détruit son cerveau de l’intérieur. Cela fait le deuxième que nous abattons. Nous avons eu du mal la première fois que nous en avons rencontré un, mais une fois qu’on a compris le truc… Il faut les prendre en douce, pour éviter le combat. Tu en a déjà vu ?
-J’en ai déjà tué un moi aussi. Si j’ai bien compris, ceux qui sont en liberté ne sont plus que trois. Mais je me demandais… Pourquoi les lâcher ici ? Ils attaqueraient n’importe qui, ils pourraient tuer toute la population !
-Comment ? Alors tu n’es pas au courant… Evan, la géographie de Sayen est simple : il y a deux continents. Et… Après que tu aies massacré la moitié de la population de ce continent, les survivants se sont enfuis vers l’autre continent. Et les chiens fous de Kanasa ne savent pas nager. Si nous sommes restés ici, c’est car le roi et ses généraux t’attendent sur ce continent. Les chiens fous de Kanasa n’osent pas les attaquer, ils ont ce sixième sens qui ressent le danger… Aurais-tu perdu la mémoire ? »


[Flash-back on]
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MessageSujet: Re: Chronique d'un démon   Chronique d'un démon Icon_minitimeSam 2 Jan - 19:17

Pourquoi ! Pourquoi me trahir ! Ils n’auraient pas du, et le regretterons ! Moi, le seigneur Evan, une véritable légende, et le peuple ose se révolter contre moi ? C’est impensable ! Ces imbéciles, ces ignorants… Je vais tous les tuer ! Derrière moi, quelqu’un arriva.

«Lâche ! Tu fuis ! Tu es fini !
-Merde, mais t’es qui toi ?
-Et bien, eh bien, tu ne me reconnais pas… ?
-Durfah… Pourtant ce jour-là, je t’ai vu mourir sous mes yeux. Tu es tombé, sous mes yeux, puis ton corps a disparu.
-Hé ! La mort ? Ce que m’a fait ça ne m’a pas donné la mort. Il m’a… comment dire… Pour tout dire… »


Un rictus se dessinait sur le visage de Durfah.

« Je suis l’élu ! C’est lui, le Créateur de toute chose, de la vie, de la mort, de celui qui a créé ce monde à partir du néant. C’est le créateur qui m’a choisi !
-Tu as perdu la tête…
-Moi ? Non… Lorsque je suis tombé au sol, j’ai vraiment cru ma dernière heure arriver. Et alors que mon corps n’était plus qu’un grain de poussière, je me suis retrouvé propulsé dans un endroit qui existait bien avant la création de notre univers. Je me suis retrouvé dans le néant, devant Ca. Devant le créateur ! Et c’est alors qu’il m’a transmis un message. Ce n’était pas un message qu’il m’a dit comme ça, ni même de la télépathie. Sa façon de s’exprimer dépasse l’entendement ! Et tu sais ce qu’il voulait ? Il voulait que je devienne son égal ! Oui, moi ! L’égal de notre créateur ! te rends-tu compte quelle chance j’ai eu en faisant cette rencontre ? Cet honneur qu’il m’a fait ! Ha ! Haha ! je vais te tuer Evan, toi Satan. Je vais vous réduire en charpie, et à nouveau tu rejoindras le monde des morts. »


Il était complètement fou. Cette lueur qu’il avait dans ces yeux lorsqu’il me parlait de tout ça. Il était en réelle extase, et sa santé mentale semblait aussi détruite que la mienne. Mais pas de la même façon…

« Tu as perdu la tête ! Et que comptes-tu faire !
-le Créateur m’a donné quelque chose pour accomplir ma quête divine. Vois-tu, je possède une technique divine. Je peux absorber les forces des gens… Bien sur avant cela, il faut juste que je les extermine. Hahaha ! Quoi de plus naturel pour un élu du Créateur !
-Tu n’extermineras pas mon peuple, espèce de fou…
-Ton peuple ? Tu n’as plus de peuple comme de patrie, tu es abandonné ! D’ailleurs, qui mieux que toi pourrait exterminer ton propre peuple ? »


Je n’eus le temps de demander plus d’explications à ce fou qu’il leva les mains au ciel et des rayons en sortirent et s’envolèrent aux quatre coins du continent, exterminant la population. J’essayai de l’en empêcher, mais il semblait être défendu par une barrière invisible. Son attaque ne dura que quelques minutes, et Durfah baissa ses bras. Il me regarda, un sourire en coin de bouche, et disparut avant que je n’ai le temps de l’attaquer. Poussant un cri rageur, je remarquai qu’il y avait un survivant, un des soldats du royaume, qui me regarde la mine apeurée.

« Ah… Ah… Mais qu’avez-vous fait ? Vous êtes… Un monstre ! AAAAAAH ! »

Il essaya de s’envoler dans ma direction opposé. Il avait du arriver juste après le départ de Durfah. Je n’avais pas le choix, je me devais de l’éliminer, sinon tout le monde, pour le peu qu’il restait de survivant, penserait à tort que c’est moi le responsable de tous ces massacres. Et ils essaieraient certainement de s’enfuir ensuite vers le second continent, et la nouvelle de « mon massacre » serait vite transmise. Je levai ma main dans sa direction et lançai un rayon Gekiritsu. Et alors, pourquoi ? Qu’est-ce qui fit qu’à ce moment-là je ratai mon coup ? Etait-ce parce que le destin, à force de s’acharner contre moi, m’avait affaibli psychologiquement ? Ou bien était-ce la fatigue, d’une vie courte mais intense ? Le Gekiritsu broya le bras du fuyard, mais celui-ci continua de fuir en poussant des hurlements de douleur. Je n’avais même plus l’envie de le tuer, et le laissai fuir…

[Flash-back off]

« Ce n’est pas moi ! Ce n’est pas moi qui ai tué le peuple ! C’est Durfah… Il… Il a exterminé tout le monde en l’espace de quelques minutes, et s’est ensuite volatilisé. Un garde qui était venu pour voir ce qui s’est passé à cru que c’était moi, et je ne l’ai pas tué.
-Ha ! Quelle histoire ! C’est difficile à croire. Tu es sur que ce n’est pas ton imagination qui te joue des tours ? Tu sais, avec tout ce qui s’est passé…
-Non ! J’en suis sur. Je l’ai entendu, je l’ai vu comme je te vois toi. Il m’a parlé, et s’est mis à exterminer la population ! Je n’y suis pour rien. Si tu veux, tu peux aller voir dans les archives royales ! Durfah a été adopté par un commandant réputé par sa puissance, Nigmia. C’était un homme de confiance du roi, on doit forcément trouver son nom dans la bibliothèque !
-Nigmia ? Celui que l’on surnomme le héros des croisades ? Et ce serait aussi un homme de confiance du roi ? Mais de toute façon, même si tu dis vrai, le château à brûlé et est à moitié en ruines. Il ne doit plus rester un document prouvant mon existence.
-Mais je te dis que c’est vrai ! Merde, je sais que ça parait fou, mais il existe ! Il a été recueilli par Nigmia durant les croisades, il vient de l’autre continent, d’une famille de savants qui sont devenus experts en nécromancie.
-Et tu penses que cette famille est encore en vie aujourd’hui ?
-Je ne sais pas… Il faudrait aller voir. Mais ce type est un véritable danger, il faut à tout prix l’éliminer !
-Fais ce que tu veux avec ton Durfah, mais moi mes jours sont comptés ! Pas question que je m’attarde pour dénicher une personne dont l’identité n’est même pas prouvée ! Avec Miku, nous allons combattre le roi, et nous l’éliminerons, fin de l’histoire ! »


Sur ces mots ils partirent, me laissant dans « mon délire » comme ils le pensaient certainement.

***

Je me sentais comme bloqué. Je n’avais aucune idée de l’endroit ou je pourrais aller. Peut-être aurais-je du tout simplement reprendre ma place sur le trône?


*Viens*

Je me retournai brusquement, surpris par cette petite voix.

*Viens*

Je me tins la tête, et me rendis compte que c’était à l’intérieur de mon crâne que venait cette voix. Pourtant, ce n’était pas la voix de mon « colocataire ». Celui-ci ne disait mot, et semblait endormi. Je réentendis le *viens* et commença à essayer de chasser c’est voix de ma tête. La paniquer commençait à grimper. Quelque chose trottait dans ma tête, et je ne savais pas ce que c’était. Je réentendis cette faible voix.

*Mais qui es-tu bon sang ?
-Comment ? Tu ne me connais pas ? Voyons, je suis la bombe que le roi a placée en toi. Viens ! Il est temps de passer de l’autre côté…
-Quoi ? Mais merde, c’est quoi ce bordel ?
-Viens*


Je me tins à nouveau la tête et poussai des cris de douleur. Pourquoi mon « colocataire » ne m’avait-il rien dit ? J’avais donc cette même technique que ce roi avait infligée à Lena ?

*Hahaha ! Il est temps Evan ! Il est temps de te dépasser ! Il ne te reste plus que quelques secondes avant que cette bombe n’explose ! Cette « bombe » que le roi a posée en toi est en réalité un concentré d’âmes humaines mortes depuis bien longtemps !
-Pourquoi ne me l’as-tu pas dit avant ?
-Tout simplement parce qu’il est temps ! Je vais enfin pouvoir sortir ! De ton âme, de ton corps !*


Je sentis cette douleur s’intensifier, et eus l’impression que mon corps allait se décomposer. Etait-ce la fin ?








Deuxième partie : Agitation

Le roi était parti dans le second continent pour y reconstruire son royaume, laissant Evan aux prises avec les chiens fou de Kanasa. Il se rappelait aussi de cette jeune personne à laquelle il lui avait infligé le supplice de placer une bombe dans son corps. Nul doute qu’elle et son ami reviendraient pour l’éliminer. Un homme, âgé s’avança vers le récent seigneur de Sayen.

« Haha ! Te voilà enfin, mon neveu. Tu m’avais manqué. Que s’est-il passé pendant tout ce temps ?
-Lorsque père s’est fait tuer, j’ai été recueilli par son assassin, qui m’a ensuite éduqué et appris à me battre. Je l’ai accompagné dans les croisades, et lui ai même redonné la vie. Puis ensuite, je l’ai rencontré.
-Qui ?
-Lui. Celui qui est à l’origine de tout ça. Mais je n’ai qu’une partie de son pouvoir. Moi ce que je veux, c’est avoir sa puissance toute entière !
-Même petit tu présentais des signes de folie, Durfah… Ou plutôt Shin, c’est comme ça que tu veux être renommé, c’est cela ? Reprends-toi bon sang ! Tu fais honte à notre famille.
-Ma famille ? Comment puis-je vraiment considérer cette bande de savants incultes comme ma famille ? Toi, père, et les autres, vous ne savez tirer profit de l’incroyable pouvoir que vous possédez. Moi, j’ai su l’utiliser convenablement, et regarde où j’en suis ! La nécromancie est bien inutile quand on ne sait s’en servir ! Moi, j’ai le pouvoir divin !
-Tu as totalement perdu la tête… Au nom de toute notre famille, tu es exclu ! Nous nous sommes forgés un nom à travers les siècles, en utilisant la nécromancie pour faire avancer la science, et non pas pour le pouvoir et la puissance !
-Hahahaha ! Tu crois que le fait de ne plus faire partie de cette famille me fait quelque chose ? De toute façon, de cette glorieuse famille il ne reste qu’une centaine de déchets tout aussi inutiles que toi. Garde ! Enfermez-le. »


Des gardes emmenèrent l’oncle de Durfah dans des protestations futiles. Puis le nouveau seigneur de Sayen sortit du château et s’envola. Il voulait voir quelqu’un en particulier. Il se posa en plein milieu d’une ruelle et entra dans une sorte de bar. La personne qui s’occupait de ce commerce lui jeta un rapide coup d’oeuil avant de lui ouvrir la porte derrière le comptoir. Durfah y entra sans même jeter un coup d’oeuil à son « portier » et entra. C’était une vieille cave ou étaient entreposés ici et là des réserves de nourriture. La froideur y régnait, et le lieu était tout sauf accueillant. Durfah alla au fond de la cave, ou se trouvait une vieille cage. Dedans, un vieillard y était enfermé. Durfah ouvrit la porte de la cage et secoua le vieillard. Il tomba par terre. Après un rapide examen, le nouveau seigneur de Sayen vit que le vieil homme avait rendu l’âme depuis un bon jour. Durfah prit alors la tête du défunt, et il y eut comme un flot de lumière jaillissant de ses mains. Dans les secondes qui suivirent, le vieillard, ressuscité, ouvrit les yeux. Durfah releva le vieil homme et le fit asseoir sur une vieille cage en bois.

« Dis donc, je sais que tu es vieux, mais tu t’es bien entretenu, non ? Cela va faire la troisième fois que je dois te ressusciter… Père…
-Urgh... Tu n’es pas mon fils, tu n’es que le chien sans maître que j’ai recueilli sur le champ de bataille… Et tu ne seras jamais plus que ça.
-Pourtant moi, j’étais honoré de t’avoir comme père adoptif. Toi, Nigmia, le héros des croisades ! Tu étais invincible, et tu apparaissais à mes yeux comme… Un être parfait. Je t’avais pour modèle ! Et puis, j’ai découvert ce « don », et t’ai ressuscité. Tu es alors devenu un vieillard, de plus en plus faible. Tout ça, c’est le temps. Tout est de sa faute, et aussi de la mienne. Tu aurais du mourir sous ton meilleur aspect plutôt que de continuer à vivre dans ces conditions. Ce fut alors que je le découvris. Cette Chose, qui était bien au-delà des notions comme l’espace et le temps ! Cette chose ne vieillissait pas. Il me la fallait ! Cette chose, c’est le créateur de l’univers. Je veux être comme toi à l’époque des croisades, mais je ne veux pas que le temps ait d’emprise sur moi ! Si je t’ai tué quand tu as raconté toutes ces choses à cet ancien gouverneur, Evan, c’était par colère. Lu raconter ma vie, lorsque tu m’as recueilli. Ceci ne peut avoir d’importance, si je veux ignorer le temps. Mais… »


Les mains du nouveau seigneur de Sayen se mirent à trembler, et il sa voix fut entrecoupé de sanglots.

« Je ne veux pas te perdre, père ! Lorsque j’aurais tout ce pouvoir, je te rendrais ta jeunesse, et tu seras à nouveau mon modèle ! Je suis désolé de devoir de cacher ici, mais tu es censé être mort… Attends que je devienne le véritable Dieu, et tu pourras à nouveau retrouver ta jeunesse d’antan, je te le promets ! Jusqu’ici, je t’en supplie, ne meurs pas… »

Durfah se retourna et ferma la cage, laissant son père adoptif dedans. Nigmia ne dit que ces dernières paroles, avant de se mordre la langue pour mourir à nouveau.

« Tu n’es pas mon fils… Et ce n’est pas en voulant être au niveau de ce monstre venu de nulle part que tu me ressembleras, qu’il ait créé l’univers ou non… »

***

Miku et Lena étaient passés d’un continent à l’autre en seulement quelques minutes. Ils avaient survolé la mer à une allure folle, le temps étant compté. Ils avaient appris que le roi était finalement passé, lui et tous ses généraux, de l’autre continent. Sans perdre une seconde, ils s’étaient rués à l’autre bout du monde. Ils étaient maintenant près de la capitale du second continent. Sur la colline surplombant cette ville, un immense château était en construction, créé spécialement pour le roi, certainement. En attendant, le seigneur séjournait dans un manoir. Les deux compagnons décidèrent de s’y rendre. Ils voulaient éliminer le nouveau roi par derrière. Ils n’aimaient pas gagner en lâche, mais l’adversaire était bien trop puissant, et ils ne pourraient gagner dans un face-à-face. Deux gardes étaient postés à l’entrée du manoir, tandis que par-ci par-là, d’autres patrouillaient. Lena et Miku réussirent à se glisser discrètement dans la bâtisse par une fenêtre et se retrouvèrent dans une pièce que seule la lumière du jour éclairait. Les deux compagnons ouvrirent la porte, vérifiant avant s’il n’y avait pas de gardes trainant derrière ; et pénétrèrent dans un couloir. Il fallait maintenant trouver le roi. Ils commencèrent à marcher dans le couloir, quand ils remarquèrent une porte verrouillée par un gros cadenas, duquel émanait un flux de ki qui devait le renforcer.
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MessageSujet: Re: Chronique d'un démon   Chronique d'un démon Icon_minitimeSam 2 Jan - 19:18

« Pourquoi verrouiller la porte ? Il doit y avoir quelque chose à l’intérieur. »

Miku réussit non sans mal à détruire le cadenas sans faire trop de bruit. La porte s’ouvrir dans un léger grincement, montrant une pièce totalement fermée. Il n’y avait pas une seule fenêtre, et la décoration était quasi-inexistante. Il y avait une couche posée sur le sol, et un meuble poussiéreux dans un coin. Un homme était posé sur la seule chaise de l’endroit. Il leva la tête vers les deux compagnons.

« Qui êtes-vous ? Je n’ai pas entendu le bruit du cadenas qui se déverrouille… -Peu importe qui nous sommes. Si vous êtes enfermés ici, c’est que vous devez être un ennemi de ce pseudo-seigneur, non ? Et ses ennemis sont nos amis. Nous voulons juste l’éliminer. Vous pouvez partir si vous voulez, ou bien nous suivre…
-Je sens une force incroyable qui émane de votre corps ! Vous êtes le genre de personnes que j’attendais ! Je suis l’oncle de Durfah, le nouveau seigneur, et je…-Attendez, vous avez bien dit Durfah ? Merde… Est-ce que, par tout hasard, ce Durfah serait un expert en nécromancie ? »


***

Ma tête me faisait atrocement mal. Mon colocataire voulait certainement profiter du fait que mon corps explose pour que s’en aller. Mais je ne voulais pas. Putain, je voulais pas crever ! Je poussai un cri, souffrais le martyr, mais ne flanchai pas. Je n’avais pas mis un genou au sol. Soudain, devant mes yeux, je vis mon bras gauche commencer à s’enflammer, puis, en quelques secondes à peine, éclata en gerbes de sang. Ce phénomène arriva ensuite à mes jambes, mon autre bras, mon corps, et ce fut alors que je la vis. Un énorme flux d’information arriva dans ma tête, ne faisant qu’augmenter ma douleur. Je me souvenais.



Il faisait noir. Je ne savais plus si j’étais mort où non. Je marchai à tâtons, les bras devant pour éviter de me cogner contre un mur… Mes bras ? Je les sentais, alors que je venais à l’instant de les voir exploser après avoir brûlé. Je me tâtonnai le corps, puis le visage. Niet. Nulle trace d’une quelconque explosion.


*Dis donc, mes frères, pourquoi est-il toujours là ? Il a explosé, pourtant, non ? Je ne comprends pas…*

Je me tournai et me retournai, ne sachant d’où ces voix venaient. Mais il y avait une chose dont j’étais sur : cette fois-ci, elles ne venaient pas de ma tête. Elles étaient tout autour de moi. Mais surtout, même si je ne les voyais pas ; j’avais l’impression d’être observé. Alors qu’une angoisse commençait à s’emparer de moi, je décidai de me reprendre. Je jetai une boule ki en l’air pour faire de la lumière. L’endroit où j’étais ne fut éclairé que quelques secondes. Mais cette courte durée aurait été suffisants pour rendre fou n’importe quelle personne. Tout autour de moi, il y avait des centaines, voire des milliers de personnes autour de moi. Elles me regardaient d’un air livide, sans réelle expression. Je me souvenais de ce que mon colocataire me disait : la bombe placée dans mon corps était composée d’âmes mortes.

*Mais mes frères, nous ne devrions pas être là ! Dans la phase finale de l’explosion, nous devons disparaître ! Qui a bien pu nous empêcher d’accomplir notre objectif ?*

Je n’eus pas besoin de grandement réfléchir.

« Haha ! Merci cher colocataire… Ou plutôt devrais-je dire… Satan
-Tu as enfin retrouvé la mémoire ? Ce n’est pas trop tôt… »


Sortant de l’ombre, Satan vint se poser à côté de moi. Il faisait jaillir par je ne sais quel tour de passe-passe des flots de lumière de son corps, le rendant visible, lui et tous les défunts. Il avait toujours cette même apparence, celle d’un démon.

« Pourtant, mon corps a explosé, j’ai même senti la douleur. Et tu voulais partir non ? Alors pourquoi es-tu ici ?
-C’était une illusion, autant au niveau de la douleur que de la vue. Je pensais qu’une telle douleur pourrait me permettre d’être éjecté de ton corps mais…
-Nous ne sommes qu’une seule et même personne, hmm ? Tu auras toujours essayé…
-Héhéhé ! Il ne nous reste plus qu’à nous entraider maintenant, c’est ça ? Tu as une idée pour pouvoir te débarrasser de cette bombe ?
-En retrouvant ma mémoire, je me suis souvenu aussi de mon niveau de combat. Et… Nous sommes dans mon esprit, c’est ça ?
-Oui. Ce doit être à cause de la douleur, tu as cherché un endroit ou te réfugier pour arrêter de souffrir, et tu t’es retrouvé là.
-Je m’en doutais… Je disais donc… »


Je poussai un cri et lançai des vagues de kikoha tout autour de moi, sur les défunts. Des dizaines, voire des centaines de rayon jaillissaient de mes mains, faisant exploser les alentours. Il ne suffit que de quelques instants pour que cette « bombe » ne soit plus.

« Bien, ça c’est fait. Il reste un certain Durfah à éliminer maintenant… »

***

Miku et Lena n’avaient pas tardé à s’allier avec l’oncle de Durfah. Cette alliance allait forcément utile, puisque l’oncle du nouveau seigneur le connaissait bien, et Miku et Lena avaient une puissance hors du commun.


« Durfah n’est pas sain d’esprit, vous savez. Depuis qu’il est tout petit, il montrait des signes de folie. Et, à l’époque des croisades, il a suivi son père sur le champ de bataille. C’est là qu’il a été recueilli par Nigmia… Je ne le connais que de nom, mais je pense que lui aussi à du se rendre compte que Durfah n’allait pas très bien dans sa tête. Mais si encore ce ne serait que ça. Il est intelligent, et a conscience que sa façon de penser n’est pas « normale », et de ce fait, a réussi à s’adapte et faire en sorte de ne pas passer pour un cas à part. Cela dit, il faudrait essayer de savoir ou il est… »

L’oncle de Durfah dit à Lena et Miku tout ça sur le toit du manoir, dans un endroit ou les gardes ne pourraient les voir en levant la tête. Maintenant que les deux guerriers savaient ce qu’il y avait à savoir sur ce nouveau seigneur, il fallait le dénicher et l’éliminer. Le manoir avait été fouillé dans les grandes parties, et il n’y avait que des gardes. Pas même la trace d’une personne assez haut gradée.

« Voyons, voyons. Mais que faites-vous ici ? Et vous, vous êtes l’oncle de notre seigneur, non ? »

Les trois personnes se retournèrent, et virent une personne assez maigre et grande. Elle arborait un sourire narcissique, et dégageait un fort charisme. C’était un homme, vêtu d’une tunique bien trop large pour lui au style assez sobre. Seulement, l’homme ne semblait pas armé.


« Qui es-tu ?
-Je me présente, Ishizuma, un des généraux de notre roi Durfah. J’étais venu voir notre bien-aimé seigneur, et voilà que je trouve des rats qui tentaient de se planquer…
-Erf… Nous allons devoir nous battre, c’est ça ?
-Hahaha ! On ne pourra pas appeler ça une bataille, le rapport de force est trop écarté. J’appellerais plutôt ça… Une extermination. »


Miku lui fonça dessus, épée au poing. Mais alors qu’il comptait fendre le crâne de son adversaire en deux, celui-ci bloqua le coup avec un simple poignard, sorti de sa manche. Cela n’était finalement pas si étonnant qu’il cache des armes dans ses vêtements trop larges : cela créait forcément un effet de surprise. Mais le plus étonnant fut que le coup soit contré aussi facilement. Une épée qui faisait bien une vingtaine de kilos, maitrisée par quelqu’un qui avait une musculature certainement deux fois plus imposante que son adversaire, bloquée par un simple petit poignard ? Cela paraissait inconcevable ! Miku se recula en poussant un grognement. Mais alors qu’Ishizuma allait lui foncer dessus, Lena se glissa derrière lui pour lui trancher la gorge. Ce fut un nouvel échec. Une nouvelle arme sortit de sa manche, un tonfa cette fois-ci. Il vint se positionner sur l’avant-bras du général, et celui le mit devant sa gorge. Le coup fut bloqué ainsi. Puis une nouvelle arme glissa de la manche de l’adversaire, de l’autre bras cette fois-ci. C’était une longue épée, qu’il utilisé pour attaquer Lena. Celle-ci se recula à temps, ne subissant qu’une petite égratignure au niveau du ventre. Miku se mit alors à lui donner un autre coup, tandis que Lena allait se préparer à user sur lui sa technique spéciale. Malheureusement, les coups de Miku furent bloqués avec aisance, et Ishizuma fit sortir une nouvelle arme de sa manche. Trois petits bâtons reliés par des chaînes. Il fit tournoyer l’arme autour de lui, ne laissant aucune ouverture possible, puis attaqua par petits coups. Miku avait du mal à résister : les attaques étaient brèves et puissantes. Le général ne semblait faire qu’un avec son arme, une harmonie impressionnante. Il avait rangé le tonfa, le poignard et l’épée et utilisait ses deux mains pour manier son arme. Elle bougeait à une vitesse impressionnante autour de lui, et en devenait parfois presque invisible. Petit à petit, le corps de Miku se recouvrait de blessures, et même l’armure que l’ancien roi de Végéta lui avait offerte ne pouvait stopper les assauts enchainés du général. La cuirasse se pliait sous l’effet des coups, et n’en avait plus pour très longtemps. Il posa bientôt un genou à terre, sentant sa fin proche, lorsque soudain, la pluie de coup se stoppa net. Lena avait réussi son attaque, et Ishizuma ne souriait plus. Il voyait sa plus grand peur. Il recula, les yeux écarquillés. Miku se releva avec peine et lui donna un coup d’épée en plein ventre. L’attaque fit éclater le côté gauche de son ventre en gerbes de sang tandis que le général fut projeté par-dessus le manoir et tomba au sol. Mais ce qui impressionna surtout, ce fut l’énorme quantité d’arme qui sortit de sa tunique lorsque celle-ci fut déchirée par le coup : Des poignards, lances, sabres, nunchaku, tonfa, chakram et de nombreuses autres armes dont le nom échappait à Miku. Les gardes l’entendirent tomber à terre, lui et toutes ses armes dans un bruit infernal de fer tombant au sol et se précipitèrent vers leur supérieur avant de jeter des coups d’œil vers le haut. Miku se cacha, ainsi que Lena, près de l’oncle de Durfah qui n’avait pas bougé depuis le début du combat.

« Vous croyez qu’il survivra ?
-Il était beaucoup trop fort pour moi. Si tu n’avais pas été là, Lena, je serais mort. Je ne sais pas d’où il vient, mais il y a une chose dont je suis sur : un guerrier tel que lui, ça ne pourrait mourir à ce genre de blessures. Bien, je pense qu’il va falloir bouger. Je suis aussi blessé, un peu moins que lui, mais blessé tout de même.
-Je connais un endroit ou nous serons en sécurité. Nous pourrons te soigner là-bas… »


***

Nulle part. J’avais beau chercher partout, j’avais fouillé les moindres recoins de ce continent, je ne trouvais aucune trace de Durfah. Il avait du quitter le continent. Je me mis alors en route vers l’autre continent, voir s’il n’y était pas, et ce fut alors que je sentis une présence. Encore un de ces chiens fou de Kanasa ! Mais cette fois, je me sentais prêt à l’affronter. Je repérai la position exacte de la bête et alla me positionner juste devant elle. Celle-ci, surpris que l’on se montre à elle ainsi, recula de quelques pas, et poussant des petits cris.


*Tsss… Pourquoi tu ne l’as pas tué rapidement ? Ce n’est qu’une perte de temps.
-Je sais mais… Maintenant que j’ai retrouvé la mémoire, il y a quelque chose que j’aimerais faire. Car je représente à nouveau… La peur. Regarde bien cette bête.*


Le chien fou de Kanasa s’avança vers moi doucement, prêt à me sauter à la gorge au moindre geste. Et moi aussi, j’avançai. Je fis plusieurs pas vers ce monstre. Des pas fermes décidés. Et alors qu’il n’y avait plus qu’un mètre entre cette bête et moi, elle hésita à m’attaquer. Je le regardai droit dans les yeux, et le monstre semblait vouloir détourner son regard. Puis, il recula de quelques pas, et se retourna pour s’enfuir. Je lui lançai alors une boule de ki qui le tua instantanément.

*Héhé ! Impressionnant ! Comment as-tu fais ça ?
-Cette bête n’a fait qu’écouter son instinct...*


Satan eut un rire sarcastique avant de se taire. Il ne restait maintenant plus que deux chiens de Kanasa en vie, mais je n’avais pas le temps d’aller m’amuser avec eux. Je m’élevai dans les airs puis me mit à voler vers le second continent, lorsque j’aperçus une énorme puissance sous moi. C’était dans une forêt assez dense. J’y descendis prudemment pour voir à qui cette puissance pouvait bien appartenir. Je me cachai derrière un arbre et jetai des coups d’œil discret pour voir à qui appartenait cette puissance. C’était une magnifique jeune femme au teint blond et vêtue de blanc. Elle tenait dans la main une lance aux gravures or, et à ses pieds et tout autour d’elle, il y avait des traces de sang. A ses pieds, deux chiens de Kanasa gisaient, morts. Pourtant, malgré cette scène pour le moins sanglante, il n’y avait pas ne serait-ce qu’une trace de rouge sur ses vêtements. Elle regarda aux alentours, remarquant certainement une présence étrangère. Avant qu’elle ne crie un « qui est là ? » je sortis de ma cachette. Elle fit un pas en arrière et braqua sa lance vers moi.

« Qui es-tu ?
-Tu as tué ces chiens de Kanasa seule ? Si c’est le cas, je ne peux que te féliciter… Maintenant, ils sont tous morts et…
-Si tu ne me dis pas qui tu es, je te tue !
-Serais-tu au service de Durfah ?
-Je ne serais jamais au service de ce chien ! Et maintenant, dis-moi qui…-Je suis Evan, ancien gouverneur de cette planète. Je recherche un certain Durfah, que j’aimerais éliminer. Ensuite, je m’en prendrais au roi. Cela te suffit-il ?
-Le roi et Durfah ne sont qu’une seule et même personne. Seulement, il s’est fait connaître sous le nom de Shin… Si tu veux le tuer, alors je serais prête à te donner un coup de main… »


Même si je ne connaissais pas son identité, cette personne m’inspirait confiance. Elle m’emmena dans une petite maison qui semblait être sa demeure. Lorsque j’y entrai, j’eus un sentiment dégoût : le corps d’un enfant mort était fixé au mur. Il y avait une profonde entaille dans sa gorge. Il avait été saigné, et l’on voyait des traces de sang séché sur son cou, et sur ses vêtements. Sa tête s’était figée en un ultime sentiment de peur et de souffrance. Je regardai la jeune femme qui s’assit sur une chaise puis me regarda avec des yeux n’exprimant aucune émotion.

« Cela doit t’étonner, non ? C’est mon fils…
-Qu…
-. Si tu le souhaites je peux te raconter mon histoire. Si nous partageons le même objectif et que nous nous allions, il est normal de se connaître un minimum. »


Je m’assis sur une chaise en face d’elle, et elle commença à parler.

« Avant, je n’étais qu’une prostituée « de luxe » en quelque sorte. Je n’avais comme clients que des hommes riches, et était la maîtresse de bien des princes. J’ai eu de nombreuses fois à faire avec Durfah, et un jour, je suis tombée enceinte. C’était il y a trois ans, alors que tu n’étais pas encore venu ici. Je voulais m’en débarrasser avant sa naissance, mais Durfah, qui a été mis au courant je ne sais comment, m’en a empêché. Il pensait que c’était notre enfant. Moi, ça ne m’avais même pas effleuré l’esprit, je fréquentais tellement des personnes à cette époque… Il n’était qu’un client parmi tant d’autres. Mais ce fut alors qu’il me dit qu’il allait prendre le contrôle de l’univers, et qu’il voulait que je sois sa reine. J’ai refusé, bien entendu, mais je n’avais pas le choix. Il m’enferma et me mis sous haute surveillance pour éviter que je tente de me débarrasser du bébé, et il finit par naître contre ma volonté. Puis tu arrivas au pouvoir, et cela chamboula les « plans de conquêtes » de Durfah. Il tenta ensuite de ressusciter je ne sais quoi, il parlait du grand Créateur. Puis il est mort. C’est toi qui l’avais tué non ?
-C’était une infime partie de ce « Créateur » dont tu lui parlais qui l’a tué. Enfin, qui l’a plutôt renforcé. Car il est revenu…
-Oui… Je connais bien Durfah, et j’étais intimement convaincu qu’il reviendrait. Je ne saurais dire pourquoi, mais j’en étais persuadée. Alors, j’ai abandonné mon fils devant un refuge et me suis enfuie, pour m’entrainer au combat et pouvoir le tuer le jour où il reviendrait. Car il m’a tout pris, et m’a enfermé ainsi, m’a condamné à une vie que je ne voulais pas mener. A peine un an passa, et ce qui devait arriver arriva : Durfah vient me voir, accompagné de mon fils. Il me montra des tests ADN, prouvant qu’il était bien notre fils. Les tests étaient positifs. Puis Durfah s’est en allé, me laissant l’enfant, se disant « déçu » par mon attitude. Je ne l’ai pas retenu car il était bien trop fort. Je ne voulais rien avoir à faire avec ce type ! Il me répugnait ! Alors…
-Tu as tué ton fils…
-Le simple fait de le voir me dégoûtait ! Je ne pouvais plus supporter la vue de ce gosse, et Durfah qui me le laissait ! Alors je l’ai tué, et pour montrer que je n’ai plus aucun lien avec ce salaud, je lui montrerais le cadavre de notre enfant ! … Tu dois penser que je ne suis pas saine d’esprit ? Je comp…
-Alors que dis-tu que nous allions tuer Durfah à deux ? Je me fous de ton passé, que tu aies tué ton gosse ou non, je n’en ai rien à foutre. Je veux juste avoir toutes les chances de mon côté pour pouvoir buter ce type. »


***

Durfah n’était plus revenu dans son manoir depuis qu’on lui avait informé que son général et ami, Ishizuma était tombé du toit de son manoir, et avait été ramassé alors qu’il était à l’agonie. Il avait été transporté dans un hôpital non loin, et le nouveau seigneur de Sayen voulait aller à sa rencontre. Il était tombé dans le coma après sa chute mais venait apparemment de se réveiller, et n’avais pas voulu dire à ceux qui s’occupaient de lui ce qui lui était arrivé. Il n’avait dit que ces mots : « Je ne parlerais qu’à un confrère ». Cette phrase n’avait pas été bien comprise. Sauf par Durfah… Ishizuma était situé dans le meilleur hôpital de la ville. En tant que général du nouveau roi, il était respecté de tous. Il était dans le quatrième étage du bâtiment, dans la chambre la mieux équipée. Lorsqu’il vit durfah entrer, il lui adressa un sourire.


« Ah ! Enfin un confrère. »

Cette phrase amusa Durfah qui vint s’installer près d’Ishizuma.

« Que t’es-t-il arrivé ?
-J’étais passé pour te voir, mais y’avais trois gros rats postés sur le toit. Alors j’ai été les voir pour les tuer mais… Je t’ai vu.
-Hein ?
-Ouais, j’étais contre un gros en armure, et j’allais lui donner le coup de grâce, quand soudain, j’ai eu l’impression que t’étais devant moi. Bizarre, non ?
-Erf… Haha… Tu as raison, c’est totalement absurde.
- Ha, au fait, tu vas pas aimer, mais j’ai pas vu tout de suite ces rats sur le toit. J’suis entré dans ta maison, et je t’ai cherché. Haha… Bon, pour être franc, j’ai aussi admiré le manoir, et tous les tableaux. T’as une chance pas possible de vivre dans ce genre d’endroit, tu sais. Moi…-Tu t’égares.
-Haha, ouais. Je disais donc j’ai visité la maison, et je suis entré dans ta piaule –enfin j’pense que c’était ta piaule- et tu sais ce que j’ai trouvé ?
-Quoi ? »


Cette fois-ci, alors qu’Ishizuma était toujours souriant, un tout autre sentiment apparut dans sa voix. Son sourire, qu’il affichait depuis le début de la conversation, disparut et laissa place à un visage dur.
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MessageSujet: Re: Chronique d'un démon   Chronique d'un démon Icon_minitimeSam 2 Jan - 19:18

« J’ai trouvé une photo de celle avec qui t’avais eu un gosse.
-Quoi ? Mais…
-Putain, Durfah, t’es con ou quoi ?
-J’ai eu ce gosse avant de rencontrer le Créateur !
-Et alors ! Le fait d’avoir vu sa photo prouve que tu as des sentiments envers elle, non ? Tu sais bien que maintenant, tout ce genre de choses nous est interdit. Nous sommes voués à un trop grand destin pour nous attarder avec ce genre de choses ! Nous sommes des monstres ! Des monstres venus de nulle part, tu ne l’as pas pigé ? Notre vie avant cet évènement, on ne doit même plus y penser ! Tu n’as pas écouté le Créateur ?
-Mais ça veut rien dire, ça ! Je reste moi, que mon anatomie change ou pas ! Et j’emmerde ce Créateur ! Je lui pomperais son pouvoir et prendrais sa place, avec elle à mes côtés, et il y aura notre fils aussi ! Je retournerais la chercher, et elle m’accompagnera !
-Très bien. Fais comme tu veux… Aller, sors. »


Durfah et Ishizuma étaient des monstres venus de nulle part, mais ce qu’ils voulaient, c’est tout simplement sortir de l’ombre et se faire connaître. C’est du moins ce que leur avait le Créateur, et cela mot pour mot. Mais le nouveau seigneur, lui, se foutait d’être connu. Lui voulait conquérir l’univers, ce qui était, dans un sen, pire… Mais ce n’était pas ça qui préoccupait Durfah pour l’instant. Ce qui lui fit sourire, ce fut ce qu’avais dit Ishizuma. Il l’avait vu. Le nouveau seigneur était à peu près sur que Ishizuma avait affronté étaient les mêmes qu’il avait croisé. Pourtant, son ami avait dit qu’ils étaient trois. Alors que Durfah réfléchissait à tout cela, un de ses soldats vint le voir.

« Seigneur ! Nous avons été voir si votre oncle était toujours enfermé dans le manoir, comme vous nous l’aviez demandé.
-Et alors ?
-Il n’est plus là. Nous avons envoyé des hommes à sa rech…
-Hahaha ! Je vois, c’était bien donc les mêmes que la dernière fois.
-Pardon ?
-Non rien. N’envoyez pas d’homme, ça ne servirait à rien.
-Hein ?
-Vous vous ferez tuer. »


Durfah se retourna alors, et sortit de l’hôpital, laissant le soldat planté au milieu du couloir, ne sachant comment réagir à cela. Il y avait quelque chose qui emplissait le nouveau seigneur, un sentiment étrange, une sorte de plaisir, plaisir du fait qu’Ishizuma l’ait vu lors de son combat. Car si c’était les mêmes personnes que le nouveau seigneur avait combattu, alors celui-ci se souvenait que l’un de ces guerriers, une jeune femme, avait le pouvoir de faire voir aux gens la chose qui leur fait le plus peur. Ishizuma… Etait-il effrayé par son seul et meilleur ami, Durfah ?









Troisième partie : Bataille pour le royaume


Ma nouvelle coéquipière et moi-même étions enfin arrivés au second continent. Maintenant, il fallait aller éliminer Durfah, et tout ça serait enfin fini. Mon acolyte se recula rapidement. Je la suivis lui demandant ce qu’elle voulait. Elle recula sur plusieurs centaines de mètres puis s’arrêta en pleine mer. Elle leva sa main en l’air, et celle-ci se recouvra de sortes de petits éclairs. Puis elle descendit doucement, et alors que ses pieds touchaient presque l’eau, elle plongea sa main dans les vagues. Un courant électrique se déversa de ses mains pour s’éparpiller sur la surface de l’eau, créant des remous et agitant les vagues de plus belle. Je la regardais, me demandant ce qu’elle pouvait bien avoir en tête. Puis les courants électriques commencèrent à changer de couleur, et arrêtèrent de se propager sur tout l’océan. Puis, plus rien. La mer semblait s’être à nouveau calmée. J’allais demander à ma coéquipière ce qu’elle avait fait, lorsqu’un vacarme assourdissant me détruisit les oreilles. Les vagues s’agitèrent de plus belle, et des eaux sortirent des centaines, des milliers d’armures se tenant debout. Sous leurs pieds, on voyait qu’ils étaient sur une sorte de pierre aux étranges ornements. Ce fut une véritable île qui sortit de terre, provoquant mon étonnement que je ne cherchai pas à dissimuler. Sur plus d’une centaine de mètres carrés, une île venait d’apparaître, recouverte d’armures dont on avait l’impression qu’elles pourraient bouger seules à n’importe quel moment.

« Connais-tu cette légende ?
-Hein ?
-C’est une histoire propre à la culture du second royaume, et peu connu du premier. Les historiens disent que cela n’a jamais eu lieu, pourtant, la preuve est ici même… Il y a longtemps, plus de deux mille ans avant notre ère, un seigneur qui était bon envers son peuple. Il faisait de nombreuses distributions de pain, et ne privilégiait pas les riches. Il passait son temps à donner du bonheur aux gens, pour lui, il n’y avait que ça qui lui importait. Et il envoyait à travers tout le pays des guerriers en armure. S’ils étaient en armure, c’était car le bon roi voulait faire comprendre que même les guerriers prônaient la paix. Et c’est ce que faisaient ses guerriers. Ils transmettaient ce que voulait le bon roi. Il était naïf, car il n’imaginait pas que de l’autre côté du pays, une résistance se montait contre lui. Ils s’attaquèrent au roi et celui-ci ne put se défendre, car ses guerriers, à force de ne transmettre que des messages de paix, avaient oublié comment on se battait. Le bon roi fut tué, et ses guerriers se retirèrent alors sous la mer tout autour du continent pour apprendre à se battre, et un jour venir se venger. La légende raconte donc qu’ils sont sous mer en train de s’entrainer…-Et la légende est vraie…
-Oui, mais il y a autre chose.
-Quoi donc ?
-D’après toi, comment pourrais survivre des guerriers en vivant au fond de l’eau ? Cela va t’étonner, mais, à ce que l’on raconte, il n’y avait personne dans ces armures. Elles étaient habitées par une force maléfique, que leur roi leur avait transmise. Selon des témoignages, le roi disait être un monstre doté de la puissance du Créateur, mais qu’il voulait se repentir.-Il lui serait arrivé la même chose qu’à Durfah…
-Oui. Bien, il y a encore des dizaines de milliers de guerriers tout autour du continent, je vais aller les faire sortir de terre. Je les contrôlerais par télépathie. Je peux le faire seul, si tu as d’autres choses à préparer, on peut se quitter ici.
-Maintenant que tu le dis, j’aurais quelques personnes à aller voir. -Je lancerais cette armée sur le continent, et il sera attaqué de toutes parts. Les guerriers attaqueront seulement les soldats du royaume. Dans deux jours à peu près, j’aurais fini de faire sortir de la mer. Ce jour-même, le second royaume deviendra un véritable champ de bataille. Mais j’aurais tout de même besoin d’aide, malgré cette véritable armée que je ferais lever.
-Je pense que tu n’auras pas que moi comme allié…
-Haha ! Tant mieux, et bien on se retrouvera sur le champ de bataille. »


Sur ces mots, je pris le large, laissant à ma coéquipière le soin de lever une armée. Je voulais partir à la rencontre de Miku et Lena, pour les avoir en tant qu’alliés. Je tentais de me concentrer pour essayer de repérer leurs puissances, mais –et cela ne m’étonnait pas vraiment- ceux-ci l’avaient dissimulée pour éviter de se faire voir par l’ennemi. Je me mis alors en direction de la capitale, là ou devait se trouver Durfah. Les deux sayens voulant le tuer, ils n’étaient certainement pas bien loin. Je ne mis que quelques minutes avant d’apercevoir le château en construction, et au pied, la nouvelle capitale de Sayen. Je descendis dans une rue de la ville, ne sachant par ou commencer. Cette cité était vraiment immense, et il était facile de s’y perdre. Je déambulai tranquillement dans les rues lorsque quelqu’un me bouscula pour ensuite tomber au sol en poussant un cri de douleur. Je le regardai au sol, ayant l’intention de lui faire comprendre qu’on ne me bousculait pas ainsi, lorsque je remarquai que la personne qui m’avait poussée était en tenu d’hôpital et avait un bandage sur son ventre, rougeâtre sur la gauche. L’homme se releva en affichant un sourire, et me tendit la main.

« Ah… Désolé de vous avoir poussé, je n’ai pas attention. Je viens juste de m’échapper de l’hôpital, pour prendre un peu l’air, mais ma blessure n’est pas encore totalement guérie… Haha…
-Dégage.
-Hé, héé ! Attendez, s’il vous plait ! En fait, il y a une autre raison pour laquelle je me suis évadé de cet hôpital. Il y a quelque chose que je cherche, mais c’est à l’autre bout de la ville, et avec ma blessure, j’aurais du mal à y aller… vous ne voudriez pas m’aider, s’il vous plait ?-Et puis quoi encore ? Je t’ai dit de te barrer non ?
-S’il vous plait… »


L’homme s’accrocha à ma jambe avec ce même sourire béat sur le visage. Je n’avais qu’une envie, le tuer. Pourtant, il y avait quelque chose en lui qui m’empêchait de commettre ce geste. Je ne saurais dire quoi, mais j’avais beau le vouloir, je ne pouvais pas. Je le pris alors par le col et montai dans les airs.

« Bon, dis-moi où t’habites.
-Ha, mais ce n’est pas chez moi ! C’est chez un inconnu… Enfin, ça va le devenir.
-Hein ?
-Ne vous inquiétez pas, il n’y aura aucun problème. »


Je répondis par un grognement et l’emmena là ou il voulait aller, survolant la ville tout en le tenant par le col. Il me dit de le lâcher devant une maison qui avait l’air inhabitée. L’homme entra dedans, puis fouilla les tiroirs. Il tenait à ce que je reste pour que je puisse le ramener près de l’hôpital. Au point ou j’en étais, j’avais accepté sa requête. L’homme avait fouillé des tiroirs pendant quelques instants, puis poussa un soupir de soulagement. Il sortit avec une bague dans ses doigts. Il me regarda toujours souriant, puis brisa la bague entre ses doigts. Il en fit des morceaux, la craquant dans sa paume, et laissa tomber les dernières miettes au sol.

« Pourquoi la détruire ?
-C’est juste mon alliance.
-Hein ? Mais tu es…
-Je n’ai plus aucun lien, et j’efface de ma mémoire tout ce qu’il y a eu avant. Ah, et pourriez-vous m’aider à détruire cette maison s’il vous plait ?
-Putain, mais t’es qui?
-Un monstre venu de nulle part… Bon, tant pis pour la maison.
-Qui es-tu exactement ?
- Je m’appelle Ishizuma. Enchanté ! »


Il me tendit la main avec ce même sourire qu’il avait depuis le début. Puis se résigna, voyant que je n’avais pas l’intention de tendre la mienne.

« Haha… Finalement, je crois que je rentrerais tout seul, je me débrouillerais seul. Merci bien, en tout cas… »

Je le vis partir en boitillant, puis me retourna alors pour continuer mes recherches, toujours surpris par cette rencontrer si atypique, et surtout, j’étais toujours étonné de ne pas avoir pu l’éliminer, alors que ce n’était pas l’envie qui m’en manquait. Maintenant, il fallait que je trouve Miku et Lena… Je m’élevai dans les airs mais me rendit compte que c’était finalement totalement inutile.

«Seriez-vous Evan ? »

Je me retournai en regardant vers le bas et vit un homme encapuchonné. Il ne semblait pas hostile. Je descendis et me mis en face de lui.

« Qui es-tu ?
-Aah enfin je vous trouve ! Je suis allié avec Miku et Lena, et ils vous cherchaient pour que vous nous aidiez à vaincre Durfah !
-Vraiment ? Mais toi, qui es-tu ?
-J’étais l’oncle de Durfah, mais il a été banni de notre famille. Moi aussi je veux l’éliminer !
-Haha ! Très bien ! Emmène-moi les voir. J’ai plusieurs choses à leur raconter… »


***

Cela faisait maintenant quelques heures que moi et l’oncle de Durfah attendaient dans leur cachette, une vieille bâtisse aux alentours de la cité. Lorsqu’ils arrivèrent après une recherche inutile et me virent, ils ne cachèrent pas leur étonnement. Et nul doute qu’ils étaient aussi contents d’avoir quelqu’un d’autre pour combattre à leurs côtés. Je leur racontai ce qui était arrivé, et ce que ma nouvelle coéquipière allait faire. Une guerre allait éclater… Et nous allions nous préparer à la remporter.

***

Durfah était tranquillement installé dans son manoir, lorsqu’un garde vint le prévenir qu’Ishizuma, qui était guéri, était venu lui rendre une visite. Le nouveau seigneur lui dit de laisser entrer, et il ne tarda pas à voir son unique ami devant lui. Il ne boitait plus, et portait à nouveau sa tunique habituelle ; c’est-à-dire une tunique bien trop large pour sa faible carrure. Et il avait toujours son sourire habituel. Il s’assit sur une chaise en face de Durfah,et celui-ci engagea la conversation.


« Alors, ta blessure, elle est guérie ?
-Tout ce qu’il y a de plus guéri ! Le personnel de l’hôpital n’en revenait pas, et ne comprenait pas comment une telle blessure pouvait se cicatriser aussi facilement. Ah, et j’ai une mauvaise nouvelle…
-Quoi donc ?
-Eh bien, en fait, je n’ai pas encore été le voir de mes propres yeux, mais… A ce qu’il parait, tout autour du continent, et ce depuis hier, des îles sont apparues, des îles bondées de guerriers en armure. J’ai quelques clichés… Ca m’a fait penser à cette vieille légende, comme quoi les armures du bon roi seraient parties sous l’eau pour s’entrainer.
-Ce n’est qu’une légende…
-Peu importe que ce soit une légende ou non. Le fait est que si ce n’est pas toi, ni un de tes alliés qui a levé cette armé, alors c’est peut-être un ennemi.
-Merde… On va renforcer les troupes près des côtes. Il va falloir prendre plusieurs mesures, et faire en sorte que l’armée soit prête en cas d’attaque. Si nous pouvions aussi tenter de bombarder ces îles avant que les guerriers ne nous foncent dessus…
-Ce n’est pas tout. On dit aussi que la personne qui fait apparaître ces îles serait une femme. J’ai là aussi quelques clichés, et on ne voit pas très bien, mais j’ai aussi des témoignages. Ce serait une belle et jeune femme blonde habillée tout en blanc. En regardant les clichés, elle ressemblait drôlement à ta copine…
-Qu’est-ce que tu racontes ? Ne dis pas n’importe quoi, elle doit être dans l’autre continent en train de s’occuper de son gosse.
-Haha… Tu dois avoir raison, enfin je l’espère pour toi. »


Un long silence s’installa entre les deux personnes. Durfah ne voulait pas se l’avouer, mais au fond de lui, il savait qu’il y avait une forte probabilité que ce soit bien la femme avec laquelle il avait eu un enfant. Mais peu importe, il faudrait l’éliminer si elle se dressait devant lui…

***

C’était le premier jour de Getsu à l’armée. Et quel jour ! Il n’arrêtait pas d’entendre des « hé, le bleu, dépêche-toi bon sang ! », et tous ses compagnons autour de lui s’agitaient dans tous les sens. Apparemment, on courait un grand risque. On l’avait envoyé au sud du continent, et il devait faire des patrouilles le long de la côte. Ce « job » ne lui plaisait pas du tout. Pourtant, alors que le soir allait tombait, et que Getsu était face à un magnifique coucher de soleil, cela ne l’attendrissait pas le moins du monde. Il s’assit sur un rocher en le regardant, non pas parce qu’il trouvait ça beau, mais parce qu’il n’avait surtout que ça à faire. Il ne savait même pas pourquoi on avait déclaré un niveau d’alerte aussi élevé. Il n’avait surtout pas écouté quand on le lui avait expliqué la raison. Il avait entendu « guerre » et beaucoup de « écoute bon sang ! ». Et maintenant, le voilà qui devait patrouiller devant un coucher de soleil. Pourquoi ? Pourquoi rentrer dans l’armée ? Ce n’était que le premier jour de Getsu, mais déjà il regrettait. Tout ça parce que petit, il s’amusait à jouer au soldat et qu’à tout le monde il rabâchait des « plus tard j’s’rais combattant cont’ les méchants ! » en affichant des sourires idiots. A l’âge de l’adolescence, il s’était dit que c’était comme faire astronaute ; un rêve de gosse qui ne se réalisera pas. Il pensait qu’il allait mener sa petite vie tranquillement, qu’il ferait deux trois gosses à sa copine et qu’il mourrait de vieillesse… Mais bon, il avait pas de copine, et de toute façon il en jamais eu. Alors, quand une troupe est arrivé y’a quelque mois, Getsu s’est dit « pourquoi pas… ». Il se souvient bien de ce jour, il était calfeutré dans sa chambre en train de s’emmerder comme d’habitude, quand de sa fenêtre il entendait des trouffions toquer aux portes de ses voisins. Y’avait eu un « bonjour madame, nous recrutons » et un « bam ! » de la porte. C’est que dans ce petit village de merde ou Getsu habitait, les soldats n’étaient pas bien vus. Mon père me disait qu’ils n’étaient bons qu’à lécher le cul de leurs supérieurs. Getsu, lui, ça le déplairait pas tellement, surtout qu’il pourrait enfin servir à quelque chose, ça serait déjà ça. Puis ça a toqué dans sa maison, et il a entendu son paternel ouvrir la porte, puis un « non, désolé, ça ne m’intéresse pas. Merci, au revoir ». C’est là que Getsu a eu un truc. Un genre de révélations, une connerie du genre, mais ça ressemblait assez à du « putain, j’vais pas louper cette occas’ et m’faire chier toute ma vie ? ». Alors il a ouvert sa porte en trombe et a couru pour empêcher son père de fermer complètement la porte. Puis il avait crié aux trouffions « ‘tendez, moi j’veux bien faire partie de l’armée ! ». Les militaires lui dirent de passer alors à la caserne la plus proche et de déposer ma candidature. Dans la soirée qui suivit, Getsu se fit engueuler par ses parents. Il en avait marre d’eux ! Cela faisait quelques mois qu’il avait atteint sa majorité, mais il pouvait toujours pas faire ce qu’il voulait. Faut dire, il était toujours dépendant de ses parents. Le lendemain, il s’était rendu à la caserne, et la suite est facile à deviner. Y’avait eu une petite formation, et hop, prêt à lécher le cul de ses supérieurs ! On l’avait directement envoyé dans le sud pour patrouiller devant un magnifique coucher de soleil. Mais de toute façon, Getsu le savait, il n’allait rien arriver. Il arrive jamais rien aux gens comme lui qu’ont une vie pourrie. Ca arrive toujours aux autres les trucs pas croyab’. Ces mecs-là, Getsu les envie parce que quand ils seront pas loin de claquer, ils seront quand même heureux parce qu’ils auront plein de trucs phénoménaux à raconter à leur petits-enfants. Ce genre de personne, on serait fier d’être son fils, mais si Getsu aurait un jour des petits-fils… Déjà il faudrait qu’il ait un gosse et ça serait déjà pas gagné. Mais souvent, il s’imaginait complètement déglingué, en train de raconter des trucs qu’il a vécus à ses petits-enfants. Il se les racontait aussi à lui-même ces histoires, puisque de toute façon elles étaient totalement fausses. C’était genre « j’ai fait la guerre et j’ai buté plein de sales types », ou « j’ai affronté des monstres à deux têtes et trois cornes ». Mais ce qu’il voulait par-dessus tout, c’est avoir une histoire vraie à raconter à ses petits-enfants. Ils voulaient pas leur dire « quand j’était trouffion, j’regardais des couchers de soleil en patrouillant ». Il voulait leur dire des trucs genre « une armée sortit de la mer et se rua sur moi ! ». Ca putain, ça le faisait ! Au lieu de ça, rien, pas même une merde de moineau qui lui arrivait sur la tête ! Pas même… Getsu plissa les yeux. Il lui semblait avoir vu quelque chose bouger, et ça n’avait pas l’air d’être les vagues. Les vagues il en voyait depuis tout à l’heure, et il saurait les différencier d’un autre truc. Il vit une forme sortir de la mer. Derrière cette forme, il y en avait plein d’autres. Getsu plissa les yeux, et remarqua qu’on aurait dit des sortes d’armures. Elles avançaient vers lui, petit à petit. Pris d’une peur panique, Getsu coura vers l’arrière.


« Putain, y’a des armures qui nous foncent dessus ! Oh, vite, faut faire quelque chose ! »

Il poussa des cris, et fut entendu. Des militaires déboulèrent, arme au poing. Alors que Getsu tentait de s’enfuir, il fut retenu par un de ces trouffions.

« T’enfuis pas soldat ! Et bats-toi ! Tu t’es engagé pour ça, non ? »

Ouais. Il avait raison. Ce fut alors qu’une joie immense envahit Getsu. Putain, il allait enfin avoir quelque chose à raconter à ses petits enfants ! Dans son équipement de soldats, il y avait une sorte de sabre assez « spaïce » et un genre de gros flingue qui tirait des rayons laser. Il sortit son gros flingue et se mit à tirer sur les armures. Mais celles-ci ne fléchirent pas. Les militaires autour de lui se rendirent eux aussi compte que les rayons laser n’avaient pas le moindre effet. Ils sortirent alors leur sabre, et Getsu fit de même. Tous foncèrent sur « l’armée d’armure » tandis qu’un des soldats alla en arrière avertir qu’ils étaient attaqués, et demander des renforts. Getsu étaient face à une armure. Celle-ci lui lança un coup d’épée. Getsu ne réussit pas à esquiver et tomba au sol, l’épée lui ayant traversé le flanc gauche. Il tomba au sol en gémissant, le sang coulant de sa blessure s’étalant sur le sable. L’armure continua son chemin, et Getsu, à travers des yeux fatigués, vit toutes les autres armures passer à côté, ne faisant pas attention. Elles s’en foutaient, surtout. Alors qu’il était là, agonisant, les ennemis passaient à côté de lui et l’ignorait, comme si abrèger ses souffrances n’était qu’une perte de temps. Les minutes, qui semblaient être des heures, passèrent, et bientôt la plage ne fut recouverte plus que par des cadavres. Les mecs en armures avaient réussi à gagner du terrain, et la bataille devait se dérouler un peu plus loin. Alors que Getsu n’était toujours pas mort et baignait dans son sang, il vit quelqu’un apparaître. Cette personne était une femme et elle volait au-dessus de la mer. Elle était absolument sublime, une jeune femme blonde vêtue de blanc. On aurait dit un ange, venu pour l’emporter au paradis. C’était ça. Voyant que le jeune soldat était encore en vie, l’ange s’approcha de lui, et sortit une lance qu’elle plongea dans sa poitrine. Finalement, Getsu aurais peut-être quelque chose d’intéressant à raconter à ses petits-enfants… Bah oui, il ai vu un ange, un vrai de vrai, d’une beauté incroyable. Putain, après avoir vu ça, on peut mourir…

***

Ca y’est. Dans la ville, on entendait les soldats crier, se ruer hors de la ville pour empêcher l’ennemi d’aller plus loin. Ils hurlaient à la mort, la peur étant perceptible dans leur voix. Dans les rues, on les voyait débouler, arme au poing. Un des soldats s’engagea dans une petite ruelle pour tenter d’échapper à « un funeste destin » comme il devait certainement le penser. Un autre soldat, qui était assez haut gradé au vu de ses vêtements, vit le fuyard et le suivit. Il y eut un « pan ! » et le haut gradé sortit de la petite ruelle et reprit le chemin vers la guerre. Je sortis de la demeure de l’oncle de Durfah, regardant tous ces hommes courir à la mort. Miku, Lena et l’oncle de Durfah me suivirent, et m’adressèrent la parole.


« C’est ce dont tu nous parlais ?
-Oui. Tout autour de l’île, des centaines de milliers de soldats ont été sortis de l’eau par la femme dont je vous parlais. Maintenant, elle a du les lancer dans le second continent, pour le mettre à feu et à sang.
-Mais s’ils tuent tout le monde, et détruit le royaume, il n’y aura plus de…
-Celle qui a sorti ces guerriers de l’eau ne cherche qu’à tuer Durfah. Elle est emplie de haine, et n’à que faire de la survie du royaume.
-Et toi tu l’as laissée faire !? Mais pourquoi ? Toi, tu veux gouverner cette planète, non ? Qu’auras-tu à gouverner si le royaume est mis à feu et à sang et qu’il ne reste plus personne ? Nous ne devons pas laisser cette femme détruire le royaume !
-Moi aussi, je veux que Durfah aille en enfer. Il le faut absolument. Je me fous complètement de mon royaume, ces minables m’ont trahi, ils n’auront que ce qu’il mérite. Et s’il ne me restait qu’une planète remplie de cadavres, alors soit.
-Pense ce que tu veux, mais nous n’allons pas laisser le peuple se faire massacrer ainsi ! Cette femme est plus dangereuse que Durfah, tu te rends compte ? Moi, je vais aller la tuer, que tu le veuilles ou non !
-Haha ! Imbécile, il ne faut pas nous séparer.
-Miku, j’espère que tu la tueras. J’aimerais aller avec toi, mais il faut que je débarrasse de cette bombe que j’ai en moi, et il ne me reste que quelques jours. Si j’arrive a éliminer Durfah assez rapidement, je te rejoindrais. Et toi ?
-Moi ? Je vais avec toi et Evan, désolé Miku. Mais je veux absolument la mort de mon ancien neveu.
-Je comprends… Et bien soit, j’irais seul.
-Tu te rends compte à quel point ce que tu dis est absurde ? Si tu viens avec nous, nous tuerons Durfah, et si tu veux ensuite nous nous occuperons de sauver le royaume. Mais pour rester fort, nous ne devons pas nous séparer !
-Erf… Tu crains vraiment Durfah pour insister autant pour que je vienne. Mais je préfère sauver le royaume plutôt que d’aller éliminer son seigneur. Je sens les puissances de toutes ces armures autour du continent, mais j’en sens une un peu plus forte vers le sud, ce doit être elle. Et bien, nous nous reverrons j’espère… »


Sur ces mots, Miku partit. Je me sentais mal sans lui. Nous étions de forces égales, et il était un allié très précieux. Sans lui, le pourcentage de chance de réussite était largement revu à la baisse. Mais après tout, qu’est-ce que Durfah lui avait fait ? Il avait certes « condamné » Lena, mais Miku avait confiance en elle, et savait qu’elle réussirait à s’en sortir. Lena posa sa main sur mon épaule.

« On doit se dépêcher, la bombe dans mon corps ne tardera pas à exploser. Allons-y… »

***

La femme suivit le soldat, alors que celui-ci, en sang, tentait tant bien que mal de survivre. Ses yeux étaient embués de larmes. Son bras droit avait été sectionné, et un poignard était figé dans son dos. Malgré cela il continuait à avancer, ou plutôt à se trainer sur le sol, laissant derrière lui des traces de sang. Il jetait des regards en arrière, et lorsqu’il la voyait, il gémissait de plus belle, criant des « épargnez-moi ! » à tout va. La jeune femme se baissa, prit le soldat par le cou, pour le soulever à sa hauteur. Son visage était couvert de blessures, de sang et de larmes. Il y avait dans un de ses yeux de sortes de petits cailloux qui avait du rentrer lorsqu’il était tombé, et qui faisait couler un étrange liquide de son oeuil. Sa pupille vacillait, et nulle doute que s’il survivait, alors il perdrait tout de même son oeuil. La jeune femme l’approcha de son visage, tandis que le soldat continuait de supplier à tort et à travers.


« Je vous en supplie ! je ferais tout ce que vous voudrez ! Mais ne me tuez pas, s’il vous plait ! »

La jeune femme commença à serrer le cou du soldat, celui-ci poussant des hoquetant, tentant de se libérer de l’emprise de son adversaire. Avant de rendre son dernier soupir, il adressa des dernières paroles à cette jeune femme qui l’avait si sauvagement tué.

« Mais… Qui… Etes… Vous… »

Son iris de son œil encore valide vacilla, et tourna vers le haut si bien que l’on ne vit plus que le blanc des yeux. Sa main tomba et ballota le long de son corps. La jeune femme libéra le soldat de son emprise, le laissant tomber au sol, dans la poussière qui ne tarda pas à être imprégnée de son sang.

« On ne m’a jamais vraiment donné de nom, et je ne tiens pas à en avoir un. Pour faire ce que je compte faire, je n’aurais pas besoin d’une chose aussi inutile qu’un nom…-Alors c’est toi celle qui a eu un enfant avec Durfah ? »

La jeune femme se retourna, et remarqua quelqu’un assez différent des autres soldats : son armure n’était pas la même, et surtout, il dégageait une énorme puissance.

« Qui es-tu ?
-Miku, enchanté. Tu es celle qui a envoyé cette armée dans le royaume alors que tu ne veux tuer qu’un seul homme, non ? Je suis venu pour t’empêcher d’aller plus loin.-Comment sais-tu tout ça ?
-Je suis un allié de Evan, et lorsque j’ai vu cette armée massacrer le royaume, je me suis dit la personne qui menait cette guerre était plus dangereuse que le seigneur actuel. -Et alors ? Tu vas me tuer c’est ça ?
-Viens avec moi.
-Hein ?
-Pourquoi lancer toute une armée pour un seul homme ? Il n’y a que Durfah dont tu veux vraiment la mort, non ? Ordonne à tes troupes de se retirer, et allons éliminer Durfah ensemble, avec Evan !
-Bien sur, si je ne voulais que tuer Durfah, je t’écouterais. Mais moi, je veux plus que sa mort ! Je veux le détruire ! il m’a tout pris, et même si moi je lui ai pris son fils, ce n’est pas suffisant. Je veux qu’il se retrouve seul, comme je l’étais lorsqu’il m’a enfermé ! Je veux qu’il n’ait plus rien ! Je vais lui prendre son royaume, son honneur, toute sa fierté ! Je veux qu’il me voie, moi, la seule personne qui aura survécu à cet enfer, et qu’il regrette tout ce qu’il m’a fait. Et ce n’est qu’à ce moment que je lui donnerais le coup de grâce.
-Il n’y a rien à faire pour te faire changer d’avis ? Et bien soit, battons-nous. »


***

« Vous savez vous battre ?
-Pas très bien, mais… je crois savoir comment je pourrais venir à bout de Durfah.
-Très bien. Vous viendrez avec moi combattre votre neveu. Evan, la dernière fois, alors que nous voulions aller tuer Durfah, nous avons rencontré son meilleur général. Il est vraiment fort, peut-être aussi fort que Durfah, voire plus. Et il faudrait que tu t’en occupes.
-Ca ne me plait d’obéir à tes ordres, et encore moins de ne pas pouvoir porter le coup de grâce à Durfah mais… Entendu, je le ferais.
-Je sens sa puissance dans la capitale, vers le sud. Quant à Durfah, je ne l’ai pas encore repéré, mais ça viendra surement.
-Bon, je vais m’occuper de ce type. Je vous rejoindrais quand j’en aurais fini.
-Compris, à plus tard. »


Je m’éloignai de Lena et l’oncle de Durfah pour me diriger vers le sud de la ville. Des troupes de soldats étaient postées, attendait l’ennemi. Devant il y avait un homme. Je le voyais de loin, et m’en approchai discrètement. Tout ce que je pouvais dire, c’était qu’il avait l’air assez grand. Et aussi que sa silhouette me disait quelque chose… Je concentrai dans ma main une boule kikoha, et l’envoya sur le général. Celui-ci l’esquiva aisément ; il avait remarqué ma présence depuis mon arrivé et je venais de m’en rendre compte. Le général se rua sur moi, un sabre à la main. Je sortis mon épée, et me prépara au conflit. Lorsque soudain, je vis le visage du général, et celui-ci me reconnut aussi. Nos armes s’arrêtèrent alors qu’elles n’étaient plus qu’à quelques centimètres de notre gorge.

« Toi… Tu es le type qui était sorti de l’hôpital et que j’ai emmené à l’autre bout de la ville ? Ishizuma, c’est ça ?
-Haha ! Le monde est petit ! Qui aurait cru que nous nous retrouverions ici ! Vous ai-je bien remercié comme il se doit pour le service que vous m’aviez rendu, la dernière fois ?
-Quand je pense que j’aurais pu t’éliminer quand j’en avais eu l’occasion, la dernière fois… Pourtant, ce n’était pas l’envie qui m’en manquait…
-Vous n’auriez pas pu. Tout comme aujourd’hui, même si vous arriviez à me mettre au sol, vous ne pourrez me porter le coup de grâce…
-Hahaha ! Et pourquoi donc ?
-Parce que je suis un monstre. »


Sur ces mots, Ishizuma sortit de sa tunique trop large pour lui un couteau, et se mit à m’attaquer avec. J’esquivai les premiers coups et me décalant sur la gauche, puis recula de quelques pas. Mon adversaire se tourna face à moi et m’envoya son couteau. Je le bloquai avec mon épée, et alors que j’allais contre-attaque, mon opposant sortit une nouvelle arme de sa tunique. C’était un nunchaku couvert de pointes aux extrémités. Ishizuma le fit tournoyer autour de lui, et avança tranquillement vers moi. Il maniait son arme à une telle vitesse qu’on n’avait l’impression que c’était comme une sorte de bouclier qui était autour de lui. Il fallait que j’arrive à le toucher, mais il fallait avoir un timing ultra-précis. Si précis que je ne saurais le trouver, et que je me raterais à coup sur. Je n’avais pas besoin de réelle stratégie ; il fallait juste que je frappe de toutes mes forces pour essayer de détruire son arme. Je me reculai à nouveau, et poussai un cri pour me donner du courage. Ishizuma continuait à s’avancer, l’air confiant, se sentant invulnérable. Je balançai un coup d’épée sur un lui, et il eut un énorme bruit de fer s’entrechoquant. Et je sentis mon arme m’échapper des mains. Sorti aussi de sa tunique certainement, mon adversaire avait enroulé un fouet autour de mon épée et me l’avait enlevé des mains. Son nunchaku, lui, était intact. Il m’en donna un coup, et je ne parvins de l’esquiver qu’à moitié. Je sentis une énorme douleur dans mon épaule. Les pointes du nunchaku étaient pénétrées dans mon épaule, et se retirèrent en emportant des lambeaux de peau. Sans perdre un seul instant, je me transformai en démon pour pouvoir mieux faire face à cet opposant. Je tentai un gekiritsu qui fut contré, puis Ishizuma ne perdit de temps et sortit une nouvelle arme. C’était un tonfa qu’il cala sur son avant-bras gauche. Puis de sa manche droite sortit un gant qu’il mit sans plus attendre. Au bout, il y avait d’énormes pointes. Puis il se rua sur moi, faisant toujours tournoyer son nunchaku.

« Putain, mais tu caches combien d’armes là-dessous ?
-Assez pour t’envoyer en enfer. »


Je devais me battre à fond pour pouvoir gagner. Mais surtout, j’étais dévoré par la curiosité : en cachait-il encore ? Comment était-ce possible de trimballer tout un arsenal sous soi, comme ça ? Je me ruai sur mon adversaire. Celui-ci accéléra alors l’allure. Je tentai de repérer le mouvement de son nunchaku. Avec difficulté, je l’aperçus, et plongea ma main sur cette arme. Je réussis à l’empoigner aux extrémités ornées de pointes. Je sentis les pointes me travers la paume de ma main et ne put réprimer un cri de douleur. Mais ce n’est pas pour autant que je lâchai l’arme. Je discernai une pointe de surprise de la part de mon adversaire, mais ce n’est pas pour autant qu’il se recula. Au contraire, de son autre main armée du tonfa il me donna un coup dans les côtes. Je poussai un nouveau cri de douleur, mais ce fut à mon tour d’attaquer. De mon autre main, je plaquai ma main contre le torse d’Ishizuma, et lança un gekiritsu. Mon adversaire fut propulsé, et sa tunique se mit à brûler. Enfin j’allais savoir ce qu’il cachait… Ishizuma atterrit au sol et se releva presque aussitôt en arrachant sa tunique, et la surprise fut grande. Il y eut quelques autres armes à ses pieds, mais sinon, rien. Pas même quelque chose qui lui permettait de les transporter. Il n’y avait que son corps maigre et frêle.

« Toi… t’es vraiment pas normal…
-c’est à moi de vous dire ça, monsieur le démon… »


***

« Seigneur, nous avons de gros problèmes au nord ! Le dirigeant de cette région est tombé au combat !
-Monseigneur, monseigneur ! Apparemment, c’est au sud qu’il y a le chef de cette armée ! Ils ont l’avantage !
-Ils ont… Ils ne sont plus qu’à quelques kilomètres de la ville ! Ils ne vont pas tarder à percer nos défenses !

-Vos gueules ! »


Les soldats se turent, et ceux qui arrivèrent pour annoncer d’autres mauvaise nouvelles, préférèrent eux aussi éviter de prendre la parole. Durfah était débordé par tout ce qui se passait. L’armée d’armures était en train de gagner du terrain, il ne savait pas quoi faire pour riposter. Ses troupes avaient été envoyées aux quatre coins du continent, mais c’était peine perdu. On était entouré par l’ennemi, et il n’y avait aucune aide possible venant du premier continent. Le nouveau seigneur poussa un cri rageur et s’avança vers un de ses soldats.

« Tu sais, celui ou celle que l’on dit être le chef de cette armée, ou est-elle ?-Apparemment, elle serait vers le sud.
-Très bien, je vais l’affronter. Vous allez chercher Ishizuma, c’est lui qui prendra les commandes.
-Mais, nous ne sommes même pas sur que ce soit bien le chef….
-Et alors ? Ca vaut le coup d’essayer, non ? Dépêchez-vous d’aller chercher Ishizuma !
-Entendu… Bon nous… »


Il y eut une explosion, et les gardes de durfah furent réduits en cendres. Le nouveau seigneur leva les yeux et vit le responsable : il la connaissait. C’était la personne en laquelle il avait placé une bombe. Il avait déjà entendu son compagnon dire son nom, c’était Lena… Seulement, cette fois-ci, elle n’avait pas l’air accompagnée. Si même à deux, elle ne lui tenait pas tête, alors seule, c’était du suicide. Durfah lui fonça dessus sans plus attendre. Il ne voulait pas perdre de temps avec ce genre de personne. Il lui donna un coup de poing qui fut bloqué et en reçut. Il se recula, surpris, tandis que son adversaire lui fonça dessus à son tour et lui lança une boule kikoha. Durfah l’esquiva et joignit ses deux mains. Un énorme rayon d’énergie en sortit, que Lena ne réussit à contrer. Voyant qu’elle ne pourrait esquiver, elle mit ses mains devant elle, y concentrant toute sa force. Elle sentit l’explosion lui venir dessus, et le manoir dans lequel étaient les deux combattants explosa en mille morceaux. Pendant quelques secondes, on ne voyait que poussière, et on entendait les quelques crépitements que le feu venait de prendre. Dans les décombres, dans cette fumée, on voyait une silhouette qui se tenait debout. Une fois le tout dissipé, la silhouette debout, Durfah, s’avança au milieu des planches brûlées et des meubles détruits. A quelques mètres devant lui, une autre silhouette se dessina. Lena avait survécu, mais avait payé le prix fort. Lorsqu’elle jeta un coup d’œil vers le sol, elle vit son bras, couvert de sang et de poussière, gisant dans les décombres…

***

L’oncle de Durfah n’avait pas accompagné Lena affronter son neveu. Il n’aurait été après tout qu’un poids inutile, car même s’il avait ses bases en combat, il restait très faible, et était très loin du niveau de son acolyte. Il voulait trouver le point faible de son ennemi, pour ensuite aller aider Lena. Pour cela, il avait été dans un endroit qui était, selon des gardes qu’il avait payé pour avoir cette information, très important pour lui. Il s’y rendait assez souvent. Le bar était vide, ce qui n’était pas étonnant en temps de guerre. Tout le monde avait du se réfugier chez lui. L’oncle de Durfah visita le bar, chercha quelque chose qui pourrait lui donner des indices, mais ne trouva rien de spécial. Il poussa alors une petite porte et descendit à la cave. Il n’y avait que des étagères sur lesquelles étaient posées de vieilles bouteilles, et des réserves de nourriture. Au fond, il y avait une sorte de petite prison. L’oncle de Durfah s’avança et regarda ce qu’il y avait dedans. Il y vit un vieillard qui était étalé par terre, et qui semblait respirer faiblement. Il ouvrit la porte de la cage et regard le vieillard de plus près. Il poussait des petits halètements. Lorsqu’il vit l’oncle de Durfah, il ouvrit grand les yeux, et sembla tenter de recommencer à respirer normalement.


« haf… Haf… Qui êtes-vous ?
-Cela n’a pas d’importance. Pourquoi étiez-vous enfermé ici ?
-C’est Durfah… »


***

Cela faisait maintenant vingt bonnes minutes que je me battais contre ishizuma. J’étais à bout de forces, mais je remarquai que lui aussi avait du mal à tenir le coup. Depuis que sa tunique avait été déchirée, il n’utilisait que les armes qu’il avait déjà sorties. Je voulais en finir rapidement afin d’aller éliminer Durfah. Il fallait que je trouve rapidement une faille… Je me concentrai, bloquant plus d’attaques que je n’en donnais, lorsque je vis une occasion. Le plus rapidement possible, je donnai un coup dans ses côtes, ce qui le fit vaciller. J’enchainai par un second coup en plein estomac, et alors qu’Ishizuma essayait de se reprendre, je lui donnai un énorme coup d’épée qui l’envoya valser contre le mur. Avant qu’il ne puisse se relever, je me ruai sur lui et pointa ma lame sous sa gorge.


« J’ai gagné.
-Huf… Hahaha… Félicitations… C’était un beau combat…
-Mais maintenant que tu as perdu, dis-moi qui es-tu réellement !
-Puisque j’ai perdu… Alors pourquoi pas… Ishizuma n’est pas mon vrai nom. Avant, j’avais un véritable nom, mais j’ai du l’oublier comme tout le reste.
-Comme tout le reste ? Quand tu as brûlé ton alliance, c’était aussi pour effacer le passé ?
-Moi et Durfah venons du même monde, en quelque sorte… Nous avons tout deux essayé de faire venir le créateur pour avoir sa puissance, et nous avons tout deux réussi à en faire venir une partie… Je l’ai fait il y a quelques siècles, et lorsque cette chose est apparue elle m’a réduit en cendres. Je me suis alors retrouve propulsé dans le néant, et y suis resté, en compagnie du Grand Créateur pendant plusieurs siècles… Puis Durfah est arrivé, mais lui ne voulait se résoudre à ce triste sort. Il se mit à supplier le Créateur, et celui-ci lui accorda une faveur : il accepta de l’envoyer dans ce monde avec une toute nouvelle puissance. Mais en échange, il devrait oublier sa vie d’antan, et effacer ses souvenirs, et il faudra qu’il essaye de s’emparer du monde. Il me proposa alors de venir avec lui, et j’acceptai… Pour le Créateur, c’était comme une sorte de challenge. Là où il est, il s’ennuie ferme, et nous a envoyé pour que nous le divertissions. Le fait que nous devions effacer toutes les traces de notre passé, cela aussi ça l’amusait. Nous ne sommes donc que des jouets… Mais toi, je suis sur que tu divertis le Créateur… Héhé…
-ce n’est pas pour ça que je veux conquérir le monde… Je te remercie pour ces informations, mais maintenant, il est temps de rendre l’arme. Meurs. »


Alors que j’allais lui planter mon épée dans son corps, il fit sortir une arme de nulle part –certainement son pouvoir tenu du Créateur- et me la planta dans mon estomac. Je tombai au sol en suffoquant, et tentai de me reprendre lorsque Ishizuma me donna un coup de pied en pleine mâchoire qui me fit m’écroule sur le sol. Ce fut alors que, peu à peu, je perdis connaissance…

***

La jeune femme avait fini par vaincre Miku après un combat allant clairement en sens unique. Il avait été battu à plates coutures, et ne se relèverait pas de sitôt. Maintenant, elle pouvait recommencer son massacre. Elle s’envola, et vit que ses guerriers avaient massacré la quasi-totalité de la population située sur la côte. Partout ce n’était que cadavres et désolation. Elle s’avança un peu, lorsqu’elle sentit une prison de ki l’entourer. Surprise, elle n’eut le temps de se dégager, et ne put plus bouger. Elle vit alors l’adversaire qu’elle venait de combattre, s’avancer vers elle.


« Hahaha ! Tu as oublié de vérifier si j’étais mort ! Je ne peux te laisser semer la désolation encore plus que tu ne le fais déjà. Et maintenant, tu es entre mes mains, et je peux te tuer si j’en ai envie. Mais je vais te propose le même marché. Si tu arrêtes ton armée, alors je te laisse en vie et nous allons tuer Durfah ensemble. Sinon, je te tue. Entendu ?
-Je suppose que je n’ai pas le choix… Bien, allons nous débarrasser de ce Durfah… »


***

Lena gisait maintenant au sol, couvert de blessures. Durfah l’avait totalement maitrisé durant le combat, et l’avait maintenant à sa merci. Alors qu’il allait lui donner le coup de grâce, il sentit deux forces qu’il connaissait bien arriver. Son ancien oncle arriva, accompagné de Nigmia, son père adoptif, en lui tenant un couteau sous la gorge.


« Ton père adoptif m’a tout expliqué. Si tu attaques Lena ou moi, je le tuerais. Je sais que tu tiens à lui.
-Et alors ? Fais-le, et je n’aurais qu’à le ressusciter, comme je l’ai fais maintes et maintes fois !
-Je ne suis peut-être pas très fort en combat, mais je serais assez puissant pour le désintégrer. Et sans son corps, tu ne pourras plus le ressusciter.
-Père, enfuyez-vous !
-Pas question. Je veux être utile à ta déchéance… »


Durfah poussa un grognement et ne bougea pas. Il ne savait pas quoi faire, et Lena en profita pour lui donner un coup. Celui-ci ne riposta pas, sachant ce qui l’attendait. Lena le roua ainsi de coups, lorsque soudain, il y eut deux nouvelles forces qui arrivèrent. Surpris, Lena et l’oncle de Durfah tournèrent la tête. Durfah profita de cette occasion pour se ruer sur son père adoptif et l’arracher de ses mains, lançant dans la foulée un kikoha sur son oncle qui poussa un cri de douleur en mourant.

« Haha, j’attendais une occasion comme celle-ci ! Peu importe les deux autres puissances qui sont arrivées, je vous tuerais tous. »

Miku et la jeune femme blonde étaient arrivés. Ils regardèrent Durfah, et celui-ci ne cacha pas son étonnement lorsqu’il aperçut son ex-femme.

« Toi… Non, c’est impossible…
-Je suis ici pour te tuer.
-Mais… Et notre fils, ou est-il ?
-Mort. Je voulais d’ailleurs t’amener son cadavre…
-Non… Non ! Tu n’as pas…
-Maintenant, il est temps d’en finir. Durfah, je vais te tuer en une attaque que je préparais pour ce jour.
-Quoi ? Mais qu’est-ce que…
-je vais me faire exploser, et je t’emporterais avec moi ! »


La jeune femme concentra son énergie pour se préparer à se faire exploser, tandis que Miku et Lena s’en allèrent le plus loin possible pour échapper à l’explosion. Durfah, lui, n’osant pas lever la main sur celle qu’il avait aimée, et qu’il aimait toujours, s’enfuit aussi avec Nigmia. Mais la jeune femme le poursuivit, et ne perdait pas de terrain. Alors que Miku et lena s’enfuyait, celle-ci s’arrêta.

« Qu’as-tu ?
-Toi comme moi n’avons plus la force de nous battre correctement. Et je sais repérer les puissances, l’explosion ne tuera pas Durfah. Il est bien trop fort, même mes attaques de tout à l’heure l’ont à peine affaibli.
-Et alors ? Ou veux-tu en venir ?
-C’est une bombe de ki que j’ai en moi. Si je la stimule, je pourrais accélérer l’explosion. Si moi et la jeune femme explosons ensemble, Durfah n’y réchapperas pas.
-Quoi ? Mais tu es folle ! Hais-tu ce Durfah au point de te faire exploser avec lui ?
-Et si tuer Durfah n’enlevait pas cette boule de ki ? Nous n’en avons aucune preuve, aucune confirmation ! Nous nous sommes dit cela juste pour se rassurer ! Cette boule de ki, une fois dans mon corps, est indépendante de Durfah… Quitte à mourir, autant l’emporter avec moi ! De toute façon, je suis condamné.
-Non ! Je t’en supplie, ne fais pas ça ! Evan viendra, et il s’occupera de…
-Je sens sa puissance, mais elle est encore faible. Il doit être dans les vapes, et je ne sens nulle trace de son adversaire.
-Mais…
-Miku. Merci pour tout... Sans toi, je ne serais pas ce que je suis. Et même si je vais mourir, c’est la vie que j’ai choisi, une autre m’aurait ennuyé. Avec toi, on a bougé, on a vécu des choses incroyables !
-Mais… »


Alors qu’une larme commença à couler sur la joue de Lena, elle se dirigea vite vers Durfah, concentrant le ki de son explosion pour l’accélérer. Miku, lui tenta de la suivre, mais Lena pris soin de laisser derrière elle une barrière de ki pour l’empêcher d’aller plus loin. La jeune femme était désormais prête à exploser, et avait réussi à acculer Durfah dans un coin. Lena surgit et vint se placer à côté d’elle. Ce fut alors que l’explosion retentit…

Epilogue


J’ouvrais difficilement les yeux, et remarquai que quelqu’un se tenait à côté de moi. En plissant un peu les yeux, je le reconnus. C’était Miku, et lorsqu’il vit que j’étais réveillé il m’adressa la parole.

« Tes blessures seront complètement guéries dans quelques jours, mais déjà tu as eu beaucoup de chances de survivre. Durfah, son ancienne femme et… Et Lena sont morts. Mais l’armée d’armures a arrêté de saccager le royaume. Elle s’est arrêté d’un seul coup, et depuis personne n’y a touché.
-Je vois… Et Ishizuma ?
-Je ne sais pas. Quand je suis venu te voir, il n’y avait personne. Il a du s’enfuir…
-Et Sayen ?
-Ha… Je suis sur que tu auras la force de sortir dehors. »


Je me levai douloureusement, et remarqua qu’une véranda donnait sur un balcon. J’étais dans une chambre assez luxueuse. J’ouvris la véranda, non sans réprimer un cri de douleur. Puis m’accouda au balcon. Là, je vis le peuple, devant moi, qui se mit à m’acclamer. Miku, depuis la chambre, m’adressa la parole.

« Tu as gagné, Evan. Je ne me sentais pas capable d’être roi, et tu le mérite plus que moi. J’ai fais passer l’idée que c’était toi qui avait arrêté ces armures en tuant leur chef. Tu es prêt à reprendre le trône ? »

Devant moi, j’étais acclamé. La foule semblait m’aduler, poussant des cris. J’étais seigneur, et la peur semblait avoir disparu. Je fis un petit sourire et me tourna vers Miku.

« Hé. Devenir mon bras droit, ça t’intéresserais ? »

Fin
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