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 Ascension

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Dragon Malefique

Evan

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Dragon Malefique

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MessageSujet: Ascension   Ascension Icon_minitimeJeu 25 Fév - 0:54

Le fait que morolock ait relancé le forum texte libre m'a fait penser que cela faisait longtemps que je voulais écrire une nouvelle mais que j'en ai jamais eu l'occasion... Cela doit bien faire un an que je l'ai en tête, et en voilà le premier bout:

Acte I



"Il monta de plus en plus haut, refusant d'entendre les appels angoissés de son père.
Et ses ailes se détachèrent. Il tomba dans la mer et les eaux se refermèrent sur lui."
(Dédale et Icare; récits de la mythologie grecque)




Il n'avait plus toutes ses dents, ni plus toute sa tête. Mais son visage redonnait de l'espoir et offrait de la chaleur aux malheureux. Ce n'était qu'un vieillard pauvre et sale qui se tenait au milieu de cette décharge. Il ne semblait pas être dérangé par l'odeur nauséabonde qui se dégageait de ce tas de déchets, et tenait, la main pointé vers le ciel, un vieux livre poussièreux, comme si c'était le plus beau de trésors. Ca l'était. Ce vieillard allait rendre un enfant heureux. Y'avait-il meilleur trésor pour lui? Il se dirigea vers son meilleur ami en sautillant, son précieux toujours dans la main.
"Tarek! Tarek! Viens voir ce que j'ai trouvé! Il s'approcha du jeune homme qui le regardait depuis tout à l'heure et lui montra le bouquin.

"Regarde, y'a des monstres et des bonhommes sur la couverture. C'est marqué quoi dessus? Tarek regarda le livre quelques instants avant de déclarer:
-Je n'en sais rien, ce n'est pas notre langue. Au vu des lettres, j'dirais que ça doit venir d'europe."
Le vieillard reprit le bouquin poussiéreux avant de commencer à le feuilleter. Chaque double page se présentait ainsi: une page de texte, et une autre avec une image. L'image suffisait, bien entendu.
-Ca doit être un conte! Regarde, on voit quelqu'un dans l'eau avec une barbe... Le p'tit va aimer, sur!"

Le vieillard s'en allant en sautillant presque, suivi de Tarek. Le vieillard en question était Djillali. malgré cette appelation, il n'avait atteint que récemment la cinquantaine. Pourtant, son corps paraissait être deux fois plus âgé. Il était usé, très usé. Il n'avait plus toutes ses dents. Ses cheveux, qui blanchissaient, tombaient petit à petit de son crâne. Une mauvaise odeur se dégageait toujours de lui, et ses vêtements n'étaient que des haillons déchirés. Pourtant, il dégageait une chaleur communicative. de par sa joie de vivre, son sourire qui ne disparaissait jamais, et surtout son extrême générosité. Depuis sa naissance, il n'avait jamais bougé d'endroit. Tout le monde le respectait, même ceux plus âgés que lui. Il était connu de nombreuses personnes pour son bon coeur. Il donnait tout, et pourtant il n'avait rien. Djillali habitait, comme Tarek, dans un bidonville du Caire. Il n'avait jamais été à l'école, et n'en ressentait pourtant pas le besoin. Tarek, lui, était plus jeune et mieux bâti. Seulement, lui, n'avait pas toujours vécu dans ces bidonvilles. Il habitait autrefois dans un petit village de 2 000 habitants. Il avait toujours reçu une éducation strict de ses parents. Seulement, lui, se sentait étouffé. Il voulait faire sa vie, et découvrir autre chose que son patelin. A l'âge de seize ans, il quitta sa maison en douce, avec trois autres amis, pour aller à la capitale. Au Caire. malheureusement, tout ne marche pas toujours bien. Il perdit le contact avec deux de ses amis, et l'autre, qui avait été sa petite amie alors qu'il n'avait que douze ans, avait réussi à entrer dans un lycée pour continuer ses études. Et Tarek avait fini dans ces bidonvilles, ne sachant ou aller. C'est alors que Djillali, qu'il considérait comme son père spirituel, le recueillit, il y a trois ans de cela. En l'espace de quelques mois, une véritable amitié s'était tissée entre les deux personnes. Ils habitaient ensemble, dans un taudis fait de taules et de murs branlants. Cela convenait parfaitement au vieillard. Pourtant, Tarek, lui, ne voulait pas de ça. Ce qu'il voulait, s'était s'élever! Il voulait sortir de ce bidonville miteux, aller au caire, travailler, faire carrière, peu lui importait le domaine! Il rêvait parfois de prendre son envol, et devenir un homme d'affaires. Pourtant, il ne travaillait même pas...

***

Tout les mercredis, Tarek et Djillali avaient droit à la visite du petit Daoud. Il vivait dans le bidonvile avec son grand frère, Ismet. Le petit était âgé de huit ans et le grand de dix-sept ans. Il y a six ans, leurs parents furent tués lors d'un accident de voiture. Les deux fils ne recevèrent alors pas l'ombre d'un héritage: leurs parents étaient couverts de dettes. Les deux frères se retrouvèrent alors à la rue, et finissèrent dans ce bidonville. Malgré son jeune âge à cette époque, Ismet sut se débrouiller avec son petit frère. Il se construit lui-même un toit, et arrivait à nourrir son petit frère en volant. Daoud était pour lui sa raison de vivre: il faisait tout pour lui. Ce fut son petit frère qui l'encouragea à aller de l'avant, à ne pas abandonner. Il y a un an, il trouva un job comme livreur de pizza. cela payait peu, mais c'était déjà ça. Grâce à ses maigres revenus, il réussit à envoyer son frère à l'école. Tout les mercredis, alors que le petit Daoud n'avait pas de cours l'après-midi, il venait chez Tarek et Djillali, ses "oncles" comme il les appelaient. Ismet, son frère, ne pouvait pas le garder le mercredi après-midi. il faisait des petits boulots, par-ci par-là, le job de livreur de pizza n'étant pas suffisant. Mais durant le mercredi qui allait venir, il n'y avait pas que Daoud qui allait venir...



[To be continued... Dites m'en ce que vous en pensez please *O*]


Dernière édition par Evan le Dim 23 Mai - 18:35, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeJeu 25 Fév - 12:37

J'aime bien, j'attends la suite *O*, t'as bien travaillé tes personnages sur leurs passés, comment ils se sont retrouvés à la rue.
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Dragon Malefique

Evan

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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeJeu 25 Fév - 15:25


Le soleil se leva doucement, et la chaleur se fit de plus en plus forte. Tarek était parti dans la banlieue, à 500 mètres de chez lui, pour espèrer y trouver quelque chose de plus sain que ce qu'il y a dans les bidonvilles. Cette banlieue, bien qu'en bordure de ville, faisait penser au genre de quartier commerçant qu'on trouverait dans le centre. Des marchands se trouvaient à chaque coin de rue, criant les bienfaits de leur produits. Un homme, qui, au vu de ses vêtements, était loin d'être pauvre, s'arrêta à un stand pour lui prendre quelques produits locaux. Il tirait un âne, qui semblait vouloir continuer à avancer. Sur son dos étaient attachés une gourde et des provisions. Tarek s'approcha doucement, et subtilisa ce qu'il y avait sur le dos de l'âne. Puis, l'air de rien, comme quelqu'un qui venait de faire ses achats, il s'en alla le plus normalement possible, ne sachant même pas si l'homme volé s'était retourné. Nul doute qu'il ne reviendrait pas dans ce quartier pour un bout de temps... le jeune homme rentra et vit Djillali, assis en tailleur en train de feuilleter la fabuleuse trouvaille d'hier. Lorsque le vieil homme leva la tête et vit son ami rapporter cette nourriture, il se leva d'un bond.
"Tarek! T'as trouvé ça où?
-Dans le marché, un type avait laissé des trucs sur son âne pendant qu'il achetait quelque chose. Regarde, y'a des légumes, et de la viande!"
Djillali afficha un grand sourire à Tarek avant de se précipiter sur l'eau. Il ouvrit le bouchon, et mit la gourde juste au-dessus de sa bouche. Seulement, seule une petite goutte d'eau en sortit. "Merde, pesta Tarek. Elle est vide. C'est d'ma faute, pardon, j'aurais du faire gaffe...
-Bah laisse, ça arrive. Et il nous reste toujours la nourriture, répondit Djillali d'un sourire qui trahissait sa déception.
-Hmmf... Ouais..."
La suite du repas se fit en silence, les deux amis mangeant tranquillement. Leur gorge était tout aussi sèche que leurs lèvres, mais malgré tout, une fois qu'ils eurent mangé à leur faim, leur ventre s'arrêta de crier famine. C'était déjà ça. Quelques heures plus tard, Daoud arriva, suivit de son frère. Tarek les regarda, une mine étonnée. "Quoi, on est déjà mercredi?
-Haha! Bah ouais Tarek, tu croyais qu'on était quel jour? Répondit joyeusement Ismet.
-Lundi... Alors, comment tu vas?
-Bien, toujours! Ismet aperçu les emballages des produits volés. Vous avez fait une belle prise à ce que je vois!
-Ouais! Un mec avait laissé sa bouffe sans surveillance. Et toi, tu fais quoi s't'aprèm? J'croyais que tu livrais des pizzas que le soir?
-Tu sais, c'est pas suffisant pour que Daoud aille à l'école. Alors j'fais des p'tits trucs, des p'tits boulots.
-Genre?
-J'nettoie des trucs, je repeins des murs taggés le plus souvent... Tu sais, on dit que les jeunes devraient pas faire leurs tags, mais c'est grâce à eux que Daoud va à l'école. Plus grand il fera taggeur pour me donner du travail!"
Tarek fit un sourire en coin avant de porter le regard sur Daoud. Il les regardait discuter, tenant la main de son frère. Djillali s'approcha de lui, en feignant d'être un animal sauvage. L'enfant se mit derrière son frère en rigolant. Djillali se mit à quatre pattes et se mit à courir vers lui en poussant des grognements. Il attrapa le jeune homme et commença à le chatouiller. le garçon commença à rire, puis tenta de s'enfuir, tout sourire. A ce moment-là, Djillali lui adressa la parole. "Regarde ce que j'ai trouvé! S'écria-t-il joyeusement, en tenant dans la main le livre qu'il avait trouvé à la décharge. C'est un livre!
-Génial, tu pourras me le lire?"
Djillali fit oui de la tête en rigolant, puis recommença à chatouiller le garçon. pendant ce temps-là, Ismet fit un signe de main avant de partir.

***

Une heure passa, et un bruit de scooter se fit entendre. tarek se leva, sachant que c'était pour lui. Une jeune femme, en costume chic, arriva sur un scooter qui paraissait comme neuf. Elle aperçut Tarek et s'arrêta. Djillali, qui racontait l'histoire du livre "à sa sauce" à Daoud, leva la tête pour regarder la nouvelle arrivante. Celle-ci enleva son casque, laissant découvrir une longue chevelure brune. Elle se nommait Mabrouka, et avait été il y a bien longtemps avec Tarek. C'était avec elle, et deux autres personnes, qu'il avait pris la fuite. Seulement, Mabrouka, contrairement à lui, avait réussi. Elle avait épousé un riche homme d'affaires qui l'avait placée, malgré son jeune âge, à la tête d'une usine plutôt modeste. Tarek l'avait contacté il y a peu pour lui demander si elle pouvait lui donner du travail. Elle avait dit qu'elle réfléchirait, et qu'elle viendrait le voir lorsqu'elle le saura. Le jeune homme lui avait indiqué l'endroit, et elle était venue. Elle n'avait pas l'habitude des bidonvilles, elle qui habitait dans une maison de luxe, pourtant elle avait fait le déplacement pour son ancien ami d'enfance. C'était la moindre des choses... Elle s'approcha de Tarek, et lui tendit la main. Elle avait bien changé depuis cette fugue... Tarek la serra puis lui alla droit au but. "Alors? C'est bon, j'suis engagé?
-Tarek... Je suis désolé, mais je ne peux pas prendre n'importe qui. J'en ai parlé à mon mari, il m'a dit que ça serait mauvais. Nous n'avons pas besoin de nouveaux employés, l'usine fonctionne bien, mais pas assez pour que tu sois engagé. Je suis désolé, Tarek.
-Mais... Tarek serra les poings. Putain, t'avais dit que tu m'en trouverais! Tu vois dans quel taudis de merde je vis? J'veux me sortir d'ici, bordel! J'en peux plus de vivre comme ça!
-Tarek. Ne t'emporte pas, je n'y peux rien. Mais tout n'est pas perdu.
-Comment ça?
-Mon mari. Si tu vas le voir, il aurait peut-être quelque chose à te proposer..."




Dernière édition par Evan le Lun 24 Mai - 8:19, édité 1 fois
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Sayans

Sangoku Jr

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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeJeu 25 Fév - 17:31

J'aime bien ton histoire. L'histoire est intérresante et parle d'une chose que vivent ceux du pays que tu as choisi. C'est original (enfin pour mon cas) de trouver une histoire comme ça^^. Enfin bonne continuation à toi Evan et j'attend la suite.
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Dragon Malefique

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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeJeu 25 Fév - 22:09

Aujourd'hui, jeudi, allait-il être (enfin?) le jour ou Tarek allait avoir du travail? Mabrouka lui avait donné l'adresse ou son mari travaillait. C'était un building dans le centre des affaires. Il avait passé sa matinée à se laver du mieux qu'il pouvait, dans une eau sale et polluée. Il n'avait pour peigne que ses mains, et ses vêtements étaient tous de piètre qualité. Il ne pourrait éviter de passer pour ce qu'il était vraiment... Il alla dans son taudis pour y prendre quelques économies qui lui permettraient de prendre le taxi. Djillali, qui l'avait accompagné jusqu'alors, lui donna en plus quelques piastres de sa poche. Tarek le remercia et sortit du taudis, enfila un vieux manteau poussiéreux et se dirigea vers la banlieue. Alors qu'il était sur le chemin, il vit Ismet qui se dirigea vers lui en criant son nom.

"Tarek! Tarek! Tu vas pour ton boulot? Attends, regarde tes vêtements, c'est nul! Tu vas voir un homme d'affaires, merde! Haha, regarde ça. Ismet lui montra le costard qu'il transportait. Regarde, il appartenait à mon père, mais il est trop grand pour moi! Quand mes parents étaient partis et qu'ils ont eu l'accident, j'm'amusais à essayer ses fringues et j'ai emporté son costard avec moi quand je me suis barré. Je sais pas pourquoi, juste qu'il m'avait marqué... Il est trop grand pour moi, mais il t"irais bien. Vas-y, prends-le!
-Ah... T'es sur?
-Mais ouais! Aller, retourne chez toi pour l'enfiler!"

Tarek retourna chez lui pour mettre le costume. Il lui seyait parfaitement. Il se sentait bien dedans. cette élégance... S'il était toujours aussi sale, au moins, il avait de bons vêtements. Ainsi, il repartit en direction de la banlieue. Après quelques minutes de marche, il héla un taxi. Le chauffeur qui l'accepta était un vieil homme âgé, l'air lui aussi assez pauvre. Il regardait Tarek avec mépris, surement à cause du costard. Alors qu'ils allaient entrer dans le quartier des affaires, le chauffeur se gara dans un coin à l'ombre. Tarek lui demanda naïvement ce qui se passait. Mais au fond de lui, il savait. Le taxi man stoppa sa voiture et ferma toutes les portes. Puis il sortit un couteau de sa poche et se retourna vers Tarek.

"Toi... T'as l'air friqué, file-moi ce que t'as!
-Ecoute, j'suis désolé, mais j'ai rien sur moi. Ce costard, on me l'a prêté, mais je viens des bidonvilles."
Le chauffeur regarda Tarek de haut en bas, toujours en pointant le couteau sur lui. Son regard était désespéré: il avait besoin d'argent. "Et ce costume, c'est quoi? Fous-toi à poil et file-moi ton costard.
-C'est une vieille collection, ça n'a plus aucune...
-File-le moi!"

Le chauffeur commença à trembler. Ce ne devait pas être dans ses habitudes de braquer les gens ainsi. Tarek le regarda d'un air froid. Il avait l'habitude de ces gens louches. Il tentait de rester calme, mais ses poings à lui aussi tremblaient. Il posa une premier main sur son costard, et commença doucement à le déboutonner. Il enleva ainsi sa veste et le tendit doucement vers le chauffeur. Celui-ci ne semblait pas avoir bougé d'un millimètre. Tarek entendait son souffle jusqu'ici. Le chauffeur tendit sa main vers la veste.

"Bien. Enlève le reste." Soudain, Tarek balança sa veste sur le visage du chauffeur. celui-ci poussa un juron et la transperça de son couteau. Mais, ne voyant pas la position de Tarek, il le rata. celui-ci en profita pour lui donner un coup de poing. Il en redonna un autre. le chauffeur était très âgé, et ne résista pas bien longtemps. Tarek le balança sur l'autre siège et appuya sur le bouton pour ouvrir toutes les portes. Il récupéra sa veste, sortit dehors, ouvrit la porte, et en sortit le chauffeur. Puis il lui donna des coups de pieds.

"Putain, regarde ce que t'as fait à ma veste! J'essaie de m'en sortir, merde! Avec ça, comment tu veux que je sois pris!"

Dans un élan de colère, il prit le couteau du chauffeur, et se mit à rayer son taxi. Il fit de longues rayures sur tout l'ensemble de la carrosserie. "Regarde ce que j'en fais, de ta caisse pourrie! Avec ça, personne voudra monter avec toi!" Tarek jeta le couteau à terre et remit sa veste. Dans son dos, on y voyait un déchirement du au couteau. Il cracha sur le taxi man, qui jusqu'à présent se lamentait au sol, et partit à pied vers le building.


Dernière édition par Evan le Lun 24 Mai - 8:21, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeDim 7 Mar - 0:54

Après quelques minutes de marche, Tarek se retrouva enfin face au bâtiment. Il déglutit, et y entra. Ça le changeait de son bidonville... A l'intérieur, c'était propre, rangé, organisé. Un homme en noir sortit d'un ascenseur sur la gauche pour dépasser le jeune homme sans même y faire attention. Tarek se retourna pour le regarder. Son costume était nickel. Quand il pensait que le sien était déchiré dans le dos... Pour quel genre de personne allait-il passer ainsi? Au fond de la salle se trouvait une jeune femme, assise derrière son bureau. Elle tapait sur le clavier en mâchant -non sans discrétion- un chewing-gum. Une vitre la séparait du reste de la salle. Le jeune homme s'en approcha, le cœur battant.

"Excusez-moi... Bonjour, j'ai un rendez-vous avec le PDG de...
- Il est très occupé, cela m'étonnerait qu'il ait du temps pour vous.
- Mais... C'est sa femme qui m'a demandé de venir, pour qu'il me trouve du travail.
- Vraiment?
- Oui! Je vous le jure, et...
- Vous n'aurez rien à y perdre... Son bureau se trouve au cinquième étage, prenez l'ascenseur sur la gauche pour vous y rendre.
-Je vous remercie." Sur ces mots, Tarek prit l'ascenseur. Il vit les étages défiler lentement jusqu'à ce qu'il entendit un bruit signalant qu'il était arrivé. Les portes s'ouvrirent, présentant plusieurs couloirs. Tarek s'avança dans l'un d'entre eux, regardant les noms sur les portes. Il ne se souvenait plus du nom de famille de celui qu'il devait rencontrer. Il se souvenait juste de son prénom. Mais vu l'étrangeté de celui-ci, du moins dans ce pays, il supposait qu'il ne devait pas y en avoir plusieurs. Il arriva au fond d'un couloir et vit le nom "Vincent Yassine". Ce devait être lui. Tarek ravala à nouveau sa salive. Allait-il être engagé? Son coeur battait fort dans sa poitrine, et de la sueur coulait son son front. Ses pieds tremblaient. Il prit son souffle, et toqua à la porte. Il entendit un "entrez" et le jeune homme tourna la poignée.

La salle était grande, mais paraissait bien vide. Il y avait, au fond, un bureau avec ce "Vincent" assis derrière, griffonnant sur des papiers. Sur les côtés,il y avait quelques meubles débordant de papiers. Mais sinon, rien. La pièce donnait un immense sentiment de vide. Vincent Yassine fit signe à Tarek, sans lever la tête vers lui. "Venez vous asseoir devant mon bureau, vous pouvez prendre la chaise." C'est ce que le jeune homme fit. Il s'assit doucement, anxieux. L'homme d'affaires leva alors les yeux vers lui. Il avait des cheveux mi-longs, bruns, qui frisaient légèrement. Son teint était blanc, son nez retroussé, et ses yeux semblaient complètement au fond de leur orbite. S'il ne payait pas de mine à première vue, son air et son costume lui donnait un certain charisme. Ses doigts étaient étonnamment maigres, et l'on voyait les veines bleues qui semblaient sortir presque de sa main. Sa main qu'il tendit alors vers moi. "Vincent Yassine, enchanté. Vous êtes celui dont Mabrouka m'a parlé, non?
-Euh, oui je suis Tarek M...
- Je sais, je sais, dit l'homme d'affaire posément. J'ai du travail pour vous, mais avant cela, j'aimerais vous poser quelques questions. Vous êtes du bidonville qui est au sud, n'est-ce pas?
- Euh, oui, pour...
- Une simple réponse suffit. Vous y habitez depuis combien de temps?
- Les mains de Tarek se serrèrent. Pourquoi ce genre de questions? "Trois ans et quelques mois.
-Vous connaissez bien le bidonville? connaissez-vous beaucoup de gens là-bas?
- Assez, oui. Mais j'ai...
- Avez-vous un casier? Commis des délits, ou eu des problèmes avec la mafia?"

Tarek transpira de plus belle. Ses mains, serrées sur ses genoux, transpiraient elles aussi. Que voulait-il donc? Il détestait ce genre d'interrogatoire. Il prit son courage à deux mains, et regarda Vincent bien en face. "Que voulez-vous que je fasse exactement? Pourquoi ce genre de questions? Y'a-t-il un rapport entre le bidonville et le travail que j'aimerais avoir?
- Oui. Il me faut quelqu'un qui connaisse de nombreuses personnes dans les bidonvilles. Il y a beaucoup de gens endettés, là-dedans et...
- Et quoi? Je vais devoir leur demander de payer? Ces gens n'ont rien?
- Dites-moi... Vous pensez que je suis quel genre de personne?
- Un homme d'aff...
- Oui, et pour que les affaires marchent, il faut éviter certaines choses, et en accomplir d'autres. Il s'appelle Ismet.
- Hein?
-Vous le connaissez? Il a un frère Daoud. Il vit dans les bidonvilles avec lui. Il envoie son petit frère à l'école grâce à des petits boulots. Il travaille pour nous de temps en temps, il va demander aux gens de régler des dettes par exemple. Il lui arrive de jouer de la gâchette, aussi.
-Hein? Mais je croyais qu'il repeignait des murs et...
-Aussi, oui. Ses parents avaient d'énormes dettes envers nous, quand ceux-ci sont morts, nous avons embauché Ismet pour qu'il règle petit à petit les dettes de ses parents. Mais... Sur l'argent qu'il gagnait, il nous en redonnait très peu, à peine 10%, alors qu'il a d'énormes dettes. A ce train-là, il mettrait encore une dizaine d'années avant que nous soyons remboursés. Lorsqu'on lui demande pourquoi, il dit que sinon il n'a pas assez d'argent pour envoyer son frère à l'école... mais ça ne peut plus continuer comme ça...
- Ou voulez-vous..."

Vincent ouvrit son tiroir et sembla chercher quelque chose. Il prit un objet, ferma son tiroir, et le mit sur la table. Un pistolet. "Vous ne voulez pas que je... S'écria Tarek.
- Vous serez bien payés. d'après vos réactions, vous connaissez cet Ismet. Vous voulez vous sortir des bidonvilles, non?"

Tarek regarda Vincent, puis l'arme tour à tour. Son cœur battait à cent à l'heure dans sa poitrine. Ismet était un ami, mais il voulait à tout prix se sortir de là! Il le fallait... la mine sombre, lentement, il dirigea sa main vers le pistolet. Mais, alors qu'il allait le prendre, il leva ses yeux graves et froids vers Vincent. "Et Daoud, son frère?
- Nous avons bien essayé de le faire travailler aussi mais Ismet ne voulait absolument pas. Il voulait l'envoyer à l'école...
- Je m'en fous de ça! Comment se débrouillera-t-il si son frère...
- Et bien je n'en sais rien. A tous les coups, il se cachera. Mais au point ou on en est, je pense qu'on va devoir oublier la dette une fois Ismet mort...
- Ce ne serait pas... Humain... Je ne peux pas faire ça!"

Vincent le regardait toujours, l'air serein. C'était ça. La clé pour s'évader. Dans les deux choix possibles, il avait peur de regretter. Tarek ferma les yeux et poussa un long soupir. S'il le faisait, il se sortirait enfin de la merde! Fini pour lui les nuits passées à se errer dans le bidonville pour oublier sa faim! Fini les maisons en taule et les couvertures rapiécées en guise de lit! Il le fallait!...

Tarek prit le pistolet et le mit dans sa poche, lentement, l'air grave. Ses yeux étaient toujours mi-clos. Puis il se leva et se dirigea vers la porte, sans prononcer le moindre mot. Vincent eu un air amusé en voyant le trou dans son dos. Alors que le jeune homme allait fermer la porte, il entendit l'homme d'affaires une dernière fois: "Il faut toujours tirer deux balles, et ne pas hésiter." Il y eut un grand "clac" et Tarek sortit de l'immeuble,solennellement, la tête basse.


Dernière édition par Evan le Lun 24 Mai - 8:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeMer 10 Mar - 20:24

Tarek était rentré rapidement chez lui, en taxi. Il avait dans l'intérieur de sa veste l'arme donnée par Vincent. Durant le trajet, il la triturait machinalement comme on jouerait avec un crayon. Lorsqu'il fut rendu à destination et que le chauffeur de taxi lui demandé de payer, en sortant la main de sa poche intérieur pour chercher son argent, il faillit sortir le pistolet. Il s'arrêta alors quelques instants et son coeur recommença à battre à vive allure. Il tenta de se calmer à nouveau, et prit lentement les pièces confiées par Djillali. Il les donna au chauffeur et sortit de la voiture. Devant lui s'étendait le bidonville. En le regardant, Tarek se dit qu'il allait peut-être enfin le quitter... Il allait enfin quitter cette misère, et prendre son envol. Et il emmènerait Djillali avec lui, pour qu'il découvre autre chose que ces bidonvilles desquels il n'est jamais sorti. Mais avant cela, il avait quelque chose à faire... Il y avait réfléchi. Tuer Ismet serait son ticket de sortie pour se tirer de là. Mais à ce moment-là, qu'adviendrait-il de son frère, Daoud? C'était surtout cela qui le tracassait. Au fond de lui, il se disait capable d'éliminer Ismet juste pour se sortir de là. Il savait que ce serait injuste, et si il passait à l'acte alors il aurait de plus en plus de mal à se regarder dans une glace. Et, lorsqu'il serait devant Ismet, en sera-t-il capable? De le tuer? Il avait réfléchi à cela aussi... Il verrait sur place.

Ismet habitait dans un taudis comme tant d'autres dans ce bidonville. Devant sa porte étaient installées deux chaises branlantes, sur lesquelles il aimait s'asseoir, malgré le fait qu'elles soient inconfortable. Ce soir-là, c'est ce qu'il fit. Il se demandait si Vincent aurait la patience... S'il ne lui enverrait pas des hommes lui régler son compte. Il savait que ce mafieux n'aimait pas qu'il ne lui envoie qu'une petite partie de ses revenus, et qu'il utilise l'autre pour envoyer son frère à l'école. Mais sans ça, Daoud, son frère adoré, qu'adviendrait-il de lui? Il ne s'en irait jamais de ce bidonville, et sans son grand frère, il n'aurait plus aucun repère. Tarek et Djillali pourraient toujours le prendre sous son aile, le petit n'en resterait pas moins marqué à vie par la disparition de son grand frère. Il pensait à tout ça, assis sur sa vieille chaise, lorsque des pas le tirèrent de ses pensées. C'était Tarek, qui avait son costard, et qui venait vers lui. Ismet se leva pour l'accueillir, lorsque son ami lui demanda: "Daoud, ton petit frère, n'est pas là?
-Non... Il a eu la chance de tomber sur un prof très sympa qui lui donne des cours particuliers le soir, il reviendra dans une heure ou deux.
-Tant mieux. Tu as vu? Je porte ton costard..." Cela avait été dit de manière si froide que Ismet eut un mouvement de recul, et l'étonnement se dessina sur son visage. "Ben dis donc, t'as pas l'air de bonne humeur. Ça a été, ton entretien?
-Ouais. J'crois que je vais être embauché. Enfin, c'est pas sur, mais faut que je fasse quelque avant. Je sais pas si j'en aurais le courage...
- Ah ouais? C'est quoi?"

Les mains de Tarek se mirent à trembler. De la sueur dégoulinait sur son front. Il dut retenir ses larmes. Ismet vit qu'il allait mal et se rapprocha de lui, voulant l'aider -si il en avait besoin- ce qui était le cas. Tarek mit la main dans la poche et en sortit le revolver. Deux grosses larmes roulèrent sur ses joues. Ismet recula en mettant sa main devant lui. "Hé, c'est bon, calme-toi, qu'est-ce que t'as? Pourquoi tu fais ça?
- P... Putain... J'suis désolé mec mais... Tarek renifla avant de continuer. Il luttait pour ne pas éclater en sanglots. Mais j'veux me tirer d'ici! J'en ai marre d'avoir les pieds dans la merde, bordel! C'est pas ça que j'veux!
- Mais pourquoi? Qu'est-ce que je...
- C'est un certain Vincent qui m'envoie. Si j'te tue, il m'embauche. Putain, j'suis désolé, mais j'veux vraiment...
- Tu veux te sortir de la merde pour aller avec la mafia? Je préfère avoir les pieds dans la merde que d'en être une! J'ai du faire des p'tits boulots pour eux, tu sais... Et tout ce que ces connards vont te faire faire, c'est aller tabasser des mecs! Merde Tarek, ressaisit-toi, tu vaut mieux que ça! Et qu'est-ce que Daoud fera, après, si tu me tues!
-Il ira avec moi. Avec le fric que je gagnerais, j'l'enverrais à l'école, t'inquiètes pas."

Ismet regarda Tarek droit dans les yeux. Celui avait braqué l'arme sur son ami, les mains tremblantes. Il avança petit à petits, sans faire de gestes trop brusques. Ismet courut soudainement vers lui et l'empoigna, tout en essayant de l'empêcher d'utiliser son arme. "Daoud!... Si tu l'entraines avec toi..." Cria Ismet. Il envoya ensuite un coup de poing qui fit reculer Tarek. Il garda tout de même son arme entre les mains, mais alors qu'il allait à nouveau la braquer sur son ami, celui-ci lui envoya un coup de poing aux côtes. "Et de toute façon, Daoud restera avec moi, et ce n'est pas toi qui m'aura..." Ismet allait envoyer un autre coup de poing lorsque Tarek, saisit une occasion: il avait le temps de tirer. Il y eut une détonation, et le sang coula sur le sol. Ismet cria de douleur en s'affalant sur le sol. Il suffoqua, cracha du sang, puis regarda Tarek droit dans les yeux: "N'emporte... Surtout pas... Daoud, je ne veux qu'il... Devienne un..." Une nouvelle gerbe de sang sortit de sa bouche, et la vie quitta son corps. Tarek pleurait maintenant à chaudes larmes. Il avait tué un de ses rares amis juste pour avoir de meilleures conditions de vie. Il se sentait mal. Il recula, et se retourna lorsqu'il aperçut Daoud. Ses yeux étaient écarquillés, et il ne bougeait pas. Son corps était raide, et son visage semblait figé dans une seule et même expression, qui semblait indescriptible. Tarek le regarda, et fut pris d'un énorme sentiment de culpabilité. Il laissa tomber l'arme au sol, et, conscient d'avoir ruiné la vie de Daoud, lui dit ses quelques mots bien futiles avant de s'enfuir à toute enjambée, les joues couvertes de larmes.

"Je suis désolé."


Dernière édition par Evan le Lun 24 Mai - 8:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeSam 22 Mai - 11:42

Voilà, voir cette partie du forum bouger un peu m'a donné envie de continuer cette histoire^^ Dites-m'en ce que vous en pensez please *w*



Acte II



Il faut faire sauter ce qui se fige, ce qui pèse et qui s'installe. Perséverer dans la percée. Ne pas craindre le chagrin d'une ébréchure. Renverser père et mère pour le bonheur d'une ascension.
(Martine Le Coz; extrait de Céleste)



-3 ans plus tard-

Tarek se dirigea vers sa tabatière. Il en sortit du tabac, une boulette de drogue, et commença à se faire une cigarette. Il poussa un soupir, puis chercha un briquet. Il alla d'abord dans la cuisine, immense cuisine. Elle avait été rangée par sa femme de ménage hier. Il chercha sur l'évier, sur la table, rien. Il fouilla même les placards, mais il n'y avait là que des tonnes de bouffe, des bouteilles d'alcool, et de magnifiques verres à pied. Tant pis. Il sortit de sa cuisine et se dirigea dans le salon. Il avait une énorme télé, fixée au mur. Son canapé était lui, en vrai cuir. Devant, une petite table ou trainait une boite de céréales. Elle était renversée. A côté, le briquet. Tarek le prit et alluma sa cigarette. Il tira une bouffée, et se laissa tomber sur le canapé. De là, il voyait la porte de sa chambre entrouverte: on apercevait le lit à baldaquin, toujours fait, toujours nickel. Et tout ça, c'était à lui. Il avait acquis tous ces biens en seulement trois ans. Tarek se redressa, ne voulant pas se laisser aller à la paresse. Tous ses biens, il ne les avait pas eu en claquant des doigts. Il y avait quelque chose qu'il devait faire pour gagner sa croûte. Il prit une autre bouffée, puis sortit de chez lui. De sa luxueuse demeure.

***

La nuit allait bientôt tomber. Tarek était parti en banlieue pour régler un problème. Vincent voulait qu'il fasse un sale boulot. Dehors, les rues étaient sales, et des gens y dormaient. Il n'y avait pas ça chez lui. Le jeune homme regarda un papier, puis se dirigea vers la maison -dont l'adresse était indiquée sur le papier- et frappa. Il attendit une minute, puis frappa une deuxième fois. Il était pourtant à l'heure. il attendit trente secondes, et frappa à nouveau. La porte finit par s'ouvrir, laissant place à une jeune femme: les cheveux courts, elle portait un bonnet. Ses yeux avaient d'énormes fossettes, et elle avait l'air malade. Elle fit signe à Tarek d'entrer, ce qu'il fit. La maison était complétement déglinguée. Et ça puait. Le jeune homme suivit la femme, tout en l'observant. il avait vu de nombreux gens comme elles auparavant. Une droguée. Tarek entra dans une salle ou l'odeur était encore plus forte. il y avait un vieux canapé, complétement pourri. Dedans était avachi un homme qui faisait deux fois son âge. Il avait l'air tout aussi défoncée que sa compagne. Tarek prit une chaise -qui n'avait pas l'air bien solide- et se mit en face de l'homme, puis s'asseyait.

" Vincent est vraiment déçu, Ali, dis Tarek, le visage impassible.
-Ouais, je sais, fous-moi la...
-Je récapitule: alors que tu faisais du bon boulot, que tu commençais à avoir de la thune, t'as tout foutu dans ta drogue, et maintenant t'as même plus de quoi te payer un loyer. Tout part dans ta came, et tu habites dans ce misérable squat...
-Fous-moi la paix, j'te dis...
-Au moins, tu n'es plus tout seul, même si cette toxico n'a pas l'air d'être de très bonne compagnie.
-Pourquoi tu... Pourquoi t'es là? Qu'est-ce que tu viens foutre ici, bordel?
-Je ne t'ai connu que deux ans, mais tu était très bon. ca fait mal au coeur à Vincent de te voir comme ça.
-Ha... Tu veux me buter? Pourquoi avoir envoyé quelqu'un de ton rang, alors? T'es le bras droit, quand même... En trois ans, t'as réussi à t'élever à un haut statut social, à avoir de la thune à s'en torcher, et tu as toute la confiance du boss... C'est pas ton genre de boulot...
-Vincent avait de l'estime pour toi! Que tu sois tombé en quelques semaines à peine... il voulait tout de même éviter que tu sois tué par un lèche-bottes. Il voulait me confier cette tâche... ca devrait être un honneur pour toi.
- Pfff... un honneur... Hé... Tu sais pourquoi j'suis tombé dans tout ça? Parce que j'en avais marre. Je brisais des vies, des familles entières, et un jour, ma conscience a fini par éclater, comme ça. J'avais pas les couilles de me suicider, alors je me suis shooté pour me sentir un peu mieux. Et toi, t'as pas un poids sur la conscience? J'veux dire, il parait que pour entrer dans le milieu, tu as tué ton ami, laissant seul son petit frère..."

Tarek se leva et tira deux balles sur Ali. Celui-ci suffoqua, tressaillit, et sa tête tomba doucement sur son épaule. Mais son corps avait à peine bougé. Il était toujours dans son canapé, dans la même position qu'à l'entrée de Tarek. Les seules différences étaient le sang qui commençait à couler, mais son expression n'avait pas changé. Il était déjà mort depuis longtemps. Le jeune homme aperçut alors la toxicomane, qui avait regardé la scène sans même cligner des yeux. Sa bouche était entrouverte, lui donnant un air idiot. Elle n'avait peut-être même pas compris que son ami venait de se faire tuer. Tarek lui tira dessus, et elle tomba au sol, sans pousser le moindre cri. Puis le jeune homme rangea son arme, et quitta la pièce, en enjambant le cadavre de la femme. Il fouilla la maison pour trouver ou la came était mise. Un sac rapiécé trônait au milieu d'une table pourrie. Tarek regarda à l'intérieur: c'était bien ça. Le couple n'avait même pas pensé à cacher leur drogue. Le jeune homme mit le sac sur son dos, puis quitta la maison, le visage toujours impassible. Sa conscience ne risquait pas d'éclater; cela faisait bien longtemps qu'elle avait rendu l'âme.
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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeSam 22 Mai - 13:20

Tout lu *0* béh c'est d'la merde fumante, aucune histoire, aucune psychologie...Bon ok ok...Faut que j'admette, c'est pas si nul que ça, c'est même bien, voir même très bien...Teme'
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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeDim 23 Mai - 19:02

Djillali n'était pas motivé pour quitter le bidonville, il y a trois ans. Vincent, après avoir engagé Tarek, lui avait proposé un appartement qu'il lui prêterait en échange de petits boulots. C'était assez petit, mais on aurait dit un véritable palais comparé à son ancienne "maison". Finalement, Djillali, parce qu'il aimait beaucoup Tarek, avait fini par accepter de le suivre, à contre-cœur tout de même. Puis les petits boulots s'enchainaient. Peu à peu, le jeune homme gravissait les échelons, gagnant en assurance. Les tâches qui lui était confiées étaient de plus en plus importante, et au bout de deux ans, il eut assez d'argent pour s'acheter une luxueuse demeure. A nouveau, Djillali l'avait suivi. Entre le vieil homme et le jeune homme, les rôles s'étaient inversés. Djillali n'était plus le vieillard qui donnait des conseils pour pouvoir se nourrir un minimum, et qui partageait avec joie sa nourriture avec les autres. On aurait dit un homme à la retraite, n'ayant plus aucune motivation dans la vie, qui se contentait de vivre. Tarek subvenait largement à ses besoins: Djillali mangeait à sa faim, et passait ses journées à s'ennuyer, à regarder la télé. Il lui arrivait de sortir dehors pour acheter le journal, cette action exécutée aussi sans grande conviction. Au fond de lui, le bidonville lui manquait. Cette vie dans le luxe n'était pas faite pour lui, il le savait. Mais Tarek était comme un fils pour lui, il ne voulait pas l'abandonner. Pourtant, entre les deux hommes, tout liens d'amitié avait disparu. Djillali était le vieillard à le retraite dont le fils se contentait de lui donner à manger. Il se sentait inutile.

Djillali n'était pas au courant de ce que faisait Tarek. Il s'en fichait même éperdument. Il était un peu curieux au début, mais lorsqu'il demandait à son ami, celui-ci lui répondait qu'il "faisait des trucs pour un type. Le vieillard était à mille lieux d'imaginer que ces "trucs" consistait à tabasser des types, servir de garde du corps ou encore mener une transaction à bien. N'ayant pas grand jugeote, il s'était alors contenté d'acquiescer, "ah ok", sans chercher à aller plus loin. L'ennui s'était installé. La vie était devenue monotone, inintéressante. Djillali ne se confiait plus à Tarek, il ne lui parlais même presque plus. Il était toujours avec lui, mais ne faisait que de la figuration.


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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeDim 23 Mai - 23:30

Bon, j'ai tout relu, mais comme je te l'ai déjà dit, j'aime pas trop ce genre d'histoire, bref, je trouve que ton style d'écriture est un peu lourd, surtout sur tes premiers post, ou souvent tu te répète, ensuite, je sais pas si tu l'a remarquer, mais tes posts de l'acte I ont eu une légère baisse de qualité, m'enfin c'est pas flagrant, ensuite, tu dit au début :
Citation :
ni plus toute sa tête
en quoi il est un peu fêlé ? Je vois pas trop, je vois surtout que c'est un pov' vieux qui lutte pour sa survie.Ensuite, je trouve que certains détails sont oublié, enfin...Ton style est bon, et ton histoire se laisse lire.Tu voulait un avis t'en à eu un...^^
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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeLun 24 Mai - 8:27

Bah parce qu'il est usé mentalement, que l'âge et ses conditions de vie font qu'il n'a pas "développé son intellectuel", c'est un vieillard heureux qui vit comme il peut, sans regarder ailleurs. En tout cas, ce n'est pas vraiment péjoratif. il n'est pas fou à lier comme les bonhommes de ton histoire, par exemple, juste qu"il n'a plus toute sa tête. Enfin, quand j'ai imaginé le personnage cela me paraissait évident qu'il lui "manquait une case", même si ce n'est pas la meilleure expression pour le décrire. En tout cas, c'est comme ça que je le vois. Et puis j'aime beaucoup cette phrase, ça donne un air vachement sympa au vieillard.

J'ai survolé l'acte I en changeant des trucs, des phrases... Pour améliorer le tout (sauf le premier post^^)

Comment ça il manque des détails?
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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeLun 24 Mai - 9:31

Même s'il n'avait pas été à l'école étant petit, Djillali savait compter jusqu'à 100. Il était vraiment fier de ce savoir, bien que cela paraissait futile aux yeux de certains. C'était un ami qui allait à l'école, alors qu'il était jeune, que le lui avait appris. Puis le temps passa, l'ami, lui, quitta Le Caire, et cette fierté de savoir compter disparut peu à peu, jusqu'à ce qu'il s'installe dans la grande demeure avec Tarek. Il y avait alors un kiosque de journaux dans la rue d'en bas, et le vieillard avait pris une dizaine de livres égyptiennes, et était parti acheter le journal. Le vendeur, qui avait un air honnête, précisa au vieil homme que tant d'argent n'était pas nécessaire. Djillali l'acheta alors à une livre, et ramena le quotidien chez lui. Bien qu'il ne sache pas lire, c'était un véritable plaisir pour lui que de faire cet achat. C'était aussi son unique contact avec l'extérieur. Peu à peu, il avait commencé à tisser des liens avec le vendeur. Celui-ci était un homme honnête, qui gagnait sa vie comme il le pouvait. Bien en chair, son visage inspirait la confiance. il était chaleureux, et voyait bien que Djillali ne savait pas lire. Pourtant, c'était son client préféré. Il avait un côté irrésistible, de par sa gaieté. Malheureusement, celle-ci se perdait de jour en jour, et le vieillard n'achetait le journal plus que deux ou trois par semaines.

Puis vint le jour ou, alors que Djillali regardait les images des faits divers, crut apercevoir quelqu'un qu'il connaissait bien. Il alla voir Tarek, qui regarda la photo à son tour. Son visage devint alors blême. C'était Daoud, le petit frère d'Ismet, qui s'était fait renverser par une voiture. "Djillali, reste ici, je vais aller voir. Dit Tarek sèchement, avant de s'en aller.
-Mais... Tu crois que...?"

***

Tarek se rendit au lieu de l'accident le plus vite possible en voiture. Il sortit en trombe, et vit que l'accident n'avait pas encore été dégagé, bien qu'il datait de cette nuit. c'était un camion qui avait renversé le jeune Daoud. Le véhicule avait alors brusquement changé de sens et s'était écrasé dans un immeuble. L'enfant avait été pris dans la roues, et des ambulanciers essayaient de dégager le petit cadavre. Tarek s'approcha, mais des gens chargés de la sécurité l'en empêchèrent.
"S'il vous plait, laissez-moi passer. Je le connais.
Nous sommes désolés, monsieur, mais nous ne devons laisser passer personne."
Tarek grogna avant de se calmer. Tout ça, c'était de sa faute. C'était lui qui avait tué son frère, et l'avait laissé ainsi seul. Il ressentit alors quelque chose d'étrange, un sentiment qu'il croyait avoir oublié depuis longtemps. de la culpabilité. "Euh... Bafouilla Tarek, savez-vous dans quelles conditions de vie vivait-il?
-D'après ce que nous savons, il viendrait des bidonvilles, mais il faisait tous les jours le chemin jusqu'ici pour faire la manche. Il faut dire que dans ce quartier, les gens sont généralement assez généreux. Nous sommes désolés pour lui, monsieur."
Tarek baissa les yeux. Voilà que les larmes allaient commencer à couler! Il les refoula, et aperçut soudain un livre, tout près du camion. Il s'en souvenait! C'était celui que Djillali avait trouvé dans la décharge. Il soupira pour éviter d'éclater en sanglots, et demanda aux gardes: "Euh... Le livre, là, derrière vous. Je pourrais l'avoir, s'il-vous-plait? Il y tenait beaucoup...
-Oui, bien sur." Le garde se retourna et alla prendre le livre pour l'amener à Tarek. Le bouquin était gravement abîmé, et il y avait quelques tâches du sang de Daoud dessus. Il ne put se retenir. Les larmes commencèrent à rouler sur ses joues. Il sanglota, puis se retourna, serrant le livre dans sa main droite, et retourna dans sa voiture. Lorsqu'il revint, il laissa le livre dans la boite à gants du véhicule, et lorsque Djillali lui demanda ce qu'avait eu Daoud, Tarek répondit rapidement rapidement: "Non, ce n'était pas lui. Tu as du confondre."

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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeLun 24 Mai - 11:13

J'ai fini l'acte 1, génial, je vais lire l'acte 2 plus tard *0*
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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeLun 24 Mai - 11:17

Ben des détails sans importances, tellement anodins que je m'en souvient plus, j'ai du chercher la petite bête, alors fait pas chier...
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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeLun 24 Mai - 16:09

La nuit n'allait pas tarder à tomber, et Vincent avait demandé à Tarek de venir le voir. Celui-ci dit à Djillali de ne pas sortir, comme un maître le dirait à son chien, puis prit sa voiture et se dirigea vers l'immeuble de son patron. Il avait fait ce trajet tellement de fois qu'il se croyait capable de le faire les yeux fermés; malgré tout, ce chemin lui procurait toujours un pincement au cœur. Au moment ou il tournait la clé pour démarrer, il se disait que c'était le départ d'un sale truc. A chaque fois qu'il y allait, cette étrange impression ne disparaissait pas. Pourtant, ce soir-là, rien. Lorsqu'il fit marcher le moteur, il ne ressentit rien, comme s'il allait à un endroit quelconque. Il garda la main sur la clé de contact quelques instants, étonné, puis se reprit. Il alluma les phares et se dirigea chez Vincent.

***

Le véhicule se gara sur la place réservé à Tarek, dans le parking privé de l'immeuble. Alors qu'il coupa le contact, et qu'il se préparait à en sortir, quelque chose lui revint en tête. Il ouvrit sa boîte à gants, et le livre de Daoud en tomba. La voiture étant éteinte et la nuit tombée, Tarek dut tâtonner le sol de la voiture pour enfin mettre la main sur le bouquin. Lorsqu'il mit la main dessus, il le prit, dans un élan de spontanéité, avec ses deux bras. Il regarda ainsi le livre -malgré le fait qu'il n'en voyait que la forme, la nuit s'étant installée- plusieurs secondes, comme absorbé. Puis, sans trop savoir pourquoi, il le mit dans la poche de son manteau. En souvenir de Daoud. Il sortit enfin de sa voiture et la ferma à clé. Contrairement à d'habitude, il était serein. Était-ce le bouquin fourré dans son manteau qui lui donnait cette impression? Si c'était cela, le jeune homme espérait ne plus jamais quitter ce livre. Pour être toujours prêt de Daoud, malgré le fait que celui-ci devait le haïr au plus haut point. Tarek entra dans l'immeuble, et prit l'ascenseur, comme d'habitude. Comme d'habitude, il se dirigea d'un pas ferme vers le bureau de Vincent. Il toqua, comme d'habitude. Comme d'habitude, il entendit le "Entre!". Seulement, lorsqu'il ouvrit la porte, il compris que ça n'allait pas être la routine. Tout d'abord, il y avait Mabrouka, la femme de Vincent et l'amie d'enfance de Tarek. Il y avait aussi cette petite table en verre, ronde, juste devant le bureau de son patron. celui-ci et sa conjointe étaient assis autour, sur des chaises luxueuses. Il y en avait une troisième.

"Viens, assis-toi!" Fit Vincent, l'air décontracté. Tarek s'approcha, intimidé, et prit place sur la chaise. C'est alors que la discussion commença.
"Tarek, commença Vincent, ma société commence à plonger. Le cours de mes actions se sont effondrés. De plus, un journaliste est venu me voir hier. D'habitude, je les renvoie, mais celui-ci était particulièrement tenace. Je crois qu'il a des doutes sur mon honnêteté. Non pas qu'il soit le premier, mais qu'il m'a montré des documents qu'il a trouvé je ne sais ou, pour me poser des questions dessus. A ce rythme-la, je pense que je vais bientôt avoir des procès. Tarek, je veux que tu prennes ma place non pas à la tête de l'entreprise, mais du milieu, et que tu éloignes ma société le plus possible de toutes ces histoires mafieuses.
-V... Vraiment? Vous êtes sur? S'étonna Tarek.
-Oui. Quant à ma femme, si elle est là c'est...
-Je vais posséder la moitié de la société, interrompit Mabrouka. J'ai fais des études de droits, de gestion, et je pourrais m'occuper de gérer les procès qui vont certainement venir.
-Cela dit, repris Vincent, j'aimerais tout de même que tu t'occupes de ce journaliste pour moi. Il m'a dit qu'il reviendra dans trois jours, tu devras le filer, l'emmener dans un endroit tranquille et l'éliminer. Je suis sur que tu peux y arriver, je te fais confiance. Ensuite, tu dirigeras le milieu. Pour fêter ça, j'ai apporté une bouteille de vin, venant tout droit de France. Je vous sers?
-Oui, merci."

Tarek se sentait complétement retourné. Il allait devenir le "chef", le "boss"? Il gagnerait encore plus d'argent, mais pourtant, cela ne lui faisait ni chaud ni froid. Depuis la mort de Daoud, il se posait de plus en plus de questions sur son travail. Il voulait s'élever socialement, usait-il des bons moyens pour y arriver? Il était loin d'en être sur. Il doutait de sa fidélité envers Vincent, et de ces sentiments. Et pour la première fois depuis des années, il pensait à Djillali, à ce qu'il pouvait ressentir. Était-il heureux? Il l'avait embarqué dans cette histoire parce que c'était son ami le plus cher, mais leur lien s'était rompu depuis fort longtemps. Et le petit Daoud... Tarek se souvenait s'être dit une chose, avant d'aller tuer Ismet: quelque soit le choix qu'il faisait, il risquait de le regretter. là, il y était. Il le regrettait. Il but d'une traite le verre de vin que Vincent lui servit, sous son regard ébahi. Il voyait que j'allais mal. Il servit ensuite un verre à Mabrouka, puis à lui-même. Il posa le verre sur le petite table, lorsque Vincent remarqua quelque chose qui dépassait du manteau de Tarek.

"Tarek, tu as quelque chose qui dépasse d'une des poches de ton manteau. Qu'est-ce que c'est? Fit Vincent, intrigué.
-Ah, ça... Je vais vous montrer." Tarek se retourna et sortit le livre de sa poche, puis le tendis à Vincent. "C'est un livre que j'ai récupéré je ne sais ou, c'est un peu comme mon porte-bonheur, dit Tarek.
-Tiens, c'est du grec! Prononça Vincent, une pointe d'étonnement dans la voix, et préférant ignorer le sang sur la couverture. Je suis né en Grèce et j'y ai vécu jusqu'à l'âge de 15 ans. C'est écrit: "Récits de la mythologie grecque pour enfants". Grossièrement, c'est un peu le coran de l'antiquité, en Grèce. Tout en parlant, Vincent ouvrit et feuilleta l'ouvrage. J'adorais ces histoires quand j'étais jeune. Je m'étais même pris "l'encyclopédie de la mythologie grecque". Tiens regarde celui-là par exemple. Vincent s'arrêta sur un page. Elle raconte l'histoire de Dédale et Icare. Pour s'enfuir d'une ile, Dédale a construit des ailes. Mais alors qu'ils s'étaient envolés, Icare a voulu approcher le soleil, ses ailes ont fondu, et il est tombé dans la mer. Ah... Dans le bouquin, ils disent que Icare a rejoint, par de nombreux efforts, la rive à la nage. Ils rendent le récit original plus soft pour l'adapter aux gosses. Normalement, il ne s'en sort pas. C'est une bonne morale, tu ne trouves pas?
-Hmm? Oui..." Répondit Tarek sans porter beaucoup d'attention à ce que disait son patron.

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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeMar 25 Mai - 15:11

ça va j'aime bien le style d'écriture... ben je le trouve bien aussi continue comme ça et j'attend la suite

*S'il fait encore des post comme ça je vais mourrir =)*
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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeMar 25 Mai - 17:05

J'aime bien *0*, mais y'a un passage ou tu parles de Tarek à la première personne, normal ?
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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeMer 26 Mai - 20:04

Non^^ Je vais voir ça pour corriger. L'habitude du rp^^
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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeSam 29 Mai - 16:27

Il était onze heures du soir lorsque Tarek rentra chez lui. La ou il habitait, il n'y avait plus un bruit. Tout était calme, silencieux. Il entra, ferma la porte de chez lui. Le bruit faillit le faire sursauter. Il ne se sentait pas très bien. Il n'arrivait pas à réaliser ce qui allait arriver. Était-il enfin au sommet? non, pas complétement. Quoi qu'il fasse, Vincent resterait derrière lui pour le surveiller. Il n'avait fait que lui confier sa place le temps que le rapport entre sa société et le milieu diminue. Mais après tout, il s'en fichait pas mal. Il poussa un soupir, et alla se coucher. Avant de cacher le livre de Daoud, pour que Djillali ne puisse pas tomber dessus, Tarek se mit à feuilleter rapidement l'ouvrage. Il regardait surtout les images, sans vraiment y prêter une réelle intention. Toutefois, une page attira son regard. Il y avait un homme dont la barbe blanche descendait jusqu'au torse, se tenant sur un trône. Il avait l'air d'être tout-puissant, de tout avoir. Et il y avait ce coup de crayon qui entourait l'homme sur le trône. Tarek ferma le livre, puis le mit sur sa table de chevet. Y'avait-il quelque chose qu'il pourrait faire pour Daoud? Et de toute façon, qu'avait-il à perdre? Pourquoi ne pas réaliser son rêve, atteindre le sommet? C'était par désespoir que Tarek se mit à songer à ça. il fallait qu'il s'évade un peu. Avec le rêve d'un gamin.

-- Fin de l'acte II --
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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeMar 29 Juin - 19:07


Acte III



Dans la déchéance des autres, on n'entre pas sans s'abaisser.
(François Chandernagor)


Vincent dirigeait sa société et le milieu depuis un seul endroit: cet immense building, en plein centre des affaires. Seulement, au vu des circonstances, il transporta toutes ses données, tous les fichiers -papiers et informatiques- dans une de ses villa secondaires. C'était ici que Tarek allait diriger.

***

"Excusez-moi, mais lorsque j'ai été au siège de la société on m'a emmené ici. C'est ici le "QG", Non?"

Voilà quelles étaient les premières paroles que ce journaliste avait dit à Tarek. Il était grand gros, gros, avait les cheveux longs et son nez, énorme semblait occuper la quasi-totalité de son visage. Il avait un air prétentieux, hautain, pédant. C'était le journaliste qui avait été voir Vincent. Tarek devait se méfier de lui: aux dires de son boss, il avait beaucoup fouillé. Seulement, il savait ce qu'il voulait faire. Il avait un plan pour arrêter Vincent. Pour atteindre le sommet. "Vous êtes le journaliste qui a été voir Vincent il y a quelques jours, non? Commença Tarek.
-Oui. J'ai fait des recherches sur lui. Et vous, qui êtes-vous?
-Je vais aller droit au but: Vincent est très bien entouré; et il pourra toujours graisser les juges si vous le trainer en justice. Je ne pense pas que vous ayez des preuves flagrantes qui vous assurent de gagner contre lui. Moi, j'en ai. Dans quel journal travaillez-vous?
-Je... Je suis indépendant, balbutia le journaliste, qui ne savait plus trop que penser. Tarek lui offrait la tête de Vincent sur un plateau!
-Combien de temps cela fait-il que vous enquêtez sur Vincent?
-Un an. Vous pouvez vraiment faire ça?
-Un an? Vous avez du rassembler beaucoup d'informations... Bien sur que je peux le faire. Dans ce bureau, il y a toutes les preuves que tu veux. Je pourrais t'acheter la quasi-totalité de toutes les pages des journaux du Caire pour que tu dénonces tout ce qu'il a fait.
-Qui êtes-vous bon sang?
-Il n'y aura qu'une seule condition: si vous avez rassemblé de nombreuses informations sur Vincent en un an seulement, vous devez être un bon journaliste. Aussi, je suis sur qu'une fois que vous partirez, vous allez faire votre petite enquête sur moi, alors je vais vous le dire carrément: je m'appelle Tarek, et...
-Vous ne seriez pas celui qui en l'espace de deux ans à peine, à réussi à gravir les échelons du milieu? Je connaissais votre existence, mais pas votre nom ni votre visage.
-Décidément, très bon journaliste... Voilà donc le deal: je vous fournit toutes les informations, la possibilité d'écrire un dossier sur Vincent et le milieu qui sera à la une de tous les journaux du Caire, mais en échange, je veux qu'en aucun cas mon nom ne soit mentionné dans votre travail, ni que l'on puisse par ce biais remonter jusqu'à moi.
-Pas question, répondit sèchement le journaliste.
-Comment ça pas question? Je vous donne l'occasion de dénoncer une des plus grosses affaires auquel le Caire n'a jamais été confronté! Vous aurez ainsi la gloire!
-Je suis un journaliste intègre, et je veux faire mon travail de journaliste correctement. De plus, vous avez une importance capitale dans le monde mafieux depuis ces deux ans. la preuve en est que vous semblez le diriger. Je veux que tout le système soit démantelé, et ce n'est pas en évitant de vous mentionner que je réussirais ça. Je n'ai pas besoin de vous pour écrire cet article.
-Haha! Tarek lança un regard de défi au journaliste. Et qui voudra publier ton article? Tous les journaux sont sous pression! Ils n'oseront pas éditer ton article! Au mieux, tu n'aura que quelques lignes, ce qui ne sera loin d'être suffisant pour que cela puisse être remarqué. Si c'est moi qui achète tous ces journaux, tu peux être sur que tu pourra écrire un dossier ultra-complet, preuves à l'appui! On en entendra parler!
-Pas question. Je me débrouillerais de moi-même. je ne veux pas de l'aide d'un mafieux. Vous n'avez qu'à l'écrire vous-même."

Le journaliste regarda Tarek d'un air méprisable avant de se retourner pour partir. C'était trop, Tarek avait déjà du mal à le supporter, mais qu'il lui tourne le dos... Il se leva de son bureau en prenant un crayon. Il mit sa main sur l'épaule du journaliste. Celui-ci se retourna, et Tarek lui enfonça le crayon dans l'œil. Du sang, et un liquide blanc-jaune en sortit. Il poussa un énorme cri de douleur et tomba au sol. Tarek lui attrapa les cheveux.

"J'ai pas enfoncé trop loin, mais tu peux en crever si on te soigne pas d'urgence. Dis que tu m'écrira ce dossier, et j'appellerais des hommes qui t'enverront à l'hôpital."

Le journaliste n'écoutait, criant encore plus fort. Tarek prit le crayon enfoncé dans son œil et commença à le secouer. Les cris se firent encore plus fort, puis soudain, il se tut. Il s'était évanoui. Tarek le lâcha, et appela ses hommes.

***

Trois jours avaient passés, lorsque que quelqu'un frappa à la porte du bureau de Tarek. Il cria un bref "entrer" et deux hommes en noir ouvrirent la porte pour se mettre en face de Tarek.

"Monsieur Tarek. C'est le journaliste, il s'est réveillé il y a une heure, et sa vie n'est plus en danger. Il a accepté d'écrire le dossier.
-Très bien, fournissez-lui les preuves. Il faudra aussi en faire des photocopies qu'on enverra à la police. Qu'il dise le jour ou il pense que l'article sera prêt; achetons toutes les pages des journaux du lendemain. Si à cette date il n'a pas terminé, vous n'aurez qu'à lui couper un membre qui ne l'empêchera pas d'écrire.
-Très bien, monsieur. Et, euh... Pour nous... Vincent n'est pas au courant que cet article va sortir, n'est-ce pas?
-Il n'y a que moi et vous deux qui êtes au courant.
-Mais... Et nos noms, il seront dévoilés dans l'article, non?
-Oui, mais ne vous inquiétez pas. J'ai mis de l'argent de côté, j'ai prévu les passeports. Juste avant que l'article ne paraisse, vous pourrez partir avec votre famille dans le pays que vous voulez, avec assez d'argent pour vivre sans vous en soucier jusqu'à la fin de votre vie.
-B... Bien..."
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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeMar 29 Juin - 19:07

Le journaliste avait été hospitalisé dans un hôpital de banlieue. Malgré ses blessures qui laissaient voir qu'il avait été malmené, il n'y avait pas eu de problèmes. il était dans un hôpital ou ce genre de malades étaient courants. Une semaine avait passé, et Tarek allait rendre visite au journaliste. Il voulait lire l'article, voir ce qu'il en était. Lorsqu'il arriva, il trouva le journaliste, assis dans son lit, l'œil bandé. Il écrivait.

"Ca avance? Demanda Tarek.
-Oui. Dans deux jours, je pense qu'il sera prêt. Le journaliste parlait calmement, pourtant, il se mit à trembler lorsqu'il vit Tarek.
-Dans deux jours, tu es sur?
-Oui.
-Bon, disons alors dans quatre jours. Il me faut le temps de contacter tous les journaux. Mais je veux le dossier dans deux jours. Tu le feras passer par mes hommes. Si je trouve ne serait-ce qu'une seule piste qui permettrait de remonter jusqu'à moi, je te tuerais moi-même.
-En... Entendu."

Tarek dut se retenir de sourire. C'était si facile! Il allait se débarrasser de Vincent! Avec autant de preuves contre lui, même le meilleur des avocats ne pourrait rien faire. C'était fini! Tarek monta dans sa voiture, puis... Décidément, c'était trop beau. Il poussa un long soupir de satisfaction, les mains agrippées sur son volant, et releva la tête. Il se sentait si bien. Mais n'en avait-il pas oublié sa réelle intention? Après la mort de Daoud, il s'était agrippé à l'envie de faire tomber Vincent, pour Daoud, mais ne pensait pas qu'il y prendrait un tel plaisir. Mais dès lors qu'il commença son plan, l'euphorie le gagna. Il ne pouvait à peine dormir, excité par ce qu'il allait accomplir. Son coeur, de jour en jour battait de plus en plus fort et durant les nuits ou il ne dormait qu'à peine, il imaginait mille possibilités quant à l'aboutissement de ce projet. Il démarra sa voiture, lorsque son téléphone commença à vibrer dans sa poche. Il le prit et regarda le numéro. Inconnu.

"Allo, oui?
-Tarek? C'est Vincent. Comment ça se passe?
-Bien... Tu as masqué ton numéro?
-Je t'appelle d'une cabine téléphonique, au cas ou ma ligne serait surveillée. On ne sait jamais... Tu as réglé le compte de ce journaliste? J'ai du mal à contacter des gens du milieu, maintenant..."

Il commençait à devenir paranoïaque... Cela l'empêchait de faire ce qu'il voulait, et de ce fait, il n'irait certainement pas vérifier si le journaliste avait survécu de lui-même. Tarek était rassuré. Si Vincent voulait regarder, il aurait finir par trouver qu'il avait été hospitalisé. Le jeune homme avait même prévu ce cas de figure en donnant un faux nom pour l'hospitalisation. Il aurait dit que c'était un étranger sans papiers, et aurait grassement payer le directeur de l'hôpital pour qu'il soit soigné "clandestinement".

"Je l'ai moi-même tué, et mes hommes sont partis l'enterrer en dehors du Caire.
-Bien. Et sinon, tu n'as pas eu d'autres problèmes? Tout se passe bien?"

*Tout est fini pour toi, connard! Tu va bientôt finir ta vie en prison, sans rien, complétement dépouillé!* Tarek dut retenir ces paroles. Comme il avait envie de lui balancer ça dans la figure! Il soupira, puis répondit.

"Ouais, ouais, y'a aucun problème. Ca fatigue juste un peu. Ta société, ça se passe bien?
-Mes actions sont toujours en chute, mais ça ralentit. Le problème est que je ne peux plus compter sur mes appuis pour redresser tout ça. Et si je te demande d'éliminer des gens dont la mort permettrait à ma société de rebondir, on risque de remonter jusqu'à moi.
- Laisse couler, attend un peu. Au pire, tu quittes l'Egypte. Met un peu d'argent de côté, et si par exemple dans un mois t'es au bord de la faillite, tu t'en va.
-Ouais, j'ai déjà commencé à mettre de côté... Enfin, on verra bien. Putain, tu peux pas savoir comment je stresse! Bon, j'te laisse, salut.
-Ouais, salut."

Tarek remit le téléphone dans sa poche. Qu'il avait été difficile de se retenir lors de cette conversation! Il voulait lui dire ce qui allait lui arriver, se foutre ouvertement de sa gueule! Plus que quatre jours, et il sera enfin fini. Le sourire au lèvres, Tarek retourna chez lui. Putain, c'était si facile...
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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeSam 27 Aoû - 23:46

Djillali prit quelques piastres et descendit pour acheter le journal. Il tenait vraiment à le faire ce jour-là, car il voulait être le plus loin possible de Tarek. depuis quelques jours, il était excité, à la limite de l'hystérie. Depuis quatre, ça n'avait fait qu'empirer. Hier soir, il était à son apogée: il ne tenait plus en place, et ne s'arrêtait pas de parler, d'une manière très rapide, ce qui ne lui ressemblait pas. Au fil des jours, les cernes étaient de plus en plus visibles sur son visage. Il dégageait quelque chose d'insupportable pour le vieillard. Il commençait à vraiment le détester. Il voulait passer le moins de temps possible en sa compagnie. C'est pourquoi il descendit acheter le journal, ayant aussi l'intention de rester dehors le plus longtemps possible. Lorsqu'il arriva devant le kiosque, il fut surpris du grand nombre de personnes qui y étaient acculées. Djillali se fraya un chemin pour se trouver devant le vendeur de journaux. Derrière lui, il n'avait presque plus de journaux.

"Ah, c'est vous! Fit le vendeur, tout en empochant les piastres d'un acheteur. Il s'est passé quelque chose d'incroyable, qui fait la une de tout les journaux! La plus grosse affaire du siècle, au moins!
-Que s'est-il passé? Demanda le vieillard, intrigué.
-La quasi-totalité de la mafia va être complétement démantelée! Un journaliste a écrit un dossier qui figure dans tout les journaux du Caire! J'suis complétement dévalisé! Haha!
-Et encore! Un homme, son journal à la main, avait entendu la conversation et s'y immisça. Ce n'est pas tout. Ce matin, sur internet, le journaliste qui a écrit le dossier a mis une vidéo. C'est le parrain de la mafia qui lui aurait demandé d'écrire ce dossier et de lui fournir les preuves! Il était sur écoute lorsque l'on lui a proposé ceci!
-En tout cas, ça va faire du bien, moi j'vous dis! Interrompit le vendeur. Ca va nettoyer le Caire tout ça. A cette heure-là, la police doit déjà être en train de les arrêter. C'est un certain Vincent qui était au sommet, non?
-Oui, mais dans la vidéo, reprit l'homme tenant le journal, ce Vincent aurait confié les demandes à un certain tarek. Et ce serait ce Tarek qui aurait demandé au journaliste d'écrire ça!
-Tarek? Le vieillard reçut un choc lorsqu'il entendit ce nom. Une coïncidence?
-Oui. Il y a sa photo qui circule sur le net, maintenant..."


***
Au même moment
Tarek se leva en trombe. C'était le jour J! Enfin! Il soupira, puis s'habilla. Il était encore plus excité que la veille! Il courut sur son ordinateur, et se dépêcha de l'allumer. Il ouvrit sa page internet, directement sur le site d'un des journaux qui devait publier le dossier. Ca y est. il vit le nom de Vincent, toutes ses malversations. Il avait gagné! Il sentit un poids s'enlever de son cœur. Il était soulagé. Soudain, il remarqua une réaction d'internaute:

"Et ce n'est pas tout! Regardez la vidéo qui circule en ce moment sur internet!"

Tarek cliqua sur le lien, et vit le journaliste. Il se filmait avec sa webcam.

"Bonjour, je suis journaliste indépendant et c'est moi qui ait fait l'article qui sera bientôt dévoilé. Il va certainement porter un gros coup au milieu de la mafia, mais je ne l'ai pas fait de mon plein gré. C'est Tarek, le nouveau parrain, qui m'y a forcé. J'ai enregistré notre conversation ou il m'ordonnait d'écrire le dossier, et ou il m'a sauvagement crevé l'œil. j'ai aussi sa photo, que je vais..."

Tarek stoppa la vidéo au moment ou le journaliste mit la photo devant sa caméra. Il se leva de sa chaise d'un bond et se mit à trembler. L'enfoiré! il prit son téléphone, et appela un de ses hommes qui était chargé de surveiller le journaliste. Avant, une voix précisa que c'était un appel à l'étranger... Puis ça décrocha.

"Allo oui?
-Ouais, Mo, c'est toi? Putain, j't'avais chargé de surveiller le journaliste! T'es ou là!
-Je viens d'arriver en Italie. Je suis parti très tôt,avant la parution des journaux.
-Reviens ici bordel! Le journaliste a foutu une vidéo sur internet, ou il me dénonce! Putain, à cause de ça, je...
-Ce n'est plus mon affaire.
-Hein?
-Merci pour l'argent. Maintenant, je vais m'installer dans un petit village, près de Rome, je connais du monde là-bas. Je vais y faire ma vie.
-Mais entre-temps, il a eu le temps de... Putain d'enfoiré! Merde, et l'autre, il est passé ou!
-Il est parti au Maroc hier soir. J'ai lâché le journaliste vers deux ou trois heures.
-Mais il faut que ce putain de journaliste crève, bordel! Comment je vais faire, moi!
-Il vaut mieux que vous lâchiez l'idée de le tuer. Lui aussi à du quitter l'Egypte."

Tarek raccrocha. Il suait abondamment, et son cœur battait si fort dans sa poitrine qu'il aurait cru qu'il allait exploser. C'était la fin? La police allait bientôt arriver pour l'arrêter... Ca ne pouvait pas se terminer comme ça! Et Vincent qui... Tarek se rua dans ses tiroirs. il les ouvrit, et sortit un pistolet. Non, pas celui-là. Il le posa au sol, jeta deux ou trois vêtements et sortit un autre pistolet. celui-là. il le mit dans sa poche arrière. Il savait ou était vincent. Il avait certainement du fuir vers un ancien QG de la mafia ou il s'était caché avant. Si la police ne tarderait pas à le dénicher, il gagnait tout de même quelques heures. Lui-même y allait à plusieurs reprises, il se souvient même qu'il y était allé avec Djillali pour une raison qu'il avait oublié. Il sortit de chez lui, et pris sa voiture. Il allait en finir avec Vincent, il le fallait. Son plan avait finalement échoué... Lui aussi allait être activement recherché par la police. Il allait finalement se retrouver au même niveau que Vincent? Non! Il voulait en finir avec lui, l'éliminer! Ensuite, pour son cas... Il ne le savait pas encore. Il aviserait.


--------------------------------------------------------------------------------

Djillali était rentré en trombe chez lui, oubliant de prendre le journal. Il se disait que c'était certainement une coïncidence, que ce n'était pas Tarek, le Tarek qu'il connaissait dont avait parlé l'homme! Il voulait en avoir le cœur net. Pourtant, il y avait cet étrange pressentiment... Tellement de choses lui avait été caché! Au fond de lui, il en était persuadé... Tarek était parti lorsque le vieillard arriva. Il s'avança jusque dans le salon, et regarda autour de lui. Il entraperçut alors la chambre de Tarek. L'ordinateur était allumé, et il n'y avait pourtant personne devant. Djillali entra dans la chambre et remarqua un tiroir ouvert. Des vêtements étaient éparpillés un peu plus loin, et juste à côté, un pistolet trainait par terre. Le vieillard recula, horrifié. il se retourna alors et vit la vidéo, mise sur pause à l'image ou le journaliste montrait Tarek. désemparé, le vieillard faillit tomber par terre. Tout paraissait logique maintenant. Il regarda à nouveau l'écran de l'ordinateur, et avança timidement sa main vers la souris. S'il n'utilisait d'habitude jamais ce genre d'engin, il savait mettre en marche un vidéo. Il cliqua fébrilement, et la vidéo se remit en marche.

"vous montrer. Voici celui qui m'a crevé mon œil, et m'a obligé à écrire le dossier. Il voulait que je fasse couler Vincent avec mon article, c'est dorénavant chose faite. Mais Tarek, si tu me vois, si tu m'entends... Sache que toi aussi, tu vas sombrer avec lui!"

Djillali dut refouler des larmes. Il n'était pas quelqu'un de très malin, pourtant il savait ce qui se passait. tout était clair. Il s'écroula au sol, sentant le monde s'effondrer avec lui. Jamais il n'aurait du le laisser suivre ce chemin! Il regrettait son bidonville! Il se sentait trahi, comme si on lui avait tiré dans le dos. Lui, le vieillard dont maintenant plus personne ne se souciait. Il commença alors à pleurer. Ce fut d'abord de petits gémissements, plus il commença à brailler, laissant sa tête tomber sur le sol. De quoi avait-il l'air à se lamenter ainsi? Pour qui passerait-il? Un vieillard sénile? Et qu'allait-il advenir de Tarek?

"... et dans ce que j'ai pu voir, je suis à peu près certain que Tarek en veut vraiment à Vincent. Il va certainement essayer d'en finir avec lui quand il verra que pour lui aussi, c'est fichu..."

Djillali leva la tête. Le journaliste était toujours en train de parler, filmé par sa webcam. Il regarda alors derrière lui. Le pistolet. En finir? Tarek était un tueur? Son tarek, celui avec lequel il avait partagé sa modeste maison de taule, celui qu'il considérait comme son fils, et son meilleur ami? Au fond de lui, il savait que ce ne serait pas le premier meurtre de Tarek! Pourtant, il ne voulait pas y croire. Il ne voulait pas voir Tarek emprisonné, ou le voir tirer sur quelqu'un! Il se releva d'un air décidé, et prit le pistolet. Il voulait sauver Tarek. Il voulait sauver son meilleur ami. Il croyait avoir une idée de sa position: Il y a un an, Tarek l'avait emmené dans une sorte de villa. Le vieillard était alors resté dans la voiture, et son ami était revenu avec une mallette. Il était peut-être là-bas. Livres en poche, et pistolet dans l'autre, empli de désespoir et d'incompréhension, il sortit appeler un taxi.


--------------------------------------------------------------------------------

Tarek arriva à l'ancien QG de la mafia en une vingtaine de minutes. C'était un immeuble dont le propriétaire avait quitté le Caire il y a longtemps. S'il servait souvent de squat, lorsque la mafia s'en empara elle vira tous les occupants de l'immeuble. Il y a un an, lorsque l'endroit redevint inoccupé, à nouveau des gens s'y installèrent. Lorsque le jeune homme arriva avec la ferme intention d'en finir avec Vincent, il remarqua en entrant dans le bâtiment remarqua des sacs de couchage rangés dans un des coins du mur. C'est alors qu'il entendit des bruits de pas derrière lui. Vincent? Tarek se retourna brusquement, et vit une ombre se ranger sur le coin du mur. Il s'approcha, doucement, son arme braquée devant lui, prêt à faire feu. Alors qu'il allait regarder derrière le mur, il sentit le canon froid d'un pistolet se placer derrière sa tête. Son souffle commença à s'accélérer, puis il tenta de se calmer. Son cœur battait de plus en plus fort dans sa poitrine. Sa vie dépendait maintenant de la volonté de celui qui avait braqué ce pistolet sur lui! Il ferma les yeux, et respira un grand coup.

"Qui est-ce? demanda Tarek, bien qu'il s'en doutait.
-Qui veux-tu que ce soit? Sale connard, à cause de toi j'vais finir ma taule! J'comprends pas pourquoi t'es venu ici, tu voulais finalement me buter? Répondit Vincent d'une voix dure et énervée. il paniquait, lui aussi.
-Haha... Putain, j'croyais que mon plan était bon, et j'voulais que tu pourrisses en prison, mais finalement moi aussi je me suis fait griller. Mais c'est mort. Je sombrerais pas avec toi."

Visiblement, Vincent n'avait pas du prendre le temps de voir la vidéo que le journaliste avait faite sur Tarek. Mais maintenant, peu importait. Le fait était que celui-ci semblait être foutu. Vincent avait la haine contre lui. Il lui en voulait à mort, jamais il n'aurait cru se faire trahir ainsi.

"Tarek? Fit Vincent. Sa voix tremblotait, il n'arrivait pas à croire que ce serait la fin pour lui.
-Ouais.
-Je vais te garder en otage, et je vais essayer de passer la frontière. Je te tuerais après.
-Nous sommes dans le même bateau. Moi aussi je suis recherché, si tu t'enfuis avec moi, la police n'hésitera pas à faire feu.
-Putain... Tout ça à cause de toi... Aaaah!"

Vincent leva son arme, la prit par le canon et abattit le manche du revolver sur le crâne de Tarek. celui-ci tomba au sol en poussant un cri de douleur. Vincent le prit alors par le col, le souleva et lui mit un coup de poing. Alors qu'il allait lui en mettre un autre, Tarek répliqua et lui donna un coup de pied dans sa jambe droite, faisant vaciller son adversaire. il se leva, et décocha un coup de poing qui fit reculer Vincent de quelques mètres. Son pistolet tomba durant l'affrontement, étant maintenant au sol, entre les deux hommes. Alors que Tarek allait se jeter sur son ennemi pour le ruer de coups... Lorsque quelqu'un se plaça derrière lui, braquant son flingue sur lui. C'était la personne qui s'était caché derrière le mur, juste avant que Vincent ne le braque! Comment avait-il pu l'oublier! Il se retourna et vit Mabrouka, la femme de son ennemi.

"Mabrouka, tu le suis quand même... Fit Tarek d'un ton hargneux.
-Qu'avait-je à perdre? Je suis la femme du parrain, il est forcé que j'aille moi aussi en prison. Et j'ai parfois aidé Vincent... Je suis désolée, Tarek..."

Mabrouka se mit alors à hésiter... Elle tenait maintenant son pistolet à deux mains, tremblant de tout son corps. C'était sur son ancien ami d'enfance sur lequel elle devait tirer... Elle n'en avait pas le courage. Elle ferma les yeux et se prépara à appuyer sur la détente. Il y eut un bruit sourd. Et elle tomba sur le sol, un mince filet de sang sortant de sa bouche. Tarek, dont le cœur était sur le point d'exploser, le visage blême, prit rapidement conscience de la situation. On avait tiré sur Mabrouka. Il devait en profiter. Il se retourna et se rua sur le pistolet de Vincent, qui lui semblait encore sous le choc. il s'en empara et le braqua sur Vincent qui réagit trop tard. Il tira deux fois. Vincent s'écroula au sol, touché à la tête et au cœur. Ça y'est. Il avait réussi. Vincent était mort. Il regarda ses mains, et un sentiment d'euphorie le gagna. Il avait gagné! Il tomba à genoux et leva les mains vers le plafond morne et gris de l'immeuble. Il se sentait bien, en compagnie de ces deux deux cadavres. il se mit alors à rire. Il posa ses mains au sol, et celles-ci se serrèrent. et des larmes coulèrent sur ses joues. Il en pleurait de joie. Ce fut alors qu'il y repensa. Qui avait tué Mabrouka? Il se retourna, et vit la personne auquel il s'y attendait le moins. Djillali, qui avait laissé tomber l'arme à terre. Il était à genoux, en sanglots, horrifié par ce qu'il venait de faire. Tarek se leva, et s'approcha de lui.

"Dji... Djillali..."

Lorsque soudain, des balles traversèrent le vieillard de toute part. Celui-ci poussa un dernier sanglot, et s'écroula sur le sol. Des policiers, arrivèrent alors vers lui, puis se tournèrent vers l'immeuble. Tarek lâcha son arme. L'euphorie s'était maintenant envolée, laissant place à un sentiment d'incompréhension. Les policiers, voyant qu'il semblait se rendre, s'approchèrent sans tirer, tout en gardant leurs armes braqués sur lui. Alors qu'ils ne furent plus qu'à deux mètres de Tarek, celui--ci prit la parole. Il avait fondu en larme, et l'incompréhension avait laissé place à la haine.

"Pourquoi? Pourquoi vous avez fait ça? Qu'est-ce qui vous en donnait le droit?
-Il a tué cette femme. L'affaire étant d'une importance capitale, nous avions le droit de tirer à vue pour les personnes suspectes.
-Mais putain, il y était pour rien! Et vous croyez être la justice! Bordel..."

Tarek s'écroula au sol, complétement désespéré. Il avait tout perdu, son seul ami, celui qui l'avait accepté. Et maintenant, c'était son tour. Il allait surement recevoir la peine capitale, et passerait quelques années en prison avant d'être exécuté froidement. Ainsi prendrait fin son aventure? Non. ce ne devait pas se terminer ainsi! Les policiers se préparèrent à lui passer les menottes lorsque Tarek prit l'arme qu'il avait laissé tomber par terre et la braqua sur un des policiers. Il ne voulait pas finir comme ça. Il pouvait au moins essayer. Juste une dernière fois...


-- Fin de l'acte III --
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Hyaku

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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeSam 27 Aoû - 23:49

Conclusion


La chaleur se faisait de plus en plus écrasante. Le soleil de plomb tapait sur un bus branlant, avançant sur une route aussi déserte que les alentours. Il était sale, son côté droit était entièrement tagué, et faisait un bruit désagréable en roulant. Peut-être du à quelque chose dans le moteur, un problème avec les pneus... Ou bien les deux. Les vitres étaient couvertes de poussière, leur enlevant ainsi presque toute transparence. Puis le véhicule branlant entra dans une petite ville, à l'écart de tout. Il ne semblait rien y avoir aux alentours. Le bus s'arrêta dans un endroit prévu à cet endroit. Un vieillard sortit, puis une jeune femme accompagnée de son enfant. Quelques secondes passèrent, puis ce fut un groupe de trois personnes, trois hommes à l'air fatigué qui descendirent. Quelques secondes encore. Et un homme sortit. Sa mine sombre était masquée par une capuche. Il descendit rapidement, la tête basse. Il regarda aux alentours, puis marcha d'un air décidé dans une ruelle. Le village avait l'air désert. Les gens étaient pour la plupart chez eux. De la petite rue que l'homme avait emprunté, on pouvait entendre des enfants jouer sur une place. L'individu continua son chemin, jusqu'à se trouver devant une petite maison modeste. il la regarda quelques secondes, puis enleva sa capuche. Tarek. Il avait réussi, en prenant un des policiers en otage, à s'enfuir. Il l'avait ensuite exécuté, et s'était enfui à toute vitesse à travers les ruelles du Caire. Il avait ensuite réussi à s'enfuir, à sortir de la ville pour prendre un vieux bus un peu plus loin, et retourner là ou il n'avait pas mis les pieds depuis... Six, sept, voire huit ans? Il ne le savait même plus. La maison de ses parents. Son denier refuge, maintenant qu'il n'était plus rien. Il s'avança vers la porte, et l'ouvrit. Ce fut alors qu'un sentiment de nostalgie l'envahit. Il reconnaissait sa maison. Il était entré sans frapper, comme avant. Et comme avant, il entendit des bruits de pas se diriger vers le vestibule. Son cœur commença à battre de plus en plus vite. Il allait les revoir. Puis elle arriva. Un visage fatigué, des rides encore plus creusées que dans ses souvenirs, et ce visage qu'il reconnaitrait entre mille. Sa mère, voyant Tarek eut un mouvement de recul, à la fois surprise et horrifiée.


***

"Tu t'es vu? Jamais je n'ai vu quelqu'un avec des cernes aussi prononcées. Et ta peau, elle est sèche, j'ai l'impression qu'elle va se craqueler en petits morceaux! Mais surtout, c'est ton regard que je ne reconnais plus. Il est vide, affreusement vide!"

Tarek écouta ainsi son père, assis à l'autre bout de la table. Il ne put s'empêcher de baisser les yeux. Sa mère était debout à côté de lui, le regard déchiré par un sentiment étrange, qu'elle-même ne saurait décrire. Partagée entre la joie de retrouver son fils, et la méfiance due à ce qu'elle avait entendue sur lui.

"Vous avez vu les infos. Demanda Tarek, se doutant de la réponse.
-Bien sur, répliqua son père. Durant toutes ces années, nous nous sommes inquiétés pour toi, tu ne sais pas à quel point. Et alors qu'on s'était rendu à l'évidence, celle de ne plus jamais te voir, tu réapparais ainsi, et nous découvrons alors tout ce que tu as fait... C'est horrible... Mais... Malgré tout...
- Tu es notre fils." Termina la mère de Tarek, plongeant son regard dans celui de son fils.

Tarek baissa les yeux, et un long silence s'installa. Il ne savait pas quoi dire. Il se sentait mal à l'aise. de l'autre côté de la table, ses parents en faisaient autant. Ils avaient tous deux le regard rivé sur leur fils, un regard dégageant une profonde tristesse.

"Ecoute, Tarek, commença timidement son père.
-Oui?
-Le... La police va arriver. Elle nous a mis sous surveillance, mais elle avait du s'absenter. Nous ne pouvons pas te cacher. Va-t-en."

Tarek leva les yeux. Son père n'eut pas le courage d'affronter son regard et détourna la tête, les larmes commençant à lui monter aux yeux.

"Alors... Commença Tarek. Alors c'est ça. La police va venir me buter. De toute façon, ils ont aussi buter quelqu'un froidement, alors qu'il se lamentait au sol. mais moi, je veux pas! Je veux pas... Tarek commença à sangloter. Putain, mais je veux pas! J'ai été trop loin pour crever comme ça, bordel! J'veux pas m'y résoudre, je, je..."

Il fonda en larmes et se leva de sa chaise. Il sortit alors son pistolet, qu'il avait gardé dans sa poche depuis sa fuite du Caire et le pointa sur son père.

"Viens, viens! Cria Tarek, en larmes. Si je m'enfuis comme ça, ces connards vont me tuer, comme Djillali! J'veux pas crever bordel! J'veux pas!
-Tarek, s'il te plait, ne fais pas ça..."

Tarek prit son père par l'épaule et le força à se lever. celui-ci se laissa faire, l'air abattu. Sa mère tenta de l'en empêcher, mais son fils lui pointa alors son pistolet dessus, d'un regard empli de désespoir et de démence. Effrayé par la vision de son fils le braquant, elle manqua de trébucher. Tarek emmena alors son père et sortit de la maison. Il croyait avoir touché le fond après sa fuite...

"Entre."

Tarek ouvrit la porte de la voiture de ses parents, et fit entrer son père sur le siège passager, puis fit le tour du véhicule pour rentrer à son tour. Il resta quelques secondes devant le volant, puis regarda son père.

"Les clés."

Son père, la tête basse, ne dit rien. Il ne jeta pas même un regard sur son fils.

"Les clefs putain!"

Tout en lui criant ça, Tarek braqua le flingue sur la tempe de son otage. Il respirait bruyamment, sa main tremblant. Il était à bout. Son père, toujours sans bouger la tête, mit la main dans sa poche et en sortit les clés. Son fils s'en empara violemment et démarra la voiture. Des bruits de moteur, un toussotement puis plus rien. Il pesta en tapant contre le volant, puis redémarra la voiture. C'est bon, ça marchait. Il recula, puis quitta le village. ce fut alors qu'il entendit des sirènes de police derrière lui.

"Merde, ils sont déjà là...
-Tarek. Fit son père, prenant la parole pour la première fois depuis que son fils le prit en otage.
-Qu'est-ce que tu veux.
-Je n'en peux plus de te voir dans cet état. Je... J'aurais préféré ne jamais te voir revenir plutôt que tu débarques ainsi...
-La ferme.
-J'aurais aimé mourir avant de voir ça
-Ta gueule! Ta gueule, sinon je te tue!"

Tarek, troublé par les paroles de son père, fit dévier involontairement la voiture. Il la redressa vite, avant de taper d"'un poing rageur sur le volant. Il avait envie de s'arrêter et de ne plus bouger. Il en avait marre de fuir. Et son père qui en rajoutait! Il n'en pouvait vraiment plus. Toujours en sanglots, il se mit alors à accélérer, voulant profiter de la vitesse pour oublier tout ça. Ce fut alors qu'il entendit le bruit d'un hélicoptère. Il regarda vers le haut à travers le pare-brise et aperçut l'appareil, volant dans sa direction. Un homme, penché hors de l'hélicoptère, lui parla via un haut-parleur.

"Tarek! Vous êtes en état d'arrestation, veuillez vous rendre, sinon, nous allons devoir faire feu!"

Tarek, ne voulant être pris, dévia alors de la route, roulant dorénavant dans le désert. Puis, jetant un coup d'œil rapide à son père, il déclara d'un ton faisant ressortir sa démence: "Regarde! Hahaha! Je suis recherché partout, je suis le criminel le plus célèbre du pays! Ils ont même pris un hélico pour m'arrêter! Mais faut pas se leurrer... Si ces connards ne font pas feu, c'est qu'ils sont encore trop loin, et si je me rend, ils vont me buter, toi avec. Mais ils ne m'auront pas, putain, ils m'auront pas!
-Tarek, pourquoi es-tu parti il y a sept ans? Pour devenir comme ça? Le Caire t'as fait perdre la raison... Fit son père, la voix tremblante."

Tarek regarda son père, puis s'arrêta brusquement. Il se tourna vers lui, et lui braqua son flingue sur la tempe.

"Tu vas arrêter, putain!? J'suis à bout, j'en peux plus! J'en peux plus de toi! T'es juste un putain d'otage!"

Respirant toujours aussi bruyamment, la voiture était désormais à l'arrêt, Tarek dévisageait son père, l'incompréhension se lisant sur son visage. Il était exténué. Il pouvait à peine se contrôler, sa raison semblant s'être enfuie."Pa... papa, regarde!" Tarek sortit le livre qu'il avait toujours gardé sur lui depuis qu'il l'avait retrouvé sur les lieux de la mort de Daoud. "Papa, regarde putain, c'était à un gosse innocent, ça... Et moi, j'ai juste voulu réaliser son putain de rêve!
-Tarek... Commença son père Tarek, j'ai honte de moi. Parce que je suis ton père, et que je n'ai pas su t'éduquer correctement. Mais surtout Tarek..." Les mains de son père se serrèrent, et il commença à trembler. Des larmes coulèrent sur son visage marqué par les rides. "Mais surtout, Tarek, j'ai honte de toi! Parce que tu justifies tes actes d'une manière insensé! Parce que tu prends, sans pitié, en otage ton propre père! Tarek, tu, tu!... J'aurais aimé ne pas t'avoir comme fils."

La détonation partit. Le sang éclaboussa la vitre, tandis que la tête tomba mollement dessus, dans un bruit sec. Le père de Tarek était mort sur le coup. Tarek regarda le cadavre, puis lâcha son pistolet, qui tomba sur ses genoux. Puis il se remit normalement sur son siège, et frappa sur son volant avant de mettre sa tête sur ses bras, en sanglotant. Il entendit alors les voitures de police arriver, et commencer à l'entourer. Puis des hommes en sortirent, arme au poing, la dirigeant vers Tarek. Celui-ci leva la tête et vit toutes les forces de l'ordre s'approcher de lui. En haut, il entendait l'hélicoptère, duquel des hommes armés devaient aussi le viser. Ça y est. Cette fois-ci, il n'y avait plus aucun échappatoire. Même s'il voulait se suicider, on lui tirerait dessus avant. Il n'aurait pu esquisser le moindre geste suspect sans se faire tirer dessus. La fin? Cette fois, s'y résoudrait-il? Alors même qu'il avait toute sa raison, il ne voulait pas y croire. Maintenant qu'il était aux côtés de son père dont le sang éclaboussait ses vitres, et qu'il était complétement entouré... Maintenant qu'il semblait avoir perdu sa raison... Il ne voulait toujours pas s'y résoudre. Il poussa alors un cri. Un dernier cri. Il prit le pistolet et, alors qu'il allait tirer sur un des policiers, il les sentit. Des balles. Devant, derrière, et sur les côtés de la voiture, la police avait fait feu. Les balles qui le traversaient ne pouvaient plus être comptées; c'était par véritables rafales qu'il sentait son corps se faire transpercer par les balles, comme mitraillé. Et ça continuait. Une véritable exécution. Cela ne s'arrêterait donc jamais? Et cette douleur! Ces dernières secondes furent les plus longues de sa vie. Il ressentait ce désespoir, cette tristesse. Il regrettait.


***

Lorsque les policiers s'arrêtèrent de tirer, ils s'approchèrent de nouveau. Le corps de Tarek gisait sans vie dans la voiture, couvert de sang, le visage encore transcendé par le désespoir et la haine. C'était bel et bien fini. Une des personnes des forces de l'ordre ouvra la voiture, qui, criblée de balles, se décrocha du véhicule, tombant par terre. Ce fut alors qu'il tomba aussi. Un livre, que les balles avaient épargnés. En tombant, il s'ouvrit à une page, ou un dessin figurait. Ce dessin représentait Icare et Dédale. Cette partie de la mythologie racontait l'histoire de l'homme qui voulut voler encore plus haut dans le ciel, et voulut atteindre le soleil. Mais il se brûla les ailes, et tomba dans la mer. Au fond.

FIN
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Hyaku

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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitimeSam 27 Aoû - 23:49

Et voilà *w*
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MessageSujet: Re: Ascension   Ascension Icon_minitime

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