Fiche du guerrier Renommée: Zénies: 39550 Niveau: Niveau 59 (54 + 5)
Sujet: [RP solo] Le Tombeau de la grande Carcasse. Ven 17 Fév - 21:05
Après sa courte entrevue avec Amon, son nouvel allié aussi étrange que mauvais, Panzu avait disparu dans l'ombre pour suivre son destin tracé par le Seigneur des Tombes en personne. Les morts le guidaient à travers les eaux, dans les plus sombres marécages, et leurs appels emplissaient peu à peu l'esprit du Cavalier à mesure qu'il s'approchait de son but, tel un flot de lamentations issu d'un millier d'âme. Kuja, en prenant son contrôle, l'avait contraint à s'asservir, ce qui ne lui plaisait guère et ne faisant qu'entretenir le feu de la rage qui emplissait un peu plus son âme à chaque instant. Dans ce combat acharné, il avait perdu toute sa puissance et s'était lancé dans une nouvelle quête, celle de la vengeance. Sans hésitation, il tuerait tous les partisans de ce fameux Dieu d'argent, et laverait ainsi son honneur en effaçant toute trace de son esclavage... Lui qui, quelques jours plus tôt, n'était qu'un squelette sans vie, commençait déjà à retrouver sa force d'antan, pour son plus grand plaisir.
Les voix se faisaient de plus en plus insistantes, tant et si bien que Panzu ne parvenait plus à penser à quoi que ce soit, si ce n'était ce mot qui revenait si souvent dans son esprit. Il avait déjà ressenti une sensation similaire, justement quand Kuja s'était décidé à l'assaillir directement sur le plan psychologique, en vue de l'affaiblir pour en venir à bout. On y était parvenu une fois, mais plus jamais un être ne prendrait les commandes du Majin damné. Pas même un dieu.
Quel était donc cet artefact si particulier auquel les morts tenaient tant ? Un simple éclat de la puissance millénaire de leur souverain condamné à s'exiler dans les Tréfonds pour l'éternité ? Un aperçu du mal qu'il commettait chaque jour dans cet univers sans pouvoir y participer lui-même. Les Hommes étaient affaiblis, maladifs pour la plupart, des êtres décadents qui gesticulaient inutilement à la surface de leurs planètes pourrissantes en attendant que s'abattent sur eux l'épée vengeresse de Damoclès. Il était temps pour les déchus de refaire surface et d'affirmer leur supériorité sur ces morceaux de viandes maintenus en vie par la volonté de Dieux, des divinités aussi folles qu'elles étaient idiotes.
Panzu, les jambes enfoncées dans l'eau croupie jusqu'aux genoux, sentait son armure s'enliser un peu plus à chaque pas. Mais quelque chose lui intimait qu'il ne devait pas voler pour atteindre son but. Ce trajet était une sorte d'épreuve que les adorateurs du Seigneur Noir se devaient d'accomplir pour obtenir ce qu'ils désiraient. Trop focalisé sur sa quête pour hurler de rage quand ses pieds s'enfonçaient dans la vase verdâtre qui composait le sol, le squelette avançait sous un épais voile de branches mortes et recouvertes de mousse luisante, peu de lieux ressemblaient à celui-ci, sur la planète Namek. D'ailleurs, il avait oublié qu'il s'y trouvait, comme si sa recherche l'avait plongé dans un univers parallèle, une dimension masquée aux yeux des autres.
Le chemin des morts...
Et soudain, il le vit. Le sanctuaire... Bancal, à moitié réduit en poussière par le temps et l'humidité, il était la dernière demeure du Seigneur Noir, celle où ses fidèles se recueillaient en priant pour son retour sur la terre ferme. Panzu observa l'endroit un instant, les lianes parcouraient la structure en ruine de part en part, vaguement détendues, comme des bras protecteurs refusant l'accès à cette tombe millénaire. Le squelette n'avait que faire de cette mise en garde naturelle, et n'hésita pas une seconde avant de déchiqueter la végétation qui obstruait l'entrée à l'aide de sa main. Une fois la besogne achevée, il pénétra dans l'antre de son dirigeant, et se sentit frémir en entendant les voix des morts qui s'intensifiaient dans son crâne, venant presque faire vibrer les os qui le constituait à chaque fois qu'ils scandaient en chœur la même phrase.
Panzu parvint au bout du premier escalier qui s'enfonçait dans les ténèbres comme un gigantesque serpent, qui l'aurait avalé tout entier. A chaque pas, son impression se précisait. Il l'avait atteint... le Tombeau de la grande Carcasse. Il foula de son pied la dernière marche de l'interminable chemin de pierre, et il la trouva. Là, devant lui, se dressait une tombe posée verticalement contre le mur, ornée de divers ossements agencés en une sorte de trône. La même structure qui supportait son Seigneur dans les Tréfonds, une imitation réalisée par les anciens, sans aucun doute. Paralysé par cette puissance mystique qui semblait l'écraser, le squelette avançait lentement, d'un pas lourd, jusqu'à atteindre l'objet de son désir. Il se saisit de l'énorme couvercle de pierre qui masquait l'artefact qui lui revenait de droit, et le poussa lentement sur le côté. Une lueur s'extirpa de l'orifice ainsi créé et un peu de fumée noire s'échappa par la même occasion. Confronté à une légère résistance de la part du bloc de pierre, Panzu la prit à deux mains et la propulsa violemment sur le côté en hurlant.
Un cadavre, vêtu de la même armure que lui ou presque, tenait dans ses mains une épée. Cette dernière ressemblait à une relique couverte d'une rouille si épaisse qu'aucune parcelle d'acier ne transparaissait sur toute la longueur de sa lame. D'apparence très lourde, courbée d'une manière particulièrement étrange et ornée ça et là de pointes et de dents tranchantes, elle n'avait rien d'une épée ordinaire. C'était son Epée, l'Epée des Carcasses. Fasciné par ce présent qui s'offrait à lui, Panzu se risqua à la prendre dans sa main en reculant de quelques pas pour éviter les pièges éventuels.
Il la fit jouer dans ses mains un instant, constatant sa légèreté et sa maniabilité extrême en vue de sa forme incongrue. Il coupa l'air pour essayer sa nouvelle arme et l'abattit sur le sol pour tester sa résistance. Grave erreur.
Sans prévenir, elle fut illuminée d'une aura rougeoyante et un intense bruit d'explosion résonna dans tout le domaine des morts. Le piège était là. Pas dans les murs, pas dans le sol, mais bel et bien dans le trésor. Le piège ultime pour venir à bout de tous ceux qui convoitaient le pouvoir des Morts. La salle, pourtant constituée de pierre, se mit spontanément à brûler et les flammes dévorèrent les os du Majin déchu. L'épée se mit à trembler dans ses mains et, animée par une volonté destructrice, se dressa au dessus de sa tête pour perforer son crâne. La force de l'artefact était exceptionnelle, mais Panzu tenait le coup. Il s'affaissa, d'abord sur un genou, puis sur l'autre. Chaque seconde, elle s'approchait un peu plus de son visage, tandis que le feu continuait d'engloutir le Tombeau progressivement. Le squelette faiblissait, et finit par s'écrouler sur le dos sous le poids de la lame. La pointe de l'objet meurtrier vint toucher son front et cela provoqua une nuée d'étincelles tout en arrachant un cri rageur à la bête blessée.
Il allait succomber, il le savait. Mais Panzu n'abandonnait pas, il s'accrochait à cette nouvelle existence et se montrait le digne héritier de son Seigneur. Ce combat était sans aucun doute l'un de plus difficiles qu'il ait eu à mener durant sa courte existence. Cette épée possédait une force telle qu'on l'eut dit possédée par les fantômes de chaque être aspiré contre son gré dans les tréfonds. C'était bel et bien une armée de manifestations fantomatiques, enflammées par la rage qui animait les cadavres qui se refusaient à admettre leur nouvel condition de simple déchu... Tous ces esprits pesaient de toute leur force sur le manche de l'arme pour faire défaillir celui qu'ils ne reconnaissaient pas encore comme leur cavalier.
Mais Panzu était digne, il le savait, et jamais il n'aurait laissé ces inférieurs le pousser à l'abandon, il s'y refusait catégoriquement. Sous le contrôle de cette colère sans nom qui l'habitait, Panzu se mit à serrer le manche de l'épée si fort qu'il lui sembla même que ses os se mirent à craquer. La bête grognait, écarquillait les yeux comme un fauve enragé, et une énergie noire emplissait peu à peu la salle, venant même masquer les flammes qui envahissaient les lieux par endroit. En poussant un rugissement d'une rare intensité, il vociféra :
"TU M'APPARTIENS."
Subitement, le squelette se transforma en un être encore plus mauvais, et il se releva d'un bond en dressant l'épée au dessus de sa tête. Les flammes furent toutes aspirées au cœur de la relique surpuissante et le silence revint. Epuisé, Panzu constata qu'il avait changé. Il était plus grand, plus fort, des tatouages sombres marquaient son visage par endroit et une cape fine à l'apparence fantomatique se dressait derrière lui. Il abaissa l'arme qui avait bien failli le tuer, alors qu'elle finissait d'avaler les dernières parcelles de feu et sourit de satisfaction. Alors, la lame prononça quelques mots d'une voix à la fois profonde, charmeuse et étonnamment malsaine.
"Nourris-moi..."
Panzu, épée en main, sortit de la Tombe. Le bruit de ses bottes de fer résonnant à chaque pas. Avant de quitter totalement les lieux, il claqua des doigts. Un craquement se fit entendre, et tout s'embrasa de nouveau. Mais désormais, lui seul était aux commandes. Panzu entama sa marche dans les escaliers, et le flot brûlant le suivait petit à petit en parcourant les murs de pierre théoriquement intouchables par les flammes. Panzu souriait, au milieu de cet apocalypse, à mesure qu'il se rapprochait de la lumière. Mieux encore que son nouveau trésor, il avait entendu une voix.
...
Aux abords du tombeau, un groupe d'individus armés de fusils avançaient en direction de la fumée lourde engrangée par le feu. Des survivants en armure d'acier tordu et de tissu déchirés, équipés de masques et de lunettes d'ingénieur. Ils ressemblaient à d'étranges marionettes sans visage, esclaves de leur soif et du chaos qui régnait. L'air se mêlait aux cendres dans leurs poumons. Or, ces derniers n'étaient nullement inquiétés... Si il y avait du feu, il y avait de la vie, et si il y avait la civilisation, il y avait de quoi piller et violer. Mauvaise surprise pour ces sous-êtres. Ils n'eurent pas l'occasion d'agresser qui que ce soit, car un nuage de feu s'abattit sur eux.
Panzu s'écrasa en plein milieu des marais, venant éclabousser les pillards d'un flot de boue chauffée à blanc par sa présence, ce qui libéra une nuée de vapeur d'eau et vint assécher le marais sous ses pieds. Les survivants hurlèrent face au monstre présentés à eux et tirèrent une salve, puis deux, mais chaque vague ricochait lamentablement sur l'armure d'acier du squelette qui ne faisait que ciller légèrement. Il fit tourner sa lame dans sa main droite en marchant lentement et l'enfonça sauvagement dans le ventre du premier-venu. Il le porta à bout de bras et leva sa lame vers le ciel, venant embrocher plus profondément le malheureux. Il poussa un cri et son épée fut enveloppée d'une aura de feu, faisant ainsi exploser sa victime dans un feu d'artifice sanglant.
Il s'en retourna vers le second et lui déchira une jambe d'un coup rapide et sec, le pauvre tomba en hurlant et sa plaie entra en combustion, des flammes qui continuaient à le dévorer après l'attaque. Une fois que son visage eut touché le sol, Panzu lui planta la lame dans le coeur avec dédain et reprit son combat. Cependant, quelque chose clochait, la lame n'était pas satisfaite... A mesure qu'il déchirait les chairs et broyait les os, il se sentait de plus en plus frustré. Il sentait ce qui s'apparentait à une sorte de faim. En se remémorant les paroles de la Lame Carcasse, il eut un déclic.
Panzu s'avança vers le dernier survivant et secoua vivement son épée pour faire disparaître comme par magie les flammes et, alors que sa proie se lançait dans une série de plaintes noyée dans les sanglots, il lui arraché les deux jambes en une fois sans même lui accorder un regard. Suite à quoi, il s'empara du col du guerrier qui hurlait de souffrance avant qu'il ne touche le sol, et ouvrit grand la bouche. L'homme meurtri se mit à trembler, agité par des spasmes mystiques, et ses yeux révulsés semblèrent s'enfoncer dans son crâne tandis que ses pupilles remontaient. Seul le blanc de ses yeux subsistait, et commençait à adopter la couleur de la braise. Panzu absorbait l'âme de sa cible et la transmettait dans son épée par un procédé qu'il ne comprenait pas lui-même.
Une fois la besogne achevée, il se sentit apaisé et lança le cadavre dépourvu d'âme sur le sol. Soit il avait rejoint les Tréfonds, soit il avait littéralement disparu. Mais nul doute qu'il n'était passé ni par le Paradis, ni même par l'Enfer. Quant à Panzu, il avait des sacrifices à éxécuter pour sa nouvelle alliée.