[Hrp : ce Rp se situe peu de temps après la rencontre avec Tenshinhan, après que Juha ait quitté Célestia après y avoir accomplit une mission avec Zaiko et Kaze.]

C'était impossible, ou plutôt, ce n'était vraiment, vraiment plus possible... Cet ordre de mission, comment aurait-il pût l'accepter ?
Tremblant de tous ses membres et de tous ses poils, le fauve tenait entre ses pattes une lettre que Ginyu lui avait adressée.


Devenu plus sage au fil des épreuves que lui imposait la construction lente de sa révolte, Juha fit son possible pour se contrôler, lui qui était si impulsif, si prompt à obéir à son premier sentiment. Maintenant qu'il n'était plus tout à fait seul, sa vie avait pris une valeur nouvelle. Non pas qu'il ait été véritablement suicidaire auparavant. Audacieux, oui, téméraire, bien souvent, mais jamais il ne s'était jeté dans un combat en étant certain d'y laisser la peau et les os. Sans la vie, il n'y avait rien, alors autant la préserver au mieux !
Mais à cet instant, ce qu'il allait devoir faire pour ne pas mettre en péril ses projets le révulsait. Il allait devoir abattre des soldats sous les yeux de l'être qui lui pourrissait la vie depuis des mois. Ce n'était pas l'action de tuer qui le gênait le plus. Il s'agissait sans doute de guerriers qui avaient, eux, bien compris dans quoi ils s'engageaient en entrant dans les rangs de Ginyu. Donc, des gens qui avaient soif de domination... Bouarf !
Ces personnages là, le fauve s'en défiait très largement, dans la mesure où leur amour du pouvoir avait tendance à complètement laisser de côté la liberté. Esclaves de leurs désirs et de leurs passions, leurs vies, qui paraissaient si enviables aux yeux des malheureux, n'étaient en fait qu'une course effrénée à la sensation. Une sensation qui n'était jamais pleinement satisfaite, un bonheur qui fuyait à chaque nouvelle traque lancée contre lui. Et finalement, des âmes qui étaient comme des tonneaux percés, et qui s'ennuyaient mortellement. Pour se détourner de cet ennui, elles s'inventaient souvent des vices, qui les tourmentaient de manière perfide, les distrayant cependant de leur misère, et les enfermant définitivement dans un cercle vicieux.

Non, ce n'était pas le fait de débarrasser le monde de ce genre de monstres incapables de vivre libres et de s'entourer de compagnons véritables qui faisait se hérisser le poil de Juha. Ce qui le dérangeait, c'était de le faire pour Ginyu, devant ses yeux, et pour servir ses intérêts à lui. A savoir, se débarrasser d'unités qu'il estimait gênantes, comme l'on jette de vieux mouchoirs usagés.

Enfin. La rage au cœur, il s'efforça de faire taire les formules de Platon qui hurlaient en lui comme pour le rappeler au bon sens, à sa propre dignité. Il allait le faire, pour lui, pour gagner sa liberté, pour que sa révolte aboutisse. Et même peut-être pour empêcher qu'une telle aberration se renouvelle, sous quelque forme que ce soit. Théocratie à but expansionniste, empires, dictatures universelles, tout cela n'avait qu'un seul but : ruiner les existences de tout un chacun, contraindre à la misère et à la servitude, et couper les ailes de l'esprit le plus libre, le plus fier, le plus intelligent.

Ces pensées bien en tête, le fauve ne laissait cependant rien transparaître d'inhabituel dans son regard. Il conservait son attitude cynique, sa démarche de loubard, son sourire prompt à se muer en éclat de rire.

La salle du trône était ouverte. Les gardes le reconnurent, et il n'eut rien à justifier pour pouvoir passer. Ginyu se trouvait assit sur son trône, et ne prit pas la peine de se lever, en le voyant arriver. Il ordonna simplement d'un geste à ses soldats de lui présenter les deux prisonniers, qui furent aussitôt jetés au sol sans ménagement. Le premier était un tout jeune homme, probablement pas de sang terrien, à en juger de son odeur. Ses cheveux, très raides, trahissaient d'ailleurs ses origines sayennes. Transpirant sous le choc de l'humiliation, il essayait malgré tout de se tenir droit, en dépit des liens qui l'entravaient. L'ogueil de sa race le lui ordonnait sans doute...

Ah, les sayens ! Une race d'esclaves, pour beaucoup condamnés à vivre en violents, pour satisfaire non pas leurs désirs de puissance, mais leurs besoins d'honneur. On aurait juré qu'ils s'en nourrissaient, pour certains... Peut-être y avait-il quelques exceptions à la règle... Comme pour Hyaku, ou peut-être aussi pour Kaze. Mais rien n'était moins sûr. Comment échapper à ce qu'ordonnait la loi du sang ?
A cette idée, cependant, Juha manqua d'échapper un ricanement. Lui-même, en quittant son propre sol, avait bien été quelque peu contre les habitudes de son espèce. Pouvait-on affirmer un déterminisme absolu, au point de nier l'existence d'une certaine liberté ? Mieux valait espérer que non, sans quoi tous les combats du monde seraient bien vains...
Le second mercenaire déchu était très différent. Son regard ne trahissait aucune émotion, il ne semblait pas même respirer. Ses membres se tenaient dans une parfaite immobilité. Et puis, chose étonnante, il ne dégageait absolument aucune odeur corporelle. Seuls quelques relents métalliques émanaient de sa personne...
Était-ce... Un cyborg ? Un de ces êtres de chair transformés, améliorés, et finalement dévorés par la technique ? Si tel était le cas, il devait avoir été redoutable... Mais le fauve n'aurait aucun mal à l'exécuter. Il s'était toujours méfié des machines. Alors, l'idée d'un véritable homme-robot le révulsait. Conscience améliorée n'était plus consciente, vie transformée n'était plus vraiment vivante. C'était sans doute là une sorte de dogme, mais le fait de le remettre en question causait de grandes peines à l'oblivien, qui préférait s'épargner, en ces temps difficiles, malgré l'amour qu'il éprouvait pour la dialectique.

-Bonjour, capitaine Ginyu. Ce sont ceux dont je dois m'occuper, je suppose ?

Sans mot dire, le mutant acquiesça, pendant que ses serviteurs ôtaient les chaines des prisonniers, sous le regard curieux du fauve. Allait-il devoir se battre ? Était-ce là une mise à l'épreuve ?

-Rûtabagah, Abel 14, vous avez été condamné à mort pour mauvais services. Je vous fait une faveur : vous avez le droit de vous défendre face à votre bourreau, peut-être qu'une victoire me ferait changer d'avis à votre sujet, qui sait...

A peine libérés, les deux guerriers échangèrent un regard, avant de se jeter de concert sur Juha, qui esquiva brutalement, en bondissant dans les airs. Ce genre de méthodes ne lui plaisaient pas, et son odorat lui disait de toute manière que le niveau de ses adversaires était suffisamment bas pour que, même en cumulant leurs pouvoirs, ils n'arrivent à rien face à lui. Réunissant toutes ses forces dans une attaque surpuissante, attaque qui lui permettrait sans doute de ne pas avoir à montrer à Ginyu l'étendue de ses nouvelles capacités, le fauve concentra l'ensemble de son ki dans chacun de ses membres : pattes, crocs, griffes, tête, ventre. Lorsqu'il retomba sur ses adversaires, il avait acquit une vitesse de frappe considérable. Les quelques tentatives défensives du sayen et du cyborg furent vaines. Insaisissable, le fauve frappait, mordait, griffait, sans voir exactement ce qui se passait autour de lui tant son attention était focalisée sur son propre corps, qui tournoyait et virevoltait en parfait danseur, creusant peu à peu un véritable cratère dans le sol.
Au bout de quelques minutes de ce rythme endiablé, Juha haletait bruyamment. Pour se redonner du cœur, il hurla le nom de sa technique, comme aimaient le faire la plupart des guerriers. [/color]

-Cratère nihiliste !

[i]Il tint encore quelques secondes, puis termina le long et pénible enchainement en enfonçant d'un seul et même geste les têtes de ses deux adversaires dans le sol.
Il tremblait de toute part, le corps encore vibrant d'énergie perdue, l'excitation liée au combat ayant pris le dessus sur ses appréhensions. Cependant, les deux guerriers se hissèrent hors du trou. Le sayen était dans un état lamentable. Les vêtements en loques, la chaire lacérée, il ne pouvait même plus se relever. Estimant cruel de laisser un être de son espèce dans cet état, le fauve ne prit pas le temps de récupérer. Il se jeta sur lui, et, dans une dernière offensive, concentra une forte quantité de ki dans sa gueule, avant de relâcher le tout en une seule vague de ki.

-Feu d'Héraclite !

Rûtabagah s'affaissa, inerte. Il ne respirait plus. Restait encore à s'occuper de son congénère, qui avait l'air un peu plus... Tiens ? A ce sujet, où avait-il bien pût passer ?

-Red comet !

Dans le dos du fauve, Abel 14 venait de lancer un terrifiant obus d'énergie, qui lui explosa à la figure à la manière d'un énorme pétard. Un moment aveuglé, les yeux rougis par une fumée noire qui se dégageait de l'attaque, il eut toutes les peines du monde à bloquer les coups que son adversaire lui infligeait, profitant de l'aubaine. Cependant, il parvint à saisir l'occasion d'une terrible lenteur de la part du cyborg pour se glisser habilement entre ses jambes, et le jeter au sol d'un revers de patte. La créature avait sans doute encore la force de se battre, mais Juha ne lui en laissa pas l'occasion. De nouveau, il fit remonter du ki dans ses pattes, et se jeta sur lui en hurlant.

-Poings d'Héraclite !

D'un coup, d'un seul, il brisa la nuque du cyborg, qui demeura couché au sol, inanimé. Épuisé par les techniques qu'il avait utilisé davantage que par ses adversaires, le fauve haletait, la tête basse. Mais sur son trône, Ginyu souriait, visiblement très satisfait... Cette image s'imposa comme un coup de marteau dans l'esprit du fauve, qui n'osait relever la tête. Il se sentait tellement... Soumis...

Il fallait espérer que cela cesse, et très vite.

Juha = 111 lignes = 11.100 xp ~ 5.550 zénis

Arf, j'ai encore oublié de demander... C'est trop tard pour les bonus ? ^^"

Bonus :

- Scénarion : 4.500 / 7.500
- Orthographe : 6.000 / 7.500
- Style : 5.000 / 7.500
- Originalité : 5.000 / 7.500

Mission validé.