[RP solo] Oonazuchi.

Date d'inscription : 05/09/2011

Panzu venait de combattre le sayan qui avait osé s'aventurer là où le fameux monstre s'était retirée afin de se ressourcer, et il en avait fait les frais par la suite. Après l'avoir vaincu, le Majin violet avait usé de sa technique de la Malédiction de l'Astre Lunaire pour contraindre le jeune homme à faire face aux terreurs les plus sourdes que son esprit ait put matérialiser. A travers cet horrible cauchemar, il avait pu le laisser entrevoir ce qu'était la véritable folie, celle qui habitait l'esprit de la créature à toute heure du jour et de la nuit, sans le moindre répit.

La créature en était retourné à son point de départ, la forêt, celle où les murmures s'intensifiaient de plus en plus à chaque pas effectué entre les immenses sapins. La nuit, leurs feuilles composait un sinistre manteau qui masquait la lumière de la Lune, comme lors de cette fameuse nuit où le combat mental entre celui qui était autrefois possédé par l'esprit de la Montagne et le terrible Majin avait eu lieu. Cette altercation s'était soldée par l'implacable victoire de la créature maudite, et désormais Panzu avait bien changé. Lorsqu'il se trouvait en ce lieu silencieux, la voix de la divinité qui tentait de le contrôler diminuait en intensité, lui permettant d'obtenir une certaine forme de maîtrise sur son esprit, ce qui devenait pratiquement impossible depuis quelques temps déjà.

Panzu avançait calmement, lui-même surpris par la sérénité à laquelle il était assujetti, et évoluait au milieu de la verdure resplendissante, ce qui ne l'affectait absolument pas. Peu à peu, il réalisait que ce n'était pas réellement lui qui avait décidé de venir en ce lieu, mais très clairement son astre protecteur qui l'y avait mené. A cette pensée, il se sentit profondément frustré, car malgré l'acceptation du lien qu'il entretenait avec l'Astre cosmique, il refusait catégoriquement de se laisser mener comme un vulgaire chien en laisse. Il vociféra à l'attention de l'énorme sphère blanche :

"Laisse-moi tranquille ! Je suis le seul maître des Ténèbres, tu as ta place à mes côtés, mais je ne suis pas esclave de ta volonté !"

Une terrible bourrasque se leva subitement, d'une telle violence que Panzu fut contraint de reculer de deux pas lorsqu'il la reçut en plein visage, les feuilles des arbres passaient à ses côtés comme un millier d'insectes agressifs, la Lune refusait catégoriquement qu'on l'insulte de la sorte, et son Fils ne faisait pas exception à la règle. Le Majin observa les alentours un instant, le calme était revenu, et il reprit son chemin sans rien ajouter. Une pulsion étrange le menait au centre de cette forêt qu'il n'avait encore jamais exploré, et il arriva bien vite devant un arbre immense, qui se singularisait par sa taille et surtout par sa teinte. Lui seul semblait recevoir les rayons lunaires...

Panzu s'approcha lentement de l'immense tronc qui se dressait devant lui et appliqua sa main sur la surface sinueuse, parsemée de creux et de pleins. Une sorte de force indescriptible l'empêchait de se retirer, et ses yeux se levèrent petit à petit, le rituel avait commencé malgré lui. Bientôt ses pupilles remontaient tant et si bien qu'elles sortirent de la partie visible de ses petits yeux sombres, ne laissant derrière elles qu'une forme intégralement noire. Des milliers d'esprit fluorescents s'échappèrent des branches de l'arbre mère, avant de tournoyer autour de Panzu dans une farandole mystique.

Et puis, brusquement, elles cessèrent leur danse chimérique pour s'enfoncer dans le corps du Majin, le transperçant de part en part. La créature reprit son souffle et tomba sur le dos avec brutalité. Tout d'abord, il crut que le rituel venait bel et bien de se terminer, mais la réalité des faits était toute autre, il venait tout juste de commencer. Panzu se lança dans une avalanche de spasmes qui parcouraient tout son être, tandis que deux ailes déchiraient son dos, elles ne semblaient pas lui appartenir, comme si elles avaient subi des centaines d'existences antérieures.

Il se transformait, petit à petit, ses mains se changèrent en pattes gigantesque tandis que tout son corps grandissait de plusieurs mètres. Une immense queue poussa derrière lui, et se terminait en une sorte de vortex étrange. Son visage changea de forme, ses yeux changeaient tandis qu'une corne géante transperçait son front, venant se superposer à son nez. Son cou s'allongeait et même sa musculature semblait changer.

Dans cette forme, Panzu n'était plus, il devenait Oonazuchi, le dragon ancien. Caméléon géant, maître du venin, de la mort, et dirigeant des forêts oubliées. La bête monstrueuse se dressa sur ses quatre pattes, balayant la zone de ses yeux indépendants l'un de l'autre, et sa langue de reptile claqua avec force, si bien qu'un écho brutal fit s'envoler une nuée d'oiseaux apeurés qui croassaient en gagnant les cieux. Il se retourna, poussa une sorte de rugissement étrange, associant le cri d'un crapaud à celui d'un lion enragé.

De sa queue, il frappa le sol avec force, et ainsi une légère brise se leva. Il fit de même avec ses ailes, pour s'assurer de leur solidité. L'hybridation était complète. Comparable à un coup de vent fugace, l'énorme bête au corps parsemé d'écailles violettes évoluait sans rien détruire, il semblait porter une attention particulière à chaque élément naturel, en tant que gardien de la forêt. Il grimpa silencieusement à la cime d'un sapin au feuillage verdoyant, observant la magnificence de la forêt pendant de longues minutes et poussa son cri si particulier, celui d'un ancien Dragon qui a enfin subi sa renaissance.

Le lézard gigantesque tordit son cou allongé en arrière et s'aventura entre les arbres en glissant sur son ventre luisant, s'agrippant aux branches avec une agilité surprenante. Il parcourait l'immensité naturelle, sans but, et finit par en atteindre la limite après une longue course. Lorsqu'il quitta enfin cet endroit secret, il reprit doucement sa forme originelle.

Panzu regarda derrière lui une dernière fois avant de s'envoler pour de bon, en route pour Ginyu. L'artefact qui le mènerait au pouvoir était si proche qu'il pouvait déjà en ressentir l'énergie. Les murmures du Dieu déchu, à nouveau, se firent entendre. La colère d'Oonazuchi serait telle qu'un vent de chaos soufflerait sur l'univers tout entier.

Date d'inscription : 21/03/2011

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