JuhaExtraterrestre
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Date d'inscription : 15/07/2008
| Sujet: La jungle d'Oblivion [Rang V] Lun 13 Juin - 0:27 | |
| [Hrp : choix → protection de la forêt] Peu de temps après avoir mené quelques aventures plus ou moins plaisantes en compagnie d'un rustre de démon et d'un crétin de sayen sur Célestia, Juha, pris du mal du pays, s'en était retourné sur le sol de sa planète bien-aimée, Oblivion. Mais à peine sa nouvelle capsule avait-elle touché terre qu'un épouvantable remue-ménage parvint à ses oreilles. Non loin, on semblait prêt à se battre. Intrigué, le fauve se laissa guider par les cris jusqu'à leur source. Il eut la surprise de découvrir un grand bonhomme bien rond, qui, le cigare aux lèvres, couvrait d'injures l'employé humain qui travaillait à la base de lancement. Il était entouré par une bande de malabars, qui avaient l'air d'attendre l'ordre de frapper ainsi que des chiens attendent que l'on daigne leur jeter un os. -Holà, gentilshommes ! Par Zeus, peut-on savoir ce que vous venez bien faire sur notre brave planète ? Hein ? -Vous mêlez pas de ça, l'ami ! Ils sont déjà suffisamment pénibles comme cela, je m'occupe de les renvoyer chez eux ! C'était l'employé qui venait de parler bravement, insensible à la menace des costauds qui le dévisageaient, l'œil torve, tels des bœufs en face d'une génisse. Riant de ce courage fier et insensé, le fauve se plaça devant le groupe. -Mes bons amis, je me nomme Juha, et je suis le maître de ces lieux. Peut-on savoir ce qui vous amène, en si... belle compagnie ? L'employé, qui venait de reconnaître le signalement du désormais célèbre vagabond, s'effaça, préférant retourner à ses occupations. Les hommes eurent un geste d'impatience, tandis que leur chef, en bon diplomate, les apaisa d'un signe. Dissimulait-il un système de détecteur, dans son monocle, lui qui paraissait si certain de sa supériorité, quelques secondes plus tôt ? -Ainsi, vous êtes celui que nous cherchions... fort bien. Je me nomme Rastapopoulos, et je désirerai simplement visiter la forêt de cette belle petite planète... M'accompagneriez-vous ? Voyant bien que le gros visiteur esquivait sa question, le fauve n'insista pas, bien décidé à jouer un peu. Il s'inclina donc, en prenant l'air le plus humble et pathétique qu'il pu trouver. -Eh bien, soit ! Suivez-moi donc, je vous mènerait au lieu des mille merveilles, à la perle d'Oblivion, à la forêt de Hurlevent ! Arh, arh ! Et ne vous perdez pas en chemin ! D'un pas d'abord modéré, Juha prit la tête du groupe. Mais, insensiblement, il augmentait l'allure, et s'amusait comme un jeune chiot. Il faisait des détours, prenait des chemins remplis de cols, s'égarait volontairement, sans le montrer, tant et si bien que Rastapopoulos et les siens n'arrivèrent en forêt qu'à la nuit tombée, une nuit glaciale qui sentait la pluie. Fortement impatienté, rendu rouge par la fatigue de l'aventure, le gros homme soufflait en sifflant des bronches. Son costume débraillé gisait sur la graisse de son ventre, il avait envie d'un bain, et, comble du comble, Juha riait aux éclats. -Dommage ! Il est bien tard, et nous ne voyons rien, avec toute cette pénombre... Que diriez-vous de dormir un peu, en attendant le jour ? Et, sans crier gare, le fauve disparut, abandonnant le petit groupe en pleine forêt, sans aucune possibilité de se repérer. L'esprit tranquille, il s'endormit paisiblement derrière un buisson, le sang oblivien qui coulait dans ses veines lui offrant une confortable température corporelle de 42°. Quant aux autres, ils durent s'entasser dans une petite caravane en capsule, sans chauffage. Ils passèrent sans doute la pire nuit de toute leurs existences, d'autant plus qu'il se mit à pleuvoir des trombes d'eau, et que le toit de leur malheureux abri avait une fuite. Et puis, tout excité, Juha s'était réveillé dans la nuit à plusieurs reprises, et en avait profité pour tourner autour de la caravane, en imitant le sanglier, en hurlant comme une chouette, et en fouillant bruyamment les bosquets. Il avait même pris un moment sa forme d'ours, pour secouer l'habitation en beuglant.
Au petit matin, ce fût donc des hommes transits de froid, cernés jusqu'au menton, grelottants et impuissants, qui sortirent d'un sommeil angoissé et douloureux. Juha les attendait, en pleine forme malgré son poil détrempé, le sourire aussi large qu'une demie-lune. -Eh bien, braves compagnons, je crois que la planète doit bien vous apprécier, car il n'a pas neigé ! C'est chose rare, en cette période de l'année, dans ces régions... Vous vouliez donc visiter les lieux ? Rastapopoulos, nettement moins vaillant que la veille, s'efforça de se concentrer sur ce que l'on lui racontait, malgré ses orteils glacés, lorsque soudain, un bruissement se fit entendre. Quelques secondes plus tard, un premier individu surgit de derrière un buisson. Le cœur du fauve bondissait. Tout se déroulait selon son bon plaisir. Il avait guidé les industriels dans la gueule du loup, sur les terres des Massak, sortes de petites créatures agressives au possible, ni franchement animales, ni franchement conscientes, mais qui étaient connues pour botter le derrière de quiconque les approchait de trop près. -Shokrok !! Hraaï !! La petite créature, armée d'une lance, et vêtue d'un pagne, noire et ratatinée comme un morceau de charbon, sautillait sur elle-même en glapissant. Bientôt, ce fut deux, puis cinq, puis dix, puis trente Massaks qui entourèrent le groupe, en frappant le sol du pied, en rythme. -Kruk, marurh !! -Assaï, Raaaaarh !! -Gramh, Gruuurh !! Paniqué, Rastapopoulos fit un pas de côté, de manière à se rapprocher de sa garde. -Bon sang, mais mon cher Juha, qu'est ce que c'est que... Que... Juha ? Où êtes-vous ? Mais le fauve, une nouvelle fois, s'était éclipsé, abandonnant les malabars et le gros à leur sort. Ces derniers, bien qu'épuisés, se sentirent pousser des ailes. Ils coupèrent à-travers les rangs ennemis, et se ruèrent à travers les arbres et les buissons touffus, à-travers lesquels ils peinaient à se faufiler. Juha les suivait sans mal, prenant soin de mordre discrètement un mollet ou deux, de temps à autres, sans pour autant se faire voir. Au bout d'une demie heure de ce petit jeu, il se montra de nouveau devant le groupe, en riant à pleine gorge. -Eh, eh ! Vos seigneuries en ont-elles assez ? Hein ? Eh ! Vous m'auriez avoué la raison de votre visite, j'aurais peut-être été plus clément, et plus conciliant ! Bande de pleutres ! Déconfits, les hommes de main se turent, tandis que leur chef vociférait. -Pourquoi nous sommes venus ? Pour installer un complexe industriel qui aurait développé votre terre de rustres, de sauvages, et de truands ! Mais vous savez quoi ? Je m'en vais ! Je m'en vais apporter la civilisation autre part ! Allez au diable ! -Voilà une sincérité qui me convient déjà bien mieux, mon bon ami. Je vous laisse donc en paix. Vous vous débrouillerez sans moi pour sortir de la forêt, n'est-ce pas ? -Non... non ! Attend, je suis prêt à te payer, si tu nous ramène sains et sauf à la base de lancement ! Aller ! Ton prix sera le mien ! -1000 ? -D'accord ! -2000 ? -Hein ? Eh ! C'est pas juste, on avait dit... -3000 ? -Stop ! C'est bon, d'accord ! Pris d'un nouveau fou rire, le fauve adopta immédiatement une démarche très rapide, et força la marche à un point tel que la base de lancement fut en vue avant midi. Exténué, Rastapopoulos crut rendre l'âme au pied de son vaisseau. Ses hommes durent le porter à l'intérieur, avant de s'effondrer à leur tour. L'édifice ne décolla qu'en milieu d'après midi, sous le regard attentif et moqueur de l'oblivien, qui sirotait une bière en compagnie de l'employé humain croisé la veille. -Tu vois, mon ami, ils n'étaient pas si intéressés que ça... Regarde comme ils sont heureux de partir ? -Intéressés de quoi, au fait ? A moi, ils m'ont juste parlé d'un projet de construction en pleine forêt... -Hein ? Oh, je n'en sais pas tellement plus, en fait. Mais qu'est ce que tu veux, ils avaient des manières de dissimuler qui n'étaient ni habiles, ni franchement honnêtes... Bah ! Oblivion se passera bien de ces rigolos là ! -Uroh, uraah !! -Raaah... Rugah yah !! -... woi !Juha se retourna brusquement, en reconnaissant les cris des Massak. Trois d'entre eux se tenaient à ses pieds, et posaient devant lui leurs courtes lances, tout en chantonnant. Le fauve en perdit jusqu'à son envie de rire. Était-ce un serment d'allégeance ? -Eh ? Mais derrière lui, l'homme de la base de lancement riait franchement, en lui envoyant de larges claques sur l'échine. Pour un retour heureux au pays, c'en était un, pour sûr ! [Hrp : je demande les bonus, vu que j'ai fait un peu original En espérant que le compteur prenne un minimum de plaisir à lire !]
Dernière édition par Juha le Mar 14 Juin - 21:49, édité 1 fois |
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