La bataille secouant l'univers s'était bel et bien terminé sous un immense feu d'artifice réduisant à néant une bonne partie du monde, ne laissant que des débris et des ruines de la beauté des lieux d'antan. Plus de soleil, ni de beaux bâtiments et de belles planètes ayant une population tout prête à t’accueillir. Maintenant, plus que de la pluie ainsi que des débris, des débris représentant ce que ce monde était réellement, depuis l’Éden, un fragment de notre univers d'avant.

Je m'étais retrouvé sur la planète Terre peu de temps après l'attaque, la nature me laissant sans pouvoir ni capacité, j'avais du lutter dur pour survivre les premiers jours, puis, petit à petit, au fil des épreuves, mon corps regagnait petit à petit ses capacités, je commençais à peine à effacer la mémoire aux animaux.

Et puis, les jours se mirent à passer plus vite, ayant pour occupation de retrouver mes pouvoirs, je m'entrainais sans cesse, sous la pluie battante, mes os se désarticulaient violemment parfois, mais outre la douleur, je parvenais à me les ré-emboiter dans cette nature sauvage, sans pouvoir ni capacité d'absorbé. Puis vient le jour où, tombé de nulle part, une lettre anonyme m'était parvenu près de mes terres, dans cette forêt qui avait la particularité de n'avoir aucun arbre en ces lieux, qui étaient complétement calcinés par le cataclysme. Ce lieu me correspondait bien d'un sens, le destin avait bien fait de m'y envoyer là, après tout, on m'avait fait bruler moi aussi.

Pour en revenir à la lettre, cette dernière m'adressait un message plutôt inquiétant, on l'aurait besoin de moi, dans les prochains jours à venir.. Qui aurait besoin de moi ? Et surtout, qui me connaissait ? Et, comme pour apporter une réponse à mes questions, un énorme cratère se formait non loin de moi, suite à une chute sans doute. C'est sous l'effet surprenant qu'un enfant sortit de ce trou, complétement dérouté par les événements, il marchait sans savoir où aller, il errait. Je le suivais alors, je ne savais pas moi même mes intentions, mais il allait peut-être m'aider à retrouver mes pouvoirs, même mieux, il pourrait peut-être me mener à cette lettre, il fallait lui rentrer dans sa mémoire.

"Hé toi.. Oui.. Tu pourrais me rendre un service.. Dis moi de quelle couleur sont mes yeux ?"

En un instant, lorsque le jeune Saiyen avait plongé ses yeux dans mes pupilles violettes, son regard présentait une part d’inquiétude, sans doute l'étonnement du fait de parler à un squelette. Mes spirales se mirent alors à tourner, de plus en plus vite, j'ignorai ce qu'il me disait, et puis, je connaissais déjà la réponse à ma question idiote. Le Saiyen était hypnotisé, son regard bloqué sur le mien, j'accédais alors à une série d'information en l'espace de quelques secondes seulement, qui me confirmèrent ce que j'avais supposé en le voyant la première fois. Il faisait partit de la bataille de l’Éden, bien qu'il avait été mis hors de combat bien avant mon arrivé, j'avais pu sentir la violence de cet affrontement sanglant.

Ces souvenirs, il avait vu ses parents et amis se faire massacrer devant lui par le monstre que j'avais combattu, Kid-Buu. C'était lui qui était à l'origine de la disparition des Kaioshins, et s'était présenté en tant qu'élève à Ginyu.

"Tu viens d'un autre univers, je vois."

Parlant toujours de ma voix puissante, j'en profitai pour ne pas lâcher mon emprise sur le jeune Saiyen et je lui tournai autour en même temps, comme pour l'examiner. Ses habits étaient en piteux états, il venait tout pile de se réveiller du combat qu'il avait livré. Je continuai à parcourir sa mémoire, voyant alors qu'il avait combattu bon nombre de personnes ici, cependant, une image venait de stopper mon esprit, provoquant comme un hic, il avait eut un lien avec Isis ! La Nokatis, une personne des plus détestables que j'avais pu rencontrer en mille années d’existence, c'était de sa faute si Ginyu s'était libéré, comment un esprit innocent pouvait avoir croisé Isis ? Elle lui avait inséré en lui une sorte de malédiction, accroissant son pouvoir à l'aide des innocents comme Kin-Lin, il me fallait lui débarrasser de ce maléfice. Usant de mes pouvoirs, je lui fis voir principalement l'image d'Isis, prenant un ton encore plus sérieux et sévère qu'auparavant.

"Kin-Lin, je ne veux surtout pas t'affoler, mais tu as été infecté par cette sorcière il y a pas mal de temps, tu es maudit en quelque sorte. Laisse moi te soigner, mais pour cela, il faudra rester bien sage.."

Ça faisait plusieurs minutes que nous étions resté passif, sur nos positions à nous fixer. Je concentrai tout le pouvoir spirituel possible dans mes yeux, essayant d'abolir cette malédiction de la sorcière sur l'esprit innocent du Saiyen. La concentration était difficile car, sur les ruines de la forêt, une tempête s'était installé et les rafales de vents violentes déconcentraient nos corps fébriles, ma cape était secouée dans tous les sens.

J'avais beau mettre la main sur cette malédiction, penser aussi fort que je le pus à l'enlever, le sceau semblait me résister, montrant un plus grand pouvoir magique que le mien, le problème étant qu'une personne morte et enterré ne pouvait plus avoir de pouvoir, à moins que..

"Elle est en vie ! Mer.. Merde !"

Montrant mon impuissance au gamin Saiyen, je ne pouvais guère le laisser comme ça, deux choix s'offraient à moi : Retrouver Isis et la défier malgré sa supériorité, ou bien commencer à m'en prendre à ceux qu'elle a maudit pour réduire sa puissance. La deuxième solution semblait la plus adapté à ma façon d'agir, mais ce n'était qu'un gamin qui était en face de moi, un gamin qui avait voulut aider une jeune femme en détresse dans le passé. Je ne pouvais pas lever la main sur lui, aussi squelettique et faible soit-elle, j'allais toute fois ne laisser aucune trace de mon passage, je n'ai plus qu'à aller chercher mon dernier espoir, celui qui a vaincu une première fois : Ashigaru.

Profitant que Kin-Lin fixait toujours mes yeux, ces derniers ne firent alors qu'un tour sur eux même avant que le jeune Saiyen s'écroulait à la renverse, la nuque sur le sol.

"J'ai effacé le souvenir d'Isis et le mien, de toute façon l'un de nous disparaitrait à jamais. La prochaine fois que je te croise, je t'enlèverai la vie, dis toi que tu mourras pour le bien de l'univers. Allez, en espérant ne pas te revoir de sitôt."

La main sur mon masque de fer, je tournai les talons au Saiyen évanouit, puis dans une démarche lente je quittais ce qu'on pouvait appeler, la forêt.